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Dagobert

Publié le 22/02/2012

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Dagobert Ier est, après Clovis, le roi mérovingien le plus célèbre. On peut même dire que sa popularité est plus grande que celle du fondateur de la dynastie puisque les légendes et les chansons populaires ont gardé son souvenir. Pourtant son règne fut bref, à peine dix ans, sa vie fut courte puisqu'il mourut à 28 ans, son oeuvre ne fut pas durable puisque après sa mort le royaume franc se disloqua et qu'une période de troubles politiques s'ouvrit pour des décennies. Dagobert a-t-il laissé une telle renommée parce qu'il fut le dernier roi mérovingien puissant ? Cette explication est insuffisante et à travers les récits du chroniqueur presque contemporain, le pseudo-Frédégaire, il faut rechercher ce qui fit de Dagobert un homme d'État.

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« prépara son tombeau.

Dagobert fut sensible au progrès du monachisme celte qui se faisait à partir de Luxeuil et deses filiales.

Il vit tout l'intérêt que pourrait retirer la royauté des fondations monastiques dans les régions encorepaïennes du Nord de la Gaule.

Il encouragea saint Amand à évangéliser les bords de l'Elnone et de la Scarpe, sanstoutefois, comme on l'a dit, lui recommander les conversions forcées.

L'évêché de Thérouanne est créé, ceux deNoyon et Tournai sont réunis.

En Alemanie, un évêché est fondé à Constance, et dans la lointaine Frise le castellumd'Utrecht est donné à l'évêque de Cologne pour en faire un centre d'évangélisation.

Dagobert pensait avec raisonque la christianisation de ces régions permettrait la consolidation ou la pénétration de la puissance franque. Maître d'un royaume qui va de la Frise aux Pyrénées, de l'Armorique à la Thuringe, Dagobert s'est soucié de laprotection de ses frontières.

Le danger basque était toujours aussi grand : après la mort de Caribert, Dagobert avaitrepris les terres du Sud et le trésor, mais il devait directement empêcher les Basques de progresser.

Une armée deBourguignons commandée par dix ducs dévasta les terres des Basques et obligea leurs chefs à venir faire leursoumission à Clichy.

Vers la Méditerranée, la Septimanie était toujours possession wisigothique.

Dagobert nechercha pas à la reprendre mais intervint dans le royaume wisigoth en fournissant au prétendant Sisenand unearmée de Bourguignons, moyennant la somme énorme de 200 000 sous d'or.

Du côté de l'Armorique, la situation étaitmoins préoccupante mais Dagobert voulut mettre un terme aux incursions des Bretons que ses prédécesseursn'avaient pu empêcher.

Fort de ses succès en pays basque, il menaça le prince de Domnonée, Judicaël.

Uneambassade dirigée par Éloi réussit à convaincre Judicaël de venir à Clichy.

Des présents furent échangés et le princebreton assura que "lui et le royaume de Bretagne seraient toujours soumis à la domination de Dagobert et des roisfrancs". Du côté des marges orientales, la situation était plus préoccupante.

En effet, les Slaves, qui à la même époqueprogressent dans les Balkans et les provinces illyriennes, refoulent les Germains à l'ouest de l'Elbe et de la Saale.

LaThuringe est directement menacée.

Les marchands francs, qui dès cette époque fréquentaient les routesdanubiennes, sont gênés dans leur négoce.

L'un d'entre eux, Samo, trouve plus intéressant de s'installer en paysslave et d'aider les Slaves à lutter contre les Avars qui étaient fixés en Pannonie depuis la fin du VIe siècle.

A lasuite d'incidents, Dagobert organise une expédition contre les Slaves de Samo (632).

Il obtient l'appui des Lombardsd'Italie avec lesquels il garde de bonnes relations.

Les Alamans envoient une armée et sont victorieux, mais lesAustrasiens ne peuvent prendre le château de Wogatisburg (sans doute Wgost Uhostany dans les monts deBohême).

Pour protéger ses frontières, Dagobert doit accepter le concours des Saxons moyennant la remise dutribut de 500 vaches que ces barbares devaient payer aux Francs depuis le milieu du VIe siècle.

Il s'assure labienveillance des Bavarois en les débarrassant de réfugiés bulgares qui s'étaient installés en Bavière pour fuir lesAvars.

Il installe Radulf à la tête du duché de Thuringe ; enfin, il confie aux Austrasiens le soin de défendre lesfrontières.

Mais cette dernière mesure l'amène à accepter de donner aux Austrasiens un prince particulier en lapersonne de son fils Sigebert.

L'évêque Cunincpert et le duc Adalgise gouvernent au nom du jeune prince etreçoivent une part du trésor royal. Il serait peut-être audacieux de voir dans les dangers slave et avar une des raisons de l'échange d'ambassadesentre Dagobert et l'empereur Heraclius.

Pourtant, en cette même année 632, fut conclue une "paix perpétuelle"entre les deux princes.

C'est Dagobert qui envoya à Constantinople deux ambassadeurs d'origine gallo-romaine, maisc'est Heraclius qui un peu plus tard fit demander à Dagobert de faire baptiser les juifs de son royaume, comme lefaisaient à la même époque les rois wisigoths.

Le roi franc, quoi qu'en dise Frédégaire, ne semble pas avoir suivi ceconseil, la seule persécution anti-juive connue n'ayant affecté que la ville de Bourges.

Quoi qu'il en soit, Dagobertfut le dernier prince mérovingien à entretenir des rapports avec Byzance, ce qui montre assez le prestige qu'ilpouvait avoir jusqu'en Orient. Pendant tout son règne, Dagobert a été digne de son nom qui signifie "brillant comme le jour".

Son prestige àl'intérieur comme à l'extérieur du royaume est réel.

C'est peut-être la lueur d'un couchant puisque, après lui, lamonarchie franque subit une grave crise.

Certes, en donnant un roi à l'Austrasie et en promettant qu'après sa mortce roi garderait sa couronne, tandis que son autre fils Clovis II régnerait en Neustrie, Dagobert acceptait l'idée d'unpartage.

Certes, les menées des Basques et des Bretons n'étaient que momentanément stoppées.

Dagobert n'a pasfait de grandes réformes et a utilisé les moyens de gouvernement les plus efficaces à court terme, la force, laconfiscation de biens et l'accumulation de richesses.

Pourtant, il sut s'entourer de conseillers habiles et les utiliserdans différentes tâches.

Son œuvre religieuse annonçait celle des futurs Carolingiens.

Le choix de Saint-Deniscomme lieu de son tombeau avait pour lui l'avenir. C'est d'ailleurs grâce aux moines de Saint-Denis que le souvenir de Dagobert fut exalté.

On oublia la brutalité, lacupidité et la sensualité du prince pour rappeler ses largesses.

Les Gesta Dagoberti composées dans cette abbaye àl'époque carolingienne ont déjà forme d'épopée.. »

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