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SATIRES (les) de Mathurin Régnier

Publié le 11/05/2019

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SATIRES (les), titre d'un recueil de Mathurin Régnier publié, dans une série d'éditions successives, entre 1604 et 1612. Ces dix-neuf pièces d'une grande variété glissent des lieux communs de morale ou des portraits satiriques dans le cadre assez lâche d'une épître familière à la manière d'Horace, où abondent les confidences personnelles. Régnier emprunte à Horace le sujet de tableaux de mœurs hauts en couleur (satire X, le Souper ridicule; XII, son Apologie} ;

 

d'autres proviennent d'Ovide (VII, Sur l'amour; XIII, Macette, portrait type de l'entremetteuse hypocrite), de Juvénal (III, la Vie de cour}, des poètes italiens Bei'Ili, Mauro et Caporali (VI, l'Honneur; XI, le Mauvais Gîte}. Sa morale, héritière de Montaigne et fondée sur la confiance totale en la nature, se dessine dans une satire philosophique en fo^ne d' << essai >> , comme Franc de crainte et d'envie. Deux satires littéraires, enfin, le