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Les hommes sont-ils naturellement sociables ?

Publié le 20/03/2005

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Pour Aristote, l'organisation en «cité» (État) est le te/os de l'homme, son but naturel. C'est pourquoi Aristote va jusqu'à dire que la cité est «antérieure à la famille et à chacun de nous»: elle préexiste aux individus et aux formes plus simples d'organisation sociale (le couple, l'alliance maître-esclave, la famille, le village).* En effet, ces formes sociales plus simples ne sont pas auto-suffisantes; les familles, par exemple, ont besoin de s'allier avec d'autres pour subvenir à leurs besoins, ce qui forme les villages. Si la cité est la forme la plus parfaite, vers laquelle tend la nature humaine pour parvenir à son plus haut développement, c'est parce que c'est une organisation autarcique (qui se suffit à elle-même). C'est au second chapitre du premier livre de la « Politique » que l'on retrouve en substance la formule d'Aristote. On traduit souvent mal en disant : l'homme est un « animal social », se méprenant sur le sens du mot « politique », qui désigne l'appartenance de l'individu à la « polis », la cité, qui est une forme spécifique de la vie politique, particulière au monde grec.En disant de l'homme qu'il est l'animal politique au suprême degré, et en justifiant sa position, Aristote, à la fois se fait l'écho de la tradition grecque, reprend la conception classique de la « cité » et se démarque des thèses de son maître Platon.Aristote veut montrer que la cité, la « polis », est le lieu spécifiquement humain, celui où seul peut s'accomplir la véritable nature de l'homme : la « polis » permet non seulement de vivre mais de « bien vivre ». Il affirme de même que la cité est une réalité naturelle antérieure à l'individu : thèse extrêmement surprenante pour un moderne, et que Hobbes & Rousseau voudront réfuter, puisqu'elle signifie que l'individu n'a pas d'existence autonome et indépendante, mais appartient naturellement à une communauté politique qui lui est « supérieure ». Enfin Aristote tente de différencier les rapports d'autorité qui se font jour dans la famille, le village, l'Etat, et enfin la cité proprement dite.

« «L'homme est un animal politique.» Aristote, Les Politiques (Ive siècle avantJ.-C.). • La célèbre formule d'Aristote va plus loin que la simple affirmation d'unesociabilité de l'homme.

Il ne suffit pas de dire que l'homme aime la compagniede ses semblables, ou qu'il en a besoin pour repousser les bêtes sauvages.Pour Aristote, l'organisation en «cité» (État) est le te/os de l'homme, son butnaturel.

C'est pourquoi Aristote va jusqu'à dire que la cité est «antérieure à lafamille et à chacun de nous»: elle préexiste aux individus et aux formes plussimples d'organisation sociale (le couple, l'alliance maître-esclave, la famille, levillage).• En effet, ces formes sociales plus simples ne sont pas auto-suffisantes; lesfamilles, par exemple, ont besoin de s'allier avec d'autres pour subvenir à leursbesoins, ce qui forme les villages.

Si la cité est la forme la plus parfaite, verslaquelle tend la nature humaine pour parvenir à son plus haut développement,c'est parce que c'est une organisation autarcique (qui se suffit à elle-même). C'est au second chapitre du premier livre de la « Politique » que l'on retrouveen substance la formule d'Aristote.

On traduit souvent mal en disant :l'homme est un « animal social », se méprenant sur le sens du mot « politique», qui désigne l'appartenance de l'individu à la « polis », la cité, qui est une forme spécifique de la vie politique, particulière au monde grec.En disant de l'homme qu'il est l'animal politique au suprême degré, et en justifiant sa position, Aristote, à la fois sefait l'écho de la tradition grecque, reprend la conception classique de la « cité » et se démarque des thèses de sonmaître Platon.Aristote veut montrer que la cité, la « polis », est le lieu spécifiquement humain, celui où seul peut s'accomplir lavéritable nature de l'homme : la « polis » permet non seulement de vivre mais de « bien vivre ».

