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ANGOISSES DOULOUREUSES QUI PROCÈDENT D’AMOURS (Les) de Hélisenne de Crenne (exposé de l’oeuvre)

Publié le 20/09/2018

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Par certains côtés, ce texte peut être considéré comme le premier roman moderne, du moins en ce qui concerne le premier livre, rédigé à la première personne, avec un souci de l'analyse psychologique et des raffine-ments de casuistique amoureuse qui ouvrent la voie à La Princesse de Clèves. Ce premier livre relate les amours platoniques et contrariées de Guénélic et d’Hélisenne, que tourmente sans cesse un mari injustement soupçonneux (puisqu’il s’agit essentiellement d'un commerce spirituel) et jaloux. Les livres suivants racontent comment le mari finit par enfenner la jeune fe^mme dans une tour, dont Guénélic cherche à la libérer.

« " Les Ango ysses douloureuses d'Helisenne de Crenne " En 1538 parut un roman difficile à classer et dont l'auteur· est mal connu 1 : Les An goysses douloureuses qui procedent d'amours : Composées par Dame Helisenne de Cr enne.

L'héroïne est une jeune mariée, qui raconte elle-même son histoire dans la première partie : ayant remarqué un jeune homme, Guenelic, elle résiste à son attrait en se remémorant le malheur et le déshonneur d'amants et d'amantes célèbres, Hélène, Médée, Euryale et Lucrèce (dont l'Histoire avait été écrite en latin par Aeneas Sylvius Piccolomini), Lancelot et Gueni èvre, Tristan et Yseult.

Mais poursuivie par l'image de Guenelic, elle décide de l'aimer sans le lui dire, pour avoir au moins «le plaisir du regard délectable de (son) amy».

Des paroles insidieuses du mari à l'égard du beau jouvenceau provoquent chez Helisenne une angoisse qui aggrave son amour ; elle goûte le bonheur d'aimer, de lancer des regards aff ectueux, en même temps elle a peur et honte des reproches de son mari .

Séparée de Guenelic, elle lui écrit; séquestrée, elle veut se tuer.

Son mari, qui a pitié d'elle, lui fait consulter un religieux auquel elle déclare qu'elle aime à en mourir.

De nouvelles rencontres ont lieu avec Guenelic qui réclame des preuves d'amour; le mari menace, Helisenne demande à Dieu dans une prière fervente que le mari ne tue pas l'ami, pour lequel elle est prête à donner sa vie.

Mais Guenelic lui reproche de le payer de mots et ses exigences plongent Helisenne dans de nouvelles angoisses ; il ia compromet en faisant courir le bruit qu'elle est sa maît resse ; elle s'en plaint, il se justifie, elle apprend ensuite qu'il continue à la déshonorer en par oles ; le mari découvre alors les « escriptures » de sa femme .

Helisenne s'évanouit.

Le mari la fo rce à quitter la ville et la séq uestre dans une résidence de campagne.

Une vieille assure à Helisenne que son honneur est sauf n'a concédé à son amant que le regard et le parler, et l'encourage à patience et à espérer.

Le rôle de narrateur passe à Guenelic pour les deux autres parties du roman : dans la seconde partie, il va de pays en pays avec son ami Quezinstra, en vaillant chevalier qui prend part à tous les tournois et s'engage dans toutes les guerres ; dans la troisième partie, il tombe malade; un religieux le réco nforte, veut le détour­ ner d'une passion coupable, lui trace les devoirs d'un vrai amoureux qui doit ignorer l'orgueil, l'envie, la colère, l'avarice, la paresse et la luxure .

Guenelic finit par retrouver la trace d'Helisenne, réussit à pénétrer jusqu'à elle, soudoie le por- r.

Voir V.L.

SAULNIER, Quelques Nouveautés sur Helis enne de Crenne, Lettres d'Humanité, XXIII , I964.

Elle s'appelait Marguerite de Briet et était fille d'un échevin d'Abbeville ; elle épousa Philippe Fournel, seigneur de Crennes (Craone), dont elle se sépara ensuite.. »

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