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Quelle est la fonction première de l'Etat ?

Publié le 04/03/2005

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Protection assez inefficace puisqu'elle revient à entretenir un état de violence toujours très menaçant pour la vie de chacun.

C. Fonction protectrice de l'État

Cette situation de guerre de tous contre tous est donc dommageable pour chacun. Elle représenterait le degré zéro de civilisation puisqu'aucune confiance, aucun échange ne serait possible entre les hommes. On peut penser que c'est pour sortir de cet état de violence et de barbarie où la vie de chacun est menacée au plus haut point que les hommes ont inventé l'État. L'existence d'un pouvoir politique puissant garantissant par la force l'obéissance aux lois change en effet radicalement les conditions du raisonnement des individus. Personne n'a plus intérêt à désobéir aux lois. Par conséquent, le comportement de chacun (au moins des individus raisonnables) devient prévisible : la confiance peut s'instaurer. Je sais que si le meurtre est interdit, mon voisin, s'il est doué de raison, ne m'assassinera pas même s'il désire le faire. Je peux donc vivre en paix à ses côtés.

Problématique : L'État possède-t-il bien une fonction ou un rôle ; l'Etat est-il simplement une contrainte ou bien est-il un organe fonctionnel qui possède un rôle caractéristique, d'un point de vue à la fois chronologique, dans l'ordre de succession, comme d'un point de vue métaphysique, voire politique ou éthique ?

Il existe plus de deux cents Etats dans le Monde, mais aucun ne se ressemble : ils diffèrent tous de part leur taille et leur gouvernement, et tout une multitude d’autres institutions. Pour ma part, je suis née et j’habite en France. Je suis donc citoyenne de l’Etat français : j’ai des droits, des devoirs, et j’obéis à des lois qui sont propres à mon Etat. Mais qu’est-ce donc qu’un Etat ? L’Etat est la physionomie que prend une communauté humaine lorsqu’elle se trouve unifiée par des lois juridiques, et soumise à une autorité politique.

L’Etat provient d’une société (naturelle) qui a différencié le pouvoir politique des autres pouvoirs, et instauré un appareil juridique. Ainsi l’homme, pour quitter l’état de nature, a créé l’Etat, qui possède donc des fonctions. Le terme de fonction est polysémique ; il provient du latin functio, qui signifie accomplissement, exécution. La fonction est le « rôle caractéristique joué par une chose dans l’ensemble qui est le sien «, Dictionnaire philosophique. La fonction d’un Etat est donc le but, la fin pour laquelle l’Etat a été instauré ; mais la fonction d’un Etat peut aussi être le moyen que cet Etat utilise en vue d’une fin. Nous allons donc chercher à mettre en exergue LA fonction première de l’Etat. Cependant le terme premier possède lui aussi différentes acceptions : la fonction première de l’Etat est-elle la première fonction, dans le sens chronologique du terme ? Ou bien est-elle la première fonction logiquement, c'est-à-dire point de départ de l’action rationnelle ? Ou est-elle encore la fonction majeure, la plus importante ?

Le concept d’Etat se forme en France et en Europe au cours du XVIè siècle ; ce terme est utilisé pour la première fois par Machiavel, penseur florentin du XVIè siècle, pour qui la constitution d’un Etat est nécessaire à la stabilité et à la sécurité d’une société. Il constate en effet qu’il y a une fertilité des conflits, et que les hommes, naturellement méchants, vivraient dans un état de guerre permanent sans la loi ni l’Etat. Ainsi, la fonction première de l’Etat semble apparaître comme étant d’assurer la sécurité des individus. Mais quelle fonction (entendre ici le terme de « moyen «) de l’Etat permet d’assurer cette sécurité ? Pourquoi la mise en place de l’Etat a t’elle été nécessaire pour assurer la sécurité des hommes ?

Il conviendra de traiter de problème en trois parties. Dans un premier temps nous étudierons la mise en place de l’Etat comme protection de la sécurité humaine. Ensuite nous tenterons de voir comment l’Etat assure cette sécurité. Pour finir nous nous interrogerons sur la réalité concrète de cette sécurité : la paix universelle n’est-elle pas une utopie ?

  

 

  • A. Fonction première, chronologiquement, de l'État.

 - Il assure la régulation des luttes et des conflits (internes et externes).  - Cette régulation des luttes vise la survie de la société.

