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PARTITION (Inde-Pakistan)

Publié le 22/02/2012

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Division de l'Inde en deux États en 1947, l'un à majorité hindoue (l'Union indienne), l'autre à majorité musulmane (le Pakistan). La création du parti du Congrès, en 1885, fait naître chez les élites musulmanes la crainte de voir leur communauté soumise à l'hégémonie hindoue dans un système démocratique, du fait de la simple arithmétique électorale. Elles entérinent, de ce fait, la décision des Britanniques de créer en 1909 des électorats séparés pour les musulmans (réformes Morley-Minto). Une étape décisive est franchie en 1930, lorsque le poète et philosophe Muhammad Iqbal (1876-1938) émet l'idée d'un État musulman séparé. Vers la même époque, Muhammad Ali Jinnah énonce la théorie des deux nations : selon lui, musulmans et hindous forment deux nations séparées. En 1940, la Ligue musulmane se rallie officiellement à l'idée d'un Pakistan indépendant par la déclaration de Lahore. Mais elle ne représente encore qu'une fraction de l'élite musulmane indienne (originaire surtout des régions où les musulmans sont minoritaires) et n'exerce qu'une influence fort limitée sur les masses musulmanes. Dans les régions à majorité musulmane (comme le Pendjab, le Sind et le Bengale), les idées séparatistes ne se sont pas encore imposées. De 1940 à 1944, la Ligue musulmane s'emploie à se transformer en organisation de masse, en s'appuyant notamment sur les notables religieux et en montant une propagande centrée sur le thème de « l'islam en danger ». Aux élections de 1945, alors que le Congrès l'emporte largement dans l'électorat hindou, la Ligue est plébiscitée par les électeurs musulmans. Les leaders du Congrès continuent cependant de refuser l'éventualité d'un partage du pouvoir avec la Ligue au niveau central. Ils n'entendent pas non plus laisser une large autonomie aux provinces à majorité musulmane, dans le cadre d'une fédération souple, ainsi que le souhaite M. A. Jinnah. Lors des négociations sur la composition d'un gouvernement intérimaire, où siégeraient la Ligue et le Congrès, M. A. Jinnah est déçu par l'attitude des Britanniques qui lui paraissent plus favorables au Congrès. Il annonce une journée d'action directe pour le 16 août 1946 : elle dégénère en massacre à Calcutta, où l'on déplore 10 000 morts en quelques jours. Les affrontements intercommunautaires se poursuivent tandis que l'impasse politique est totale. Le nouveau vice-roi des Indes, Lord Mountbatten (1900-1979), arrivé en mars 1947, tranche dans le vif : il consacre la division de la péninsule en deux dominions, le Pakistan et l'Union indienne, qui voient officiellement le jour respectivement le 14 et le 15 août. Alors que le Sind, la NWFP (Province de la frontière du Nord-Ouest) et le Baloutchistan sont rattachés dans leur intégralité au Pakistan, une commission, présidée par le juge britannique Radcliffe, procède hâtivement à la délimitation de la frontière au Pendjab et au Bengale. Le problème est particulièrement épineux au Pendjab du fait de l'enchevêtrement des communautés hindoue, musulmane et sikh. Le partage de la province s'accompagne d'une violence inouïe, faisant au moins 180 000 morts en quelques semaines et de très nombreux blessés. Des millions de réfugiés, abandonnant tous leurs biens, fuient leurs foyers pour échapper aux massacres. La question des compensations empoisonnera durablement les relations indo-pakistanaises. Mais surtout, la Partition, restée vivace dans les mémoires, aura provoqué un traumatisme tenace de part et d'autre de la frontière. Des transferts de population, de moindre ampleur, ont lieu dans les autres régions du sous-continent. Au total, entre 1947 et 1950, quatorze millions de personnes émigrent vers l'Inde ou le Pakistan selon leur appartenance religieuse. Un tiers des musulmans sont restés en Inde, où ils forment encore une minorité fragilisée. Se pose également la question des États princiers. La majorité opte alors pour l'Union indienne. Trois États créeront des « difficultés » : le Junagarh, le Hyderabad et le Cachemire qui seront tous progressivement rattachés à l'Inde. L'intégration du Cachemire à l'Inde créera la source majeure de conflit avec le voisin pakistanais. Aminah MOHAMMAD

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