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Quelle importance accordez-vous au dénouement d'une nouvelle ou d'un roman ?

Publié le 05/04/2005

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Lorsque nous nous demandons quelle importance nous accordons à quelque chose, nous posons une question d’ordre évaluatif. En effet, nous pouvons considérer quelque chose comme relevant de la plus haute importance, d’une importance moyenne (on parlera alors d’indifférence : rien ne nous engage particulièrement à la considérer) ou alors comme dépourvue d’importance. On dira donc que l’importance que nous accordons a quelque chose est variable et quelle détermine le type de rapport que nous entretenons avec elle. En effet, plus l’importance d’une chose sera élevée a nos yeux, plus nous nous efforcerons de la rechercher, de l’obtenir, aux détriments d’autres.
 
Par dénouement, nous entendons la situation finale d’une œuvre littéraire ou d’une situation en général. L’idée de dénouement provient de celle d’un conflit, d’un « nœud « dans un récit, qui trouve sa conclusion, heureuse ou malheureuse, dans une situation qui en présente les aboutissants de manière définitive.
 
Le roman est un genre littéraire aux contours mouvants, caractérisé pour l'essentiel par une narration fictionnelle plus ou moins longue, ce qui le distingue de la nouvelle (celle-ci étant traditionnellement un genre littéraire de faible durée). Le roman peut également être défini comme un ouvrage en prose, laissant une forte place à l’imaginaire. Milan Kundera le caractérise comme « forme exploratoire de la vie « en tant qu’il se rapporte aux incarnations diverses de la vie humaine au cours de l’histoire, dont il essaye de traduire, au moins formellement, la singularité.
 
Un nouvel est un récit de fiction court, rédigé en prose, qui peut de ce fait être publié aussi bien dans les journaux qu'en recueil. La poétique de la nouvelle insiste sur la concaténation des événements en vue de produire un effet final d’autant plus fort qu’il était imprévu.
 
A première vue, nous dirons que l’importance que nous accordons au dénouement d’une nouvelle ou d’un roman est d’autant plus grande que nous nous refusons à le connaitre avant d’avoir achevé l’œuvre qui l’amène, et pourrions refuser de lire cette dernière si d’aventure nous en connaissions les aboutissants a l’avance. Cependant, nous verrons que cette importance considérable accordée au dénouement est sans doute le propre des lecteurs peu au fait de la singularité de la Littérature, qui recherchent avant tout en elle un effet spectaculaire. C’est finalement bien davantage à la construction littéraire du dénouement qu’a ce dernier que nous devons accorder de l’importance, ce que nous verrons dans le dernier temps de ce travail.
 
La question au centre de ce travail sera donc de déterminer si l’importance considérable intuitivement accordée au dénouement d’une nouvelle ou d’un roman est légitime ou contraire à la spécificité de ces deux genres littéraires.
 

« rigoureuse de ses motivations et de ses moyens, sont enfin présentes au lecteur.

Ce type de roman peut donc êtrelu dans le seul but d'en découvrir le dénouement, puisqu'à l' instant où celui-ci est révèle, il perd aussitôt de sonintérêt et ne mérite pas d'être relu : l'effet de surprise qu'il prétendait produire est consomme, donc perdu et nonrenouvelable (a moins que le lecteur n'oublie le fin mot de l'histoire).

II.

L'importance considérable accordée au dénouement d'une nouvelle ou d'un roman relève d'une mauvaise compréhension de la Littérature L'habitude de la recherche de l'effet spectaculaire et creux a. Cependant, nous verrons à présent que nous ne pouvons nous satisfaire de cette thèse.

En effet, accorder tropd'importance au dénouement d'une nouvelle ou d'un roman relève d'une mauvaise compréhension de la spécificité deces genres en particulier et de la littérature en général, et pourquoi pas d'une contamination intellectuelle pard'autres formes artistiques qui sont en vérité de purs moyens de divertissement.

En effet, nous sommes habituespar le cinéma populaire et la télévision à consommer du divertissement et a trouver du plaisir dans des scènes etdes dénouements spectaculaire.

Nous dirons donc qu'accorder une importance considérable au dénouement d'unenouvelle ou d'un roman, aux détriments d'autres aspects de ces genres, c'est faire preuve d'une recherche duspectaculaire et d'un plaisir facile dans notre rapport a des œuvres qui sont pourtant infiniment riches et complexes.

La nouvelle et le roman ne sont pas dignes de notre intérêt pour la seule découverte surprenante de leurs dénouements b. Nous dirons donc que la nouvelle et le roman ne sont pas dignes de notre intérêt uniquement pour leursdénouements.

En effet, si nous n'accordons de l'importance qu'au dénouement de ces formes littéraires, nousmanquons une grande partie de leur richesse, de leur profondeur, et ne recherchons en elle qu'un plaisir vain etéphémère : celui de la surprise a la dernière phrase de l'œuvre.

En définitive, le dénouement d'une nouvelle ou d'unroman n'est jamais autre chose qu'un principe de relecture, à savoir un événement qui incite le lecteur à se reporterau commencement de l'œuvre.

Nous verrons donc a présent que ce a quoi nous accordons legitimement le plusd'importance dans une nouvelle ou un roman, c'est davantage la construction du dénouement que ce dernier en lui-même.

III. La construction littéraire du dénouement, davantage que le dénouement lui-même, mérite de se voir accordée davantage d'importance La concaténation stricte des événements dans l'art de la nouvelle a. Nous tiendrons ici que l'importance que nous devons accorder à un nouveau doit bien davantage toucher laconstruction de son dénouement que le dénouement lui-même.

En effet, l'art de la nouvelle a ceci de fascinant quechaque mot, depuis le tout premier du texte, conspire a créer un effet de surprise finale, et l'on dira que la nouvelleest d'autant plus réussie qu'elle aboutit a un final éclatant.

Pour autant, le final n'est pas seulement ce qui peutnous retenir dans la nouvelle : c'est plutôt la construction de ce final, que nous entendrons d'autant mieux quenotre attention se focalisera sur la création de l'effet lorsque nous relirons la nouvelle plusieurs fois.

En définitive,nous dirons donc que c'est à la concaténation stricte des événements en vue de produire une scène finaleinattendue que nous devons accorder de l'importance.

Le roman comme art de la digression b. Notre réponse sera globalement similaire en ce qui concerne l'art du roman.

En effet, le dénouement d'un roman nedoit pas concentrer notre intérêt, puisque le roman est un art de la digression, de la pause, de l'élision, un art ou levoyage importe au moins autant que l'arrivée.

En effet, le parcours du roman doit être considère comme important,dans la mesure ou il nous apporte un plaisir charnel, celui du langage, un savoir de type historique ou moral lorsquel'auteur, a la manière de Proust, se mêle de généralisations sur la base d'un exemple narratif particulier.

Nousconclurons en disant que le roman dont le dénouement nous paraitrait plus important que la narration elle-même estun mauvais roman, appartenant a un sous genre romanesque comme l'est le roman policier.

Le dénouement d'un. »

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