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Peut-on se libérer de ses préjugés ?

Publié le 27/02/2008

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Au contraire, c'est à partir de nos préjugés que nous pensons, que nous formulons des hypothèses, etc. Ce fait est mis en forme dans Etre et Temps dans l'analyse de la compréhension : dès que nous comprenons quelque chose, nous le comprenons à partir de nos préjugés et il nous est impossible de faire autrement. Nous avons toujours déjà une précompréhension, c'est-à-dire un ensemble de préjugés, de ce que nous cherchons à comprendre. Le phénomène de compréhension est alors circulaire en ce qu'il consiste en un va-et-vient entre nos précompréhensions et une compréhension plus pleine. Autrement dit, toute compréhension est une interprétation. Dans cette perspective, il est impossible de se défaire de nos préjugés. Cela serait même néfaste. En effet, à partir de quoi pourrions nous comprendre quelque chose si ce n'est à partir de nos propres préjugés ?       Conclusion :   Avec Heidegger, nous pouvons apporter une réponse radicale à la question de notre sujet : il est impossible de se défaire de ses préjugés. L'originalité de cette position tient au fait qu'elle accorde au préjugé un rôle positif : c'est à partir de lui et de lui seul que nous pouvons comprendre quelque chose.

« La méthode que nous tirons de la réflexion aristotélicienne semble ne pas être absolument efficace, puisqu'elle negarantit pas une éviction totale des préjugés.

Nous nous demandons donc maintenant s'il est possible d'en fairetable rase « d'un seul coup ».

Référence : Descartes « Si d'aventure il y avait une corbeille pleine de pommes, et qu'il appréhendât que quelques unes ne fussentpourries, et qu'il voulut les ôter de peur qu'elles ne corrompissent le reste, comment s'y prendrait-il pour le faire? Necommencerait-il pas tout d'abord à vider sa corbeille; et après cela, regardant toutes ces pommes les unes aprèsles autres, ne choisirait il pas celles-la seules qu'il verrait n'être point gâtées, et laissant là les autres ne lesremettrait-il pas dedans son panier? Tout de même aussi, ceux qui n'ont jamais bien philosophé ont diverses opinionsen leur esprit qu'ils ont commencé à y amasser des leur bas age, et appréhendant avec raison que la plupart nesoient pas vraies, ils tachent de les séparer d'avec les autres, de peur que leur mélange ne les rende toutesincertaines.

Et pour ne se point tromper, ils ne sauraient mieux faire que de les rejeter une fois toutes ensemble, niplus ni moins que si elles étaient toutes fausses et incertaines; puis les examinant par ordre les unes après lesautres, reprendre celles la seules qu ils reconnaîtront vraies et indubitables » Descartes propose une méthode radicale pour se débarrasser de l'ensemble de nos opinions erronées, ensemble quiinclut par conséquent nos préjugés.

Il s'agit de douter de tout, de ne rien tenir pour vrai, même lorsque cela estvraisemblable.

Il supposera donc l'existence d'un malin génie capable de nous tromper sur tout, y compris sur lesvérités mathématiques.

Celui peut donc bien faire que 2 et 2 fassent 5.

Il s'agit de déjouer le piège de ce malingénie.

La solution est simple : le doute doit être la méthode qui nous permet de ne rien admettre et donc des'assurer que même ce malin génie ne nous trompe pas.Dans la perspective cartésienne, il est possible de se défaire de l'ensemble de nos préjugés par le doute méthodique.

III – Heidegger et le cercle de l'interprétation Heidegger, dans Etre et Temps , part du fait suivant : nous savons ce que signifie le mot « être » mais nous sommes incapables d'en fournir une définition.

L'être est à la fois le plus proche et le plus lointain de nous.Revenons un instant sur Descartes : une fois qu'il a fait table rase de l'ensemble de ses préjugés, il aboutit par ledoute méthodique à une unique certitude : le fait que « je suis ».

En effet, pour douter, il faut bien qu'il y aitquelqu'un qui doute, de même que pour qu'un malin génie me trompe, il faut bien que j'existe, sinon personne n'esttrompé.

Par conséquent, ma propre existence est indubitable.Le problème est que Descartes n'a précisément pas interrogé le sens du mot « être » lorsqu'il a affirmé : « je suis ».Il a admis comme toute la tradition philosophique que la signification de l' « être » était évidente.

Il reste parconséquent un préjugé : celui du sens de l'être.La solution Heideggérienne consiste à admettre qu'il est impossible de se débarrasser absolument de l'intégralité denos préjugés.

Au contraire, c'est à partir de nos préjugés que nous pensons, que nous formulons des hypothèses,etc.

Ce fait est mis en forme dans Etre et Temps dans l'analyse de la compréhension : dès que nous comprenons quelque chose, nous le comprenons à partir de nos préjugés et il nous est impossible de faire autrement.

Nous avonstoujours déjà une précompréhension, c'est-à-dire un ensemble de préjugés, de ce que nous cherchons àcomprendre.

Le phénomène de compréhension est alors circulaire en ce qu'il consiste en un va-et-vient entre nosprécompréhensions et une compréhension plus pleine.

Autrement dit, toute compréhension est une interprétation.Dans cette perspective, il est impossible de se défaire de nos préjugés.

Cela serait même néfaste.

En effet, à partirde quoi pourrions nous comprendre quelque chose si ce n'est à partir de nos propres préjugés ? Conclusion : Avec Heidegger, nous pouvons apporter une réponse radicale à la question de notre sujet : il est impossible de sedéfaire de ses préjugés.

L'originalité de cette position tient au fait qu'elle accorde au préjugé un rôle positif : c'est àpartir de lui et de lui seul que nous pouvons comprendre quelque chose.

Il est essentiel à la compréhension.

Lepréjugé, dans ce sens, ne peut plus être investi d'une charge péjorative.

Il faut au contraire chercher à l'exploiter.N'est-ce pas finalement ce que font les sciences lorsqu'elles émettent des hypothèses qu'il s'agit par la suite devérifier ? En admettant qu'il est impossible de se défaire de nos préjugés, Heidegger signe un refus complet dudogmatisme, puisque si rien n'échappe au préjugé, alors rien ne peut être affirmé avec une absolue certitude.

Ledogmatique qui croit détenir une vérité certaine aura finalement plus de préjugés que celui qui admet qu'on ne peutpas s'en défaire.

En reconnaissant que le préjugé ne peut pas être éliminé, nous détruisons finalement son statut depréjugé.

Nous nous en sommes donc en quelque sorte défait.. »

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