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On n'est jamais trompé, on se trompe

Publié le 21/02/2004

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B. On se trompe. - Si l'erreur n'est jamais complètement passive, nous pouvons y collaborer plus ou moins activement et le verbe réfléchi « se tromper » désigne diverses sortes d'erreurs. a) Le verbe réfléchi a souvent un sens neutre, comme lorsque je dis : « Je m'ennuie, je m'endors. » Dans ce cas, je n'ai pas l'initiative de l'action : « Chacun de nous est immergé », dit G. MARCEL (p. 163). Cependant, l'action reste bien mienne; elle résulte de ce que je suis et j'aurais pu échapper à l'immersion. Beaucoup de nos erreurs s'expliquent ainsi : nous nous laissons entraîner par nos habitudes, nos préjugés, notre milieu. b) Mais au sens fort, le verbe réfléchi est pris au sens actif et exprime une action que l'agent fait sur lui-même : on se regarde dans la glace.

« B.

Réponse à la question. — a) Dans les formes inférieures de la croyance, la volonté, au sens strict du mot, n'intervient pas : ses ressorts essentiels sont la pression du milieu d'une part, et, de l'autre, les sentiments ou lesintérêts personnels qui suscitent cette impulsion que nous avons rattachée à la volonté au sens large du mot.b) Sous sa forme supérieure, la croyance est indépendante des impulsions de nature infra-intellectuelle quiconstituent une sorte de vouloir inférieur.

— La volonté proprement dite elle-même n'est jamais le facteur suffisantet n'est pas toujours le facteur nécessaire de la croyance : on ne croit pas ce qu'on veut et il est des faitsauxquels nous sommes forcés de croire.

— Enfin, la volonté n'agit qu'indirectement sur la croyance : elle ne fait pasadhérer à une proposition trop incertaine pour provoquer une adhésion spontanée; elle écarte les obstacles quis'opposent soit à un examen objectif de la question, soit à une conclusion raisonnable. CONCLUSION. — Étant donné que, dans la vie pratique, nous devons souvent choisir en nous fondant sur de simples probabilités, il ne suffit pas, pour éviter l'erreur, de n'admettre que de ces croyances supérieures quedéterminent la raison et la volonté.

Mais nous nous tromperions bien moins souvent.

La plupart de nos erreursrésultent d'une carence de la raison et de la volonté proprement humaines : nous sommes trompés parce que nousnous laissons aller aux impulsions inférieures de notre nature et c'est en nous laissant ainsi aller que nous noustrompons.. »

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