  •  B. Fonction première, métaphysiquement, de l'État.
 - Il assure la construction de la liberté humaine.  - Il est institué pour que les hommes usent d'une raison libre.
  •  C. Fonction première, métaphysiquement et moralement, de l'État.
 - Il doit apporter le bonheur.  - Il doit toujours viser le Bien suprême.   

 

« Hobbes veut être le Galilée de la science politique, par l'application desprincipes de la physique à la société.

Il ne considère que les forces enprésence, portées par les individus.

L'état de nature – fiction théorique etnon description historique – représente l'état des forces individuelles enl'absence de tout pouvoir politique.

Dans cet état, chaque individu poursuit sa conservation, poussé par troispassions fondamentales : la peur de la mort violente, la soif de pouvoir et ladéfiance à l'égard d'autrui (possible agresseur).

Pour assurer sa sécurité,chacun dispose d'un droit illimité sur toutes choses et tout homme.

C'est ledroit de nature.

Tout est permis, jusqu'au meurtre.

L'état de nature, c'est la guerre.

Maistous y sont égaux, car la force est instable : celui qui domine aujourd'hui peutêtre surpassé demain par une alliance ou par une ruse.

Rien n'est sûr, lacrainte est générale.

Mais l'homme, s'il est « un loup pour l'homme » (Léviathan), est un loupintelligent.

L'angoisse de la mort pousse les hommes à anticiper, à tout fairepour réduire le danger.

Elle est donc la racine de la raison : faculté decalculer, d'imaginer des moyens, de peser les risques, en vue d'une décision.

Cette rationalité pragmatique conduit l'homme à quitter l'insupportable étatde guerre.

D'évidence, la cause en est le droit illimité de chacun.

Il faut donc y renoncer.

Mais cela n'est efficace que si tout le monde le fait.

Chacun s'engage donc par contrat avec chacun àrenoncer à son droit naturel.

Pour garantir ce contrat (par la menace de la force), on désigne un tiers, le souverain,à qui l'exercice du droit est confié.

Ainsi le pouvoir politique, qui garantit la paix civile par la loi et le glaive, naît-il d'un acte volontaire, d'un contratdicté par la raison.

Il n'est que la condition de coexistence des forces individuelles.

C'est un produit de l'art humain –non pas une institution naturelle ou divine.

L'homme n'est pas sociable, c'est l'intérêt qui le pousse à s'associer. L'État, selon Hobbes, est la seule manière par laquelle les hommes peuvent surmonter leur propre violence.

Sans unePuissance souveraine absolue auquel chacun abandonne la totalité de ses droits naturels, qui cumule donc tous lespouvoirs, la société éclate, et ceux qui en font partie se détruisent.

Ainsi, à la violence naturelle ne peut-onopposer que la force absolue de l'Etat-Léviathan. 2.

L'Etat doit garantir aussi la liberté des citoyens A.

Les hommes aspirent à vivre libresPeut-on se satisfaire de l'idée que les hommes n'ont comme aspiration essentielle dans leur existence que le soucide vivre ? N'attendent-ils vraiment des lois que la paix ? Certaines paix sont fondées sur un ordre révoltant.

La paixrègne, en général, sous les dictatures les plus répressives.

Faire de la sécurité la fin ultime du politique, c'est serésoudre à accepter n'importe quelle loi, pourvu qu'elle apporte l'ordre.

Si une paix peut être reconnue commeinacceptable, c'est que l'homme n'aspire pas seulement à vivre en sécurité.

L'instinct de conservation, chezl'homme, n'est pas semble-t-il un simple désir animal de vivre à tout prix ; il vise à préserver une vie indépendanteet libre.

La loi doit pour être juste non seulement protéger les vies mais aussi garantir les libertés. B.

Comment rester libres en obéissant aux lois ?Mais comment l'obéissance aux lois peut-elle être compatible avec la liberté ? La liberté n'est-elle pas au contraire leprix qu'il faut accepter de payer pour assurer notre sécurité ? Vivre sous des lois, c'est en effet ne plus jouir del'indépendance.

Pourtant si les citoyens reconnaissent dans la loi l'expression de leur propre volonté, alorsl'obéissance n'est plus un acte de contrainte, de simple prudence mais un acte pleinement volontaire.

Obéir à une loiqu'on s'impose à soi-même, c'est être libre : c'est être autonome.

L'autonomie est une des formes de la liberté.

Ellecorrespond à la condition d'un peuple souverain, c'est-à-dire qui est à la source de ses propres lois.. »

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