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L'idéalisme, comme théorie de la connaissance, peut-il s'interroger diversement ?

Publié le 27/03/2004

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Mais Fichte a voulu seulement expliquer le monde à partir du sujet, parce que l'objet ne se conçoit que dans son rapport avec ce sujet, et que l'on ne peut rendre compte de la connaissance de l'objet si l'on prétend s'installer d'emblée dans l'Être. Pour Kant, le rôle de l'esprit dans la connaissance dans l'activité des « formes » : formes de la sensibilité et formes ou catégories de l'entendement. Le temps et l'espace, dans lesquels se distribue le matériel de l'Intuition sensible, la causalité, qui lie ce divers de l'intuition et le constitue en objets, ne sont pas des choses en soi ou des propriétés des choses en soi ; ils sont inhérents à notre structure intellectuelle ; ils sont les condition a priori sans lesquelles il ne serait pas de nature pour  nous. En outre, ce sujet qui, par son activité, détermine ses objets, peut s'entendre en deux sens. Il peut être le moi individuel. Ainsi entendu, l'idéalisme se résumerait assez bien dans cette formule de Schopenhauer : « Le monde est ma représentation. » Mais, en fait, aucune doctrine n'est allée jusqu'à professer le « solipsisme ». LE SOLIPSISME CHEZ DESCARTES A ce moment de sa réflexion (découverte du cogito), Descartes possède une certitude indubitable. Il est; et son être c'est sa pensée. Car le doute, appuyé sur l'hypothèse du malin génie, a séparé de moi non seulement le monde, mais encore mon corps et mes sens, a exorcisé tout ce qui est simplement «mien» pour ne laisser subsister dans sa présence indubitable que ce qui est «moi», c'est-à-dire ma conscience, ma pensée.

« II.

— Ces idéalismes ne coïncident pas. Il est clair que ces idéalismes ne se recouvrent pas.

Si la doctrine de Berkeley et, dans une certaine mesure, cellede Hume, sont idéalistes au premier sens, elles sont réalistes quand on les considère du deuxième point de vue.

Carelles tiennent les perceptions pour données, imposées à l'esprit, relativement indépendantes de lui.

Berkeley, quidéfinit pourtant l'esprit par son activité, n'a jamais déterminé son rôle propre dans la connaissance, laquelle luiapparaît comme une pure et simple réception des signaux divins ; Dieu crée le monde et nos perceptions ne fontqu'un avec ce monde.

La doctrine de Hume est un réalisme psychologique ; pour lui les impressions se caractérisentpar leur consistance et même leur séparabilité ; loin de dépendre de l'activité spirituelle, elles sont l'esprit même. Le kantisme est idéaliste au deuxième sens de ce mot, mais réaliste quand onle considère du premier point de vue.

Pour Kant, en effet, l'objet, construitpar l'entendement, suppose la chose en soi.

Puisqu'il y a des phénomènes,c'est-à-dire des apparences, il faut qu'il y ait des choses qui apparaissent.

Lematériel de l'intuition, informé par le temps, l'espace et les catégories, résulted'une « affection » de l'esprit par une réalité qui lui est étrangère.Une doctrine peut être idéaliste au troisième sens et cesser de l'être quandon se place au premier ou au deuxième point de vue.

Ainsi ni Platon niDescartes n'admettent l'intériorité des Idées ou des essences (latranscendance du « monde intelligible » est surtout nette chez Platon).Ils ne reconnaissent pas davantage l'activité créatrice ou informatrice del'esprit dans la connaissance, qui est, pour eux, contemplation, réceptiondans un entendement passif.

La doctrine d'Hamelin, inspirée de la philosophieallemande du commencement du XIXe siècle, s'applique à reconstruire lemonde sous la forme, non d'une hiérarchie d'idées, mais d'un système derapports.

Cette conception est idéaliste au troisième sens : un tel monde secaractérise par sa parfaite intelligibilité ; mais elle est réaliste dans la mesureoù ces rapports sont tenus pour des êtres et confèrent un véritable en-soi aumonde qu'ils déterminent. Conclusion : unité relative de la pensée idéaliste.Toutes les conceptions idéalistes s'accordent sur deux points : à) Négativement : toutes nient la réalité substantielle du sensible ; pour aucune d'entre elles, ce qui est donné dansla sensation ne forme un monde consistant, une réalité indépendante.b) Positivement : toutes définissent l'objet à partir du sujet, même si elles ne réduisent pas le premier au second.Ainsi, pour Platon, les idées sont bien distinctes de l'intellect qui les contemple ; leur structure n'en est pas moinsdé finie par les exigences de cet intellect ; le réalisme des idées revient à situer au delà de l'esprit les produits de sapropre activité.. »

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