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HOUDAR DE La Motte (Antoine)

Publié le 19/01/2019

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HOUDAR DE La Motte (Antoine), dit aussi La Motte-Houdar, écrivain français (Paris 1672-id. 1731). Entré à la Trappe après l'échec d'une première pièce {les Originaux, 1693), il en sortit bientôt pour composer des livrets d'opéras {l'Europe galante, 1697 ; la Vénitienne, 1705) et des tragédies. Ami de Fontenelle et de la duchesse du Maine, il fréquente le salon de Mme Lambert et prend parti pour les Modernes. Sa traduction de l'Iliade (1714), qu'il prétend corriger, lui vaut de vives critiques de J.-B. Rousseau et de Mme Dacier. Dans ses Réflexions sur la critique (1715) et la préface de sa tragédie Inès de Castro ( 1723), il prend position contre les règles et le système dramatique classique et s'affirme favorable à la tragédie en prose {Œdipe, 1730 ; Mahomet second, 1747). Pour lui, seuls la raison et le plaisir du public permettent un jugement littéraire fondé. La pensée critique de Houdar de La Motte a eu un impact certain sur le développement de l'esthétique théâtrale du xviiie s.

« ·----------�-- des de droit.

Son goOt très vif pour le théâtre le pousse à offrir au Théâtre-Italien sa première comédie, les Origi­ naux (1693).

Cette farce n'obtient que peu de succès, si bien que La Motte, désabusé, décide d'entrer à la Trappe.

L'expérience monacale ne dure que deux mois, l'abbé de Rancé étant suffisamment lucide pour comprendre la fragilité de cet engagement.

La Motte, qu i avait joué certaines pièces de Molière, s'adonne à nouveau à son plaisir favori et choisit d'écrire pour le théâtre de l'Opéra.

Il ne compose pas moins d'une quinzaine d'œu­ vres :l'Europe galante, baJiet mis en musique par Cam­ pra (1697); /ssé, pastorale héroïque (1697), jugée par Laharpe comme « la meilleure de toutes nos pastorales lyriques >>; Amadis de Grèce, tragédie, musique de Des­ touches (1699); Marthésie, première reine des Amazo­ nes, tragédie chantée (1699); le Triomphe des arts, ballet mis en musique par Michel de La Barre en 1700, qui obtint un vif succès; Canente, tragédie ( 1700); Omphale, tragédie jouée en 1701; le Carnaval et la Folie (1703), inspiré de l'œuvre d'Erasme; la Vénitienne, comédie­ ballet (1705); Alcione (1706); Semelé, tragédie mise en musique par Marais ( 1709), et qui est, selon La harpe, « sop meilleur opéra>>; Scandenberg, tragédie ( 1735); les Ages et le Ballet des fées, comédies-ballets.

Ces opé­ ras que l'on n'ajamais vus sur scène depuis leur création furent fort bien accueillis par les critiques, qui estimaient que La Motte occupait le deuxième rang après Quinault.

Mais la faiblesse des intrigues, la médiocrité des vers les ont condamnés à l'oubli.

Le jugement de Laharpe fournirait sans doute une explication à ce désintérêt : «Un des défauts habituels de cet écrivain, même dans ses opéras, c'est la gêne des constructions, et le pro­ saïsme et la dureté s'y joignent encore trop souvent L .•.

J.

Le plus souvent, il a l'air d'avoir pensé en prose et traduit sa pensée en vers >>.

Confiant dans ses talents, La Moue s'essaie aux comédies en prose (le Magnifique, 1 'Amant difficile), mais obtient peu de succès.

ri compose alors des tragé­ dies, dont certaines vont accroître sa renommée, et, dans un souci de réforme, il s'attaque à la règle des trois unités : les Macchabées (1722), Romulus (1722) et Œdipe (1730) connaissent un échec cuisant; seule Inès de Castro (1723) est vivement applaudie au Théâtre­ Français et remporte >.

Pourtant l'histoire reste fade, les personnages manquent d'épaisseur, et, si la pièce n'est plus représen­ tée, la faute en revient surtout au style.

Poète et chef des néologues En 1709, La Motte avait publié un recueil poétique, Odes, non dénué de facilités mais qui lui vaut maints compliments.

Lisant lui-même ses œuvres dans les salons, l'auteur est ha bi le à les mettre en valeur.

..

Il est élu membre de l'Académie française en 171 O.

Atteint de cécité deux ans plus tard, il n'en continue pas moins ses activités.

Ses Fables ( L 7 J 9) n'égalent certes pas celles de La Fontaine, mais certaines renferment quelques vers dont la postérité, si elle en ignore 1 'auteur, garde néan­ moins le souvenir : «L'ennui naquit un jour de l'unifor­ mité >>(« les Amis trop d'accord >>), et peut-être Voltaire, qui écrivit : On meurt deux fois, je le vois bien : Cesser d'aimer et d'être aimable Est une mort insupportable.

Cesser de vivre, ce n'est rien, se rappelait-il avoir lu ces vers de La Motte : On meurt deux fois en ce bas monde : La première, en perdant les faveurs de Vénus.

Peu m'importe de la seconde : C'est un bien quand on n'aime plu s.

Sa préface, comme tous les discours précédant ses œuvres, est empreinte de fausse modestie : « ...

il a fallu enfin être tout à la fois et l'Ésope et le La Fontaine.

C'en était sans doute trop pour moi; il ne serait pas juste que j'égalasse ni l'un ni l'autre».

Son dessein est qu'. »

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