Il affirme de mêmeque la cité est une réalité naturelle antérieure à l'individu : thèse extrêmement surprenante pour un moderne, et queHobbes & Rousseau voudront réfuter, puisqu'elle signifie que l'individu n'a pas d'existence autonome etindépendante, mais appartient naturellement à une communauté politique qui lui est « supérieure ».

Enfin Aristotetente de différencier les rapports d'autorité qui se font jour dans la famille, le village, l'Etat, et enfin la citéproprement dite.La cité est la communauté politique au suprême degré et comme elle est spécifiquement humaine, « L'homme estanimal politique au suprême degré ».

En effet la communauté originaire est la famille : c'est l'association minimale quipermet la simple survie, la reproduction « biologique » de l'individu et de l'espèce.

Composée du père, de la mère,des enfants et des esclaves, elle répond à des impératifs vitaux minimaux, à une sphère « économique » commedisent les Grecs.

« D'autre part, la première communauté formée en vue de la satisfaction de besoins qui ne sontpas purement quotidiens est le village.

»Il faut comprendre que famille et village sont régis par le besoin, par la nécessité naturelle de la vie, et ne sont paspropres à l'humanité.Le cas de la « polis » est différent.

« Ainsi, formée au début pour satisfaire les besoins vitaux, elle existe pourpermettre de bien vivre.

» Dans la « polis » se réalise tout autre chose que la simple satisfaction des besoins : safonction initiale (satisfaire les besoins vitaux) découvre autre chose de beaucoup plus important : non plus le vivremais le bien vivre.

Non plus la simple vie biologique mais l'accès à la vie proprement humaine, qui dépasse la sphèreéconomique pour atteindre la sphère morale.« Car c'est le caractère propre de l'homme par rapport aux autres animaux d'être le seul à avoir le sentiment du bienet du mal, du juste et de l'injuste, et des autres notions morales, et c'est la communauté de ces sentiments quiengendre famille et cité.

»Seule la cité, la « polis », transcende les simples nécessités vitales et animales et permet à l'homme d'accéder à sapleine humanité.

Elle naît de la mise en commun de ce qui est spécifiquement humain : la raison et les sentimentsmoraux.

Ainsi les modernes ont-ils tort de parler « d'animal social » : ce qu'Aristote désigne est moins l'appartenanceà une communauté quelconque, ou encore régie par des intérêts « économiques », que l'accès à une sphère autre,seulement politique, et qui permet à l'homme de s'épanouir en tant qu'homme, de viser le bonheur, d'entretenir avecles autres hommes des liens libres, libérés de tout enjeu vital.Plus étranges peuvent paraître les deux autres thèses, liées, d'Aristote, affirmant que la cité est une réaliténaturelle, et surtout, qu'elle est antérieure par nature à l'individu.

Cela signifie que l'homme n'est pas autosuffisant :il n'est qu'une partie d'un tout : la cité, comme la mai est partie du corps.

Pas plus que la main n'existe réellementsans le corps, l'individu humain n'existe sans la cité.

C'est d'elle qu'il reçoit son humanité, son développement, sonstatut moral.« Mais l'homme qui est dans l'incapacité d'être membre d'une communauté, ou qui n'en éprouve nullement le besoin,parce qu'il se suffit à lui-même, ne fait en rien partie de la cité et par conséquent est ou une brute, ou un dieu »Ne pas appartenir à la « polis », lei d'humanité, c'est être soit infra-humain, soit supra-humain.L'exposé d'Aristote reprend la conception classique de la cité au sens grec.

La cité n'est pas un Etat (forme barbarepour les Grecs), elle n'est pas liée à un territoire (comme aujourd'hui où la citoyenneté se définit d'abord parréférence au sol, à la « patrie »).

La cité est une communauté d'hommes, vivant sous les mêmes mois et adorant lesmêmes dieux.

L'idéal grec est celui d'un groupe d'hommes pouvant tous se connaître personnellement.

L'idéalpolitique est donc celui d'une communauté d'hommes libres (non asservis par le travail et les nécessités vitales,disposant de loisirs) et unis par la « philia ».Quand les contemporains parlent « d'animal social », ou quand Marx déclare que l'homme est « animal politique », ce. »

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