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Fin d'un mystère sur l'île de Pâques ?

Publié le 03/12/2018

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Les îles lointaines sont encore une source d'inspiration inépuisable pour notre imaginaire. Nous les voulons belles mais surtout mystérieuses. L'île de Pâques est en cela conforme à nos désirs, et nous l'avons parée de bien des énigmes, plus ou moins fantaisistes, pour la rendre encore plus attirante.

Las! les scientifiques ont déchiré un pan de ce voile en déchiffrant les hiéroglyphes de l'écriture pascuane, le rongo-rongo.

LE DÉCLIN DE LA CIVILISATION PASCUANE

 

La colonisation a été particulièrement douloureuse pour les Pascuans. Le premier contact avec les Occidentaux, un équipage mené par le Hollandais Jacob Roggeveen, découvreur officiel de l'île, le 6 avril 1722, s’accompagne de victimes. Cinquante ans plus tard, on fait « signer » aux habitants un traité par lequel ils deviennent citoyens espagnols. Puis des expéditions battant les pavillons les plus divers se succèdent. Ces incursions, courtes et le plus souvent hostiles, ont pour seul but de prélever dans la population une main-d'œuvre gratuite pour la pêche ou la chasse au phoque. En 1862, les Péruviens viennent y chercher des esclaves pour travailler dans leurs exploitations de guano. L’île perd alors un tiers de sa population tandis que le reste est décimé par une terrible épidémie de variole. Dans les années 1870, elle subit l'autorité d'un petit roi autoproclamé, un aventurier français du nom de Jean-Baptiste Dutrou-Bor-nier, qui fait régner la terreur. Les missionnaires ont également prélevé leur dû en détruisant systématiquement les symboles culturels, notamment les tablettes du rongo-rongo. A la fin du XIXe siècle, l'île sera même la propriété d’une société agroalimentaire, Williamson & Balbour, qui la transforme en vaste ferme. Enfin, elle devient chilienne en 1888.

Étrangement, ces précieuses tablettes n'ont été décrites que longtemps après la découverte de l'île. Cela tient probablement au fait que l'usage de ces objets tabous était réservé aux rois et aux prêtres. Ils étaient donc jalousement gardés et cachés aux yeux de la population comme à ceux des visiteurs. Mais, à la suite de la destruction progressive de la société pascuane sous l'impact de la colonisation, l'utilisation de ces tablettes s'est généralisée, et on en a progressivement retrouvé dans toutes les maisons, ainsi que l’indiquait Eugène Eyraud.

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