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Pourquoi travaille-t-on ?

Publié le 27/02/2005

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En d'autres termes, si la finalité du travail est de se supprimer, le sens propre du travail est à chercher dans le loisir, le travail social ne figurant alors qu'un fantôme déshumanisé du travail. Il s'avère qu'aujourd'hui le travail devient une fin en soi : nous travaillons pour travailler. Le travail se réduit à l'emploi, à une activité professionnelle, à son acception économique, de sorte qu'on finirait par travailler uniquement pour ne pas être au chômage. En effet, la logique sociale du travail, liée à l'organisation économique de l'échange, dévie peut-être le travail des buts que nous avons précédemment aperçus : la réalisation de l'homme ou de l'individu par lui-même. Or, il apparaît que l'idéal d'efficacité quantifiable qui régit l'échange (la fameuse recherche de productivité) déteint au-delà même du monde du travail. Si l'on peut parler de travail aliéné, au sens où, comme l'a montré Marx, le travail, dans le système capitaliste, est déshumanisé , le temps devient lui-même une matière à rentabiliser, et plusieurs analystes du XXe siècle ont repéré cet asservissement du loisir lui-même à la logique du travail : le temps libre, soumis à la logique de l'échange, n'est plus, comme le dit Baudrillard dans La société de consommation, un temps suffisamment libre pour que nous prenions la liberté de perdre notre temps : "le loisir est contraint dans la mesure où derrière sa gratuité apparente, il ne reproduit fidèlement toutes les contraintes mentales et pratiques qui sont celles du temps productif et de la quotidienneté asservie". En somme, le loisir a une valeur avant tout marchande : il permet la reconstitution de la force de travail ; il est le temps de la consommation (exemple des vacances) et n'est qu'une "parenthèse évasive dans le cycle de la production" (Ibid). On peut dénoncer avec Nietzsche, dans Aurore, la glorification du travail par la civilisation de la production de masse qui témoigne de la volonté de discipliner et de dompter les individus : le labeur (travail pénible et soutenu), par opposition au travail créateur, celui de l'artiste ou du philosophe, loin de former l'homme, le rabaisse, le tient en laisse, le discipline ; il arrache à la réflexion et à la pensée. A société de labeur, sécurité garantie : "ainsi une société où l'on travaille sans cesse durement jouira d'une plus grande sécurité : et c'est la sécurité que l'on assure maintenant comme divinité suprême". Le travail, tel qu'il est envisagé par la modernité, est donc avant tout un lien servant à contenir l'homme, à dompter ses forces vives.

« 2 - Vous expliquerez les expressions : • "ils vécurent libres, sains, bons et heureux autant qu'ils pouvaient l'êtrepar leur nature". • "le travail devint nécessaire". 3 - Traitez la question suivante sous la forme d'un développementargumenté : en quoi l'esclavage et la misère peuvent-ils accompagnerl'accroissement des richesses ? I - QUELLE ANALYSE POUR CE SUJET ? Le thème de ce texte est l'origine du travail social dans sa forme aliénée("esclavage"). Le problème est le suivant : comment l'humanité est-elle passée de l'état denature, en lequel on peut supposer les hommes libres ("commerce indépendant"), àl'état social actuel, où règne la dépendance généralisée des hommes les uns vis-à-vis des autres ? La thèse de Rousseau consiste à affirmer que l'origine de cette dégradation estl'apparition d'une nouvelle forme d'activité, qui n'existait pas à l'état de nature :activité collective destinée à extraire de la nature les produits nécessaires à lasubsistance de l'humanité. II - UNE DEMARCHE POSSIBLE. A - AUTOUR DE QUELLE OPPOSITION LE TEXTE EST-IL BATI ? L'opposition est soulignée par l'articulation du texte selon deux moments. Jusqu'à "commerce indépendant", Rousseau introduit le premier élément del'opposition dont la formule centrale est : "des ouvrages qu'un seul pouvait faire". Elle nous apprend que les hommes, à l'état de nature, n'ont pas besoin les uns desautres pour tirer de la nature individuellement, les biens nécessaires à leursubsistance. De "mais dès l'instant" jusqu'à la fin du texte, un deuxième moment pose ledeuxième élément de l'opposition dont la formule centrale est : "un homme eutbesoin du secours d'un autre". Elle nous apprend que le racisme de la formation de sociétés où les hommes sontinterdépendants, est la nécessité dans laquelle les hommes se sont trouvés de semettre à plusieurs pour tirer leur subsistance de la nature. B - EXPLIQUER LES EXPRESSIONS. •"Ils vécurent libres, sains, bons et heureux autant qu'ils pouvaient l'être par leurnature" : énumération de qualificatifs positifs, mais tempérée par la deuxième partiede la formule. En effet, Rousseau ne prétend pas que la condition de l'individu naturel étaitabsolument bonne et heureuse. Il ne prétend pas non plus que la condition de l'homme en société est absolumentet irréductiblement mauvaise. •"Le travail devint nécessaire" : le travail désigne ici deux choses qui sont liéesentre elles. D'abord, la dépendance des travailleurs les uns vis-à-vis des autres, ensuite, lacontrainte mutuelle qui en résulte. Pourquoi "nécessaire" : parce que le projet d'accumuler des richesses, des"provisions", empêche de revenir à la situation initiale, où chaque homme necherchait à tirer de la nature que ce qui lui suffisait individuellement. C - EN QUOI L'ESCLAVAGE ET LA MISERE PEUVENT-ILS ACCOMPAGNERL'ACCROISSEMENT DES RICHESSES ?. »

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