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POURQUOI LA PHILOSOPHIE JUGE-T-ELLE PRIMORDIAL DE RÉFLÉCHIR SUR LE LANGAGE ?

Publié le 10/03/2004

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chez Platon, la critique des Sophistes - philodoxes et non philosophes).Lorsque la philosophie se trouve ainsi dotée d'un Logos, il est également normal qu'elle se préoccupe de l'origine de ses éléments: c'est l'entreprise du Cratyle et la réflexion qui s'y engage sur le rapport entre les mots et les choses. Doit-on admettre que connaître les mots, c'est déjà connaître, au moins en partie, les choses? Faut-il penser au contraire que les mots ne nous disent rien de la nature des choses elles-mêmes, c'est-à-dire, comme l'affirmera la linguistique moderne, que le rapport entre signifiant et signifié est arbitraire? Cette réflexion sur l'origine resurgit ensuite périodiquement - d'Épicure à Rousseau - et la méfiance de la linguistique, qui n'y trouve qu'une occasion à hypothèses invérifiables, à son égard, ne suffit pas à la faire disparaître, puisqu'elle fait retour dans l'anthropologie contemporaine.C'est parce que la philosophie se méfie de l'opinion qu'elle entreprend donc, dès Socrate, de critiquer l'acception commune des termes: cette acception résulte d'habitudes, de traditions, de données confuses. Autrement dit, elle ne résulte pas d'un effort de la pensée. Tout philosophe doit donc réfléchir sur le vocabulaire que lui fournit sa langue, pour y déceler un ensemble de préjugés, de pseudo-notions, qu'il lui appartient de critiquer et de clarifier. Mais le langage commun est également envahi d'expressions et de termes qui furent initialement des concepts philosophiques ! mais qui n'en constituent plus, à moyen et long terme, que des retombées vulgarisées, privées de leur contexte initial. Il appartient alors au philosophe de faire l'historique du mot banalisé, d'en déceler les sédimentations plus ou moins compatibles, car son rapport au monde passe nécessairement par des mots (ce n'est que par ces derniers que peuvent se formuler les concepts, aussi bien, hélas, que les non-concepts).

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