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Le travail a-t-il une valeur morale ?

Publié le 07/11/2005

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travail

Dans l'Antiquité, le travail est une activité aliénante. L'homme libre est celui qui ne travaille pas. Aristote, en effet, en reconnaissant à la fois que le travail était nécessaire pour vivre, et que le citoyen ne devait pas travailler pour pouvoir s'occuper de le chose publique, ne pouvait que justifier l'esclavage. Pour cela, il reconnaissait l'existence par nature d'hommes nés pour être esclaves et d'autres pour commander. Pratiquement, la dévalorisation du travail pouvait donner lieu à une humiliation des esclaves. A Sparte, les hilotes travaillaient la terre alors que les spartiates se contentaient d'acquérir l'art militaire, les spartiates humiliaient les ilotes qui travaillaient ; en faisant usage de violence.

b)                 Avec la chrétienté, le travail devient punition de Dieu. Le travail vient du latin tripalium qui est un instrument de torture. En réalité, la souffrance devient expiatoire, mais le travail n'est pas une valeur, le noble ne travaille pas dans la société féodale.

c)                  Le travail n'acquiert de valeur qu'avec l'avènement du capitalisme.

- « Valeur morale « s'oppose ici à « valeur seulement pratique « : on y comprendra les aspects par lesquels le travail est peut-être davantage, pour l'homme, qu'une activité matérielle. - On devra distinguer l'approche philosophique des remarques d'ordre économique ou sociologique.

travail

« Introduction « Etre normal c'est aimer et travailler » disait Freud.Pourtant, le travail désigne à l'origine une activité encadrée et pénible, (dulatin tripalium, un instrument de torture).

Il ne paraît pas en tant que teldésirable ou utile et susceptible de fonder nos choix et nos actions.

Mais letravail désigne également l'activité par laquelle les hommes produisent leursrichesses.

En ce sens, il est bien une valeur, voire l'activité productrice devaleur.

Hannah ARENDT a particulièrement insisté sur cette distinction entrele travail et l'œuvre, labor et work en anglais, arbeit et werk, en allemand)dans « La condition de l'homme moderne ».Le travail serait-il ainsi à la fois la pire des choses et la seule manière de seréaliser socialement ? Hommes politiques, experts et économistes rivalisentaujourd'hui pour trouver les moyens d'augmenter le volume du travail.

Toussemblent tenir pour acquis que l'homme a besoin de travail et que celui-ci nonseulement a toujours été mais encore demeurera au fondement de notreorganisation sociale.

Et si cela était faux ? Si le travail n'était qu'une"invention" récente dont nos sociétés ont ressenti la nécessité dans uncontexte historique particulier, une solution datée dont nous pourrionsdésormais nous passer ? La volonté farouche des pouvoirs établis de " sauverle travail " ne trahit-elle pas la difficulté que nous éprouvons à passer à uneautre époque où le travail ne constituerait peut-être plus une valeur centrale?Si le travail demeure ainsi la valeur au cœur de notre société industrielle, sa remise en cause actuelle oblige à en considérer la refondation en profondeur.

1.

La valeur travail au coeur de la société industrielle 1.1.

De sa richesse La valeur d'une marchandise dépend de la quantité de travail nécessaire à sa production (David RICARDO ou bienAdam SMITH dans « Recherche sur les causes de la richesse des nations » qui distingue la valeur d'usage et lavaleur d'échange d'un bien : « le travail ne variant jamais de sa valeur propre est la seule mesure réelle et définitivequi puisse dans tous les temps et dans tous les lieux permettre d'apprécier et de comparer la valeur de toutes lesmarchandises »).

L'essence du travail, et donc de la valeur, serait ainsi le temps.

Le travail est aussi ce par quoiexiste le lien social et la conscience de ce lien (dialectique du maître te de l'esclave chez HEGEL, qui fait du travailla médiation entre la nature et l'esprit).

Cette valorisation du travail est ainsi datée historiquement et sa récenteémergence remonte au salariat du début de l'ère industrielle : c'est à la fin du XIX éme siècle que le travail estdevenu « le fait social total » (Dominique MEDA).

1.2.

Et de ses contradictions Par le travail salarié, le travailleur vend sa force de travail comme une marchandise.

Il est dépossédé des fruits deson travail, il est aliéné (Karl MARX).

La valeur du travail se mesure alors en temps cadencé dans les entreprises deproduction à la chaîne obéissant aux contraintes du taylorisme (les usines Ford et « Les temps modernes » deCharlie CHAPLIN).

Pour Nietzsche, « le travail salarié constitue la meilleure des polices : il tient chacun en bride ets'entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût et de l'indépendance ».

Pourautant, le travailleur acquiert des droits qui ne sont directement liés qu'à son travail, objet d'un rapport de forceentre patrons et ouvriers organisés en syndicats.

C'est grâce au travail que le travailleur peut acquérir un salaire, etdonc un moyen de subsistance et une liberté.

C'est également au travail que se rattachent les droits sociaux(sécurité sociale, retraite).

La « libération des femmes » a enfin certainement été facilitée par la possibilité d'avoirun travail et, donc, une indépendance financière.

Plus encore qu'une activité individuelle, le travail est ainsi devenule rapport social qui structure la société toute entière.

Pour Marx, ce sont d'ailleurs les conditions de travail quiseraient aliénées, pas le travail lui-même qu'il convient au contraire de libérer en donnant aux travailleurs lapropriété des moyens de production.

2.

Une remise en question. »

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