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Le domaine de la liberté commence-t-il là où cesse le travail ?

Publié le 09/03/2004

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Il faut imaginer et concevoir ce que l'on va produire. L'existence de l'objet est tout d'abord idéelle, c'est un projet, une anticipation, quelque chose qui vient bien de l'homme et non de l'instinct, cad de la nature. A partir de ce projet, il faut aussi la volonté effective de fabriquer, de manière ordonnée, planifiée, rigoureuse. Enfin il faut mettre en branle une habileté, une force, un talent physique. Dans le moindre objet fabriqué est donc investie la totalité de nos capacités (imagination, conception, déduction, volonté, habileté, force). Cet investissement fait de l'objet fabriqué un objet humain, qui objective nos capacité, et cela confère de la valeur à l'objet et le rend respectable. Si l'objet fabriqué -même mal- par le plus mauvais artisan, vaut mieux que la cellule la plus réussie de l'abeille la plus experte, c'est que, dans le premier, on contemple de l'humain, l'activité humaine objectivée. En ce sens, le travail est humain, et même uniquement humain. Il s'ensuit deux choses. D'abord, par le travail l'homme s'éduque, se forme, s'humanise.

I) Le domaine de la liberté commence là où le travail finit.

a) Etre libre c'est ne rien avoir à faire. b) Le travail est aliénant. c) La liberté c'est l'autonomie.

II) Le domaine de la liberté ne commence pas seulement là où cesse le labeur.

a) Le travail c'est la liberté. b) Le travail nous libère de la nécessité. c) La liberté ne doit pas être confondue avec le loisir ou la paresse.

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comme une source de vices à son remèdeC'est à ce titre que l'oisiveté est condamnée comme source de vices.

Si elle est condamnée par le senscommun, ce n'est pas tant en effet parce qu'elle ne produit pas d'objets extérieurs (à ce titre le repos ou lesommeil seraient eux aussi condamnables) que parce qu'elle laisse l'esprit seul avec lui-même : l'oisivetéencourage le vice ou le produit parce que l'homme oisif n'a rien d'autre à faire qu'à s'y adonner, parcequ'aucun travail, aucune activité ne vient l'occuper.

Le travail, en imposant une activité pénible, n'est passeulement à recommander parce qu'il permet à l'homme de subvenir à ses besoins vitaux, mais aussi parce qu'illui procure une occupation.

Etre occupé par un travail, c'est avoir une vie réglée par des contraintesextérieures qui m'intègrent dans des rapports sociaux, me socialisent, m'humanisent.

En ce sens, la morale quicondamne l'oisiveté et voit dans le travail un remède est essentiellement utilitaire ou sociale : il estavantageux à tous et à l'ensemble de la société que chacun travaille ; le travail est l'un des fondements de lavie de l'homme en société. II.

La valeur de l'oisiveté 1.

Oisiveté et ennuiKierkegaard, avant d'examiner les fondements de ce présupposé partagé aussi bien par le sens commun que lasociologie, s'attache à délivrer l'oisiveté de ce blâme dont elle est entachée.

Pour ce faire, il distinguesoigneusement l'oisiveté de l'ennui.

L'ennui est en effet l'état de l'âme de celui qui, n'ayant rien à faire, estplongé dans l'insatisfaction de soi, laquelle peut aller jusqu'au dégoût de soi ou à la mélancolie.

L'ennui est lafaçon dont je peux éprouver ma propre inaction, mais n'accompagne pas toujours cette dernière.

L'oisiveté enrevanche n'est pas un état d'âme ou un sentiment, mais d'abord l'état de celui qui ne vaque pas à un travail.En ce sens l'oisiveté est l'otium des Latins, la skholé des Grecs, thème de toute une réflexion philosophiquedepuis Aristote.

L'oisiveté, c'est la vie scolastique, scolaire, qui est la vie de l'homme libre par excellence.

Pourles Anciens, l'oisiveté n'est pas un vide, mais au contraire la vie la plus remplie qui soit.

L'oisiveté est le fait decelui qui n'a pas à subvenir à ses besoins, et qui, affranchi de la nécessité, peut mener une vie libre etstudieuse.

L'ennui est au contraire le lot de ceux qui, livrés à eux-mêmes, manquent toujours de quelquechose, restent continuellement dans le besoin.

Celui qui ne peut se suffire à lui-même souffre de l'ennui dèslors qu'il ne fait rien : il ne peut réaliser l'autarcie, qui est la condition de toute existence heureuse.

L'autarcie,le fait de se suffire à soi-même, est l'un des idéaux de la philosophie éthique grecque, d'Aristote aux Stoïciens: elle est l'expression de la liberté en tant que n'est libre que celui qui ne dépend que de lui-même. 2.

Oisiveté et bonheurAussi seuls les dieux, ou le Sage (qui demeure un idéal), sont-ils véritablement libres, se suffisant pleinementà eux-mêmes et ne désirant plus rien.

Cette absence de désir signifie en positif la satisfaction de tous lesbesoins, de tous les appétits, de toutes les tendances, c'est-à-dire le bonheur.

L'oisiveté entenduepositivement n'est donc rien d'autre que le bonheur, tel que le goûtent les " dieux de l'Olympe ”.

Laconception kierkegaardienne du bonheur se veut résolument aristocratique, patricienne : il ne s'agit pas dubonheur entendu simplement psychologiquement comme l'état d'âme de celui auquel adviennent tous lesplaisirs, toutes les joies, tous les biens.

Le bonheur est à entendre en un sens plus profond, métaphysique, encela que les dieux aussi peuvent être dits heureux.

L'oisiveté peut alors se dire divine, à la fois en ce qu'elleest le bonheur le plus haut, mais aussi en ce qu'elle échappe aux contingences de la vie psychologique del'homme ordinaire.

Il faut noter à ce propos que la thèse de Kierkegaard n'est pas pour autant méprisante pourla plèbe, le vulgaire, le peuple, en s'affirmant patricienne.

Car la noblesse dont il est question ici, tout commela vulgarité qui lui est opposée, est avant tout spirituelle : c'est une noblesse d'esprit qui ne dépend ni de lanaissance ni de la condition sociale et matérielle.

L'exemple de Kierkegaard de la " beauté féminine ” estsignificatif à cet égard : car ce qui s'oppose à l'oisiveté heureuse, ce n'est pas seulement la couture, labroderie et le repassage, activités manuelles voire populaires, mais aussi la musique et la lecture, passe-temps de la bourgeoisie et de l'aristocratie de l'époque de Kierkegaard.

(Précisons que la lecture dont il estquestion ici est à entendre d'abord comme divertissement frivole destiné à faire échapper à l'ennui, commesimple plaisir romanesque, et non comme source de véritable activité contemplative.) 3.

Oisiveté et spiritualitéSi l'oisiveté est ainsi la source du plus haut bonheur, c'est donc en ce qu'elle permet à l'homme d'accomplir sanature propre, c'est-à-dire sa nature spirituelle : elle devient le " vrai bien ”, le bien propre de l'humanité.Quelle est plus précisément cette vocation spirituelle de l'oisiveté ? Elle consiste, selon Kierkegaard, à s'élever" jusqu'aux humanités ”.

Cette expression mérite d'être commentée.

Les humanités, c'est la culture humainetelle que la conçoit une éducation classique, humaniste.

Cette culture, constituée de l'étude des lettres, desarts, des sciences, et couronnée par la philosophie, ne doit pas être entendue comme une culture morte,ingurgitée bon gré mal gré, mais au contraire comme l'élément spirituel vivant de l'Humanité.

La vocation del'Humanité, c'est l'étude des humanités, étude rendue possible seulement par l'oisiveté, la skholé.

L'oisiveté sedote ainsi d'un contenu positif et n'est plus seulement conçue négativement comme inactivité.

L'oisiveté esten ce sens cette forme d'activité sui generis qui trouve en elle-même son objet et qui est ainsi la plus hautedes activités, toutes les autres manquant toujours de quelque chose, visant autre chose qu'elles-mêmes. III.

L'affairement 1.

Animalité et travail. »

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