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Faut-il conserver les traditions ?

Publié le 01/03/2004

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Il est dans l'ignorance au premier âge de sa vie ; mais il s'instruit sans cesse dans son progrès : car il tire avantage non seulement de sa propre expérience, mais encore de celle de ses prédécesseurs, parce qu'il garde toujours dans sa mémoire les connaissances qu'il s'est une fois acquises, et que celles des anciens lui sont toujours présentes dans les livres qu'ils en ont laissés. Et comme il conserve ces connaissances, il peut aussi les augmenter facilement ; de sorte que les hommes sont aujourd'hui en quelque sorte dans le même état où se trouveraient ces anciens philosophes s'ils pouvaient avoir vieilli jusqu'à présent, en ajoutant aux connaissances qu'ils avaient celles que leurs études auraient pu leur acquérir à la faveur de tant de siècles. De là vient que, par une prérogative particulière, non seulement chacun des hommes s'avance de jour en jour dans les sciences, mais que tous les hommes ensemble y font un continuel progrès à mesure que l'univers vieillit, parce que la même chose arrive dans la succession des hommes que dans les âges différents d'un particulier. De sorte que toute la suite des hommes, pendant le cours de tant de siècles, doit être considérée comme un même homme qui subsiste toujours et qui apprend continuellement [... ]" Rousseau fera même une comparaison entre l'homme naturel et l'homme civilisé: « Ce passage de l'état de nature à l'état civil produit dans l'homme un changement très remarquable, en substituant dans sa conduite la justice à l'instinct et en donnant à ses actions la moralité qui leur manquait auparavant. C'est alors seulement que, la voix du devoir succédant à l'impulsion physique et le droit à l'appétit, l'homme, qui jusque-là, n'avait regardé que lui-même, se voit forcé d'agir sur d'autres principes et de consulter sa raison avant d'écouter ses penchants. Quoiqu'il se prive dans cet état de plusieurs avantages qu'il tient de la nature, il en regagne de si grands, ses facultés s'exercent et se développent, ses idées s'étendent, ses sentiments s'ennoblissent, son âme tout entière s'élève à tel point que, si les abus de cette nouvelle condition ne le dégradaient souvent au-dessous de celle dont il est sorti, il devrait bénir sans cesse l'instant qui l'en arracha pour jamais et qui, d'un animal stupide et borné, fit un être intelligent et un homme . » Les traditions contredisent l'idée de progrès. L'homme en serait toujours à l'âge de la pierre s'il avait conservé scrupuleusement les traditions. Fort heureusement, il n'en est rien.

« Les sociétés archaïques se caractérisent par le fait qu'elles conservent intactes des traditions sans âge.

Cessociétés n'ont donc pas d'histoire.

L'aborigène actuel vit exactement comme ses ancêtres.

Les sociétésarchaïques connaissent une stabilité que les sociétés qui ont une histoire sont loin de connaître.

Toutefois, onne revient jamais en arrière.

L'homme, une fois entré dans l'âge historique, est voué au changement.S'il a besoin de traditions pour donner un sens à son existence, il doit aussi être capable de les abandonnerlorsqu'elles sont tombées en désuétude.

Aller contre l'histoire, c'est se montrer misonéiste.

C'est, dans les casextrêmes, aboutir à une forme de fanatisme.

Le fanatique est celui qui aujourd'hui défend des traditionsreligieuses vieilles de plusieurs siècles.

Le monde actuel n'est pas, n'est plus, le XIVième siècle.. »

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