Devoir de Philosophie

Suffit-il de voir pour savoir ?

Publié le 10/01/2004

Extrait du document

Dans les deux cas, les idées sont, comme dit Hume, des « copies » des impressions sensibles. 2.                La composition des idées. En faisant naître les idées de l'expérience sensible, comment pourrions-nous rendre compte de l'infinité des idées que l'esprit peut concevoir, alors que est toujours limitée ? Je peux me représenter une montagne d'or, ou un centaure : comment est-ce possible ? La réponse est : grâce à la possibilité de combiner ou d'associer les idées, que Locke comme Hume attribut à l'imagination. L'empirisme distingue entre les « idées simples », cad inanalysables en éléments et immédiatement dérivées d'expériences sensibles élémentaires (telles les idées de « rouge », « chaud »...) et les « idées composées », qui, elles, sot des résultats d'une combinaisons d'idées simples. 3.                La signification des mots.

La vue est le sens qui nous permet d'entrer en contact direct avec l'essence des choses. Pour pouvoir connaître, il suffit donc de voir. Mais, sans la raison, la vue n'est rien. De plus, les apparences sont souvent trompeuses et le propre de la science est d'élaborer ses théories à l'encontre des données premières de l'expérience. Bachelard parlera d'ailleurs de la vision comme d'un obstacle épistémologique qu'il faut surmonter pour parvenir à la vérité scientifique.

« [La vision est trompeuse.

Les faits ne sont pas toujours ce qu'ils paraissent.

Pour vraiment connaître, il est nécessaire de mettre en forme ce que nous percevons à l'aide des concepts de la raison.] La vue est l'esprit doivent être complémentairesDans la Critique de la raison pure, Kant nous montre que les deux fonctionsclés de la connaissance ne donnent rien l'une sans l'autre.

«Un concept sansintuition est un concept vide.» «Une intuition sans concept est une intuitionaveugle.» Si l'on veut restaurer la certitude de la science, il faut que sa méthode parvienne à concilier la nécessité rationnelle et le caractèretoujours en partie contingent de l'expérience.

Ce sera l'une despréoccupation centrale de Kant .

Il s'efforcera de montrer comment les connaissances dignes de ce nom sot toujours le produit d'une rencontreentre les données de l'expérience sensible et le travail conceptuel del'entendement.

Ce dernier reçoit de l'extérieur, par le moyen de la sensibilité,une matière des connaissances sur laquelle il opère une mise en ordreconceptuelle dont la nécessité est interne à l'esprit.

Par exemple : lesrelations de causalité s'instaurant nécessairement entre les phénomènes dela nature ne renvoient pas forcément à un ordre des choses, mais à un ordrenécessaire de leur mode de manifestation à notre esprit.

La connaissanceobjective ‘est donc jamais connaissance des choses en soi maisconnaissance de l'ordre nécessaire (rationnel) des phénomènes.

Trèsschématiquement, on peut donc dire que Kant échappe ainsi à l'idéalisme du rationalisme pur .

La connaissance ne peut exister que dans le domaine de l'expérience possible ; au-delà, la raison « ratiocine », cad qu'elle raisonne à vide, elle outrepasse ses droits,comme le montre la « Dialectique transcendantale » de la « Critique de la raison pure » ; ainsi lorsqu'elle prétend démontrer l'existence d'un créateur qui ne peut être que postulée, car l'expérience n'en est pas possible.Les idées de la raison ont une fonction unificatrice et systématique ; la raison a également une fonction pratique ;mais c'est quand elle prétend connaître des objets transcendants (au-delà de l'expérience possible) qu'elle méritede subir une critique. Mais Kant échappe aussi au scepticisme que semble entraîner l'empirisme : si la source matérielle de nos connaissances réside dans l'expérience, leur forme rationnelle les réinscrit dans l'ordre de la nécessité et de lacertitude ; le savant ne produit pas des théories au gré de sa fantaisie.

Ces théories scientifiques rétablissent unordre universel de la connaissance, car elles appliquent à la matière de l'expérience la forme rationnelle del'entendement ; il y a donc bien des lois de la nature.

Ni idéalisme, ni empirisme, le Kant isme laisse cependant subsister un problème redoutable : peut-on se résoudre à ce que la connaissance ne porte que sur desphénomènes, sans que les choses en soi soient jamais accessibles ? Pas d'observation possible sans cadres préalablesest ce que nous disent aussi bien Claude Bernard que Gaston Bachelard: toute observation à prétention scientifiquesuppose une construction théorique.

Cette théorie est toujours critique et contredit les apparences.

On nedécouvre pas la vérité scientifique, on la construit. Le caractère polémique de la connaissance. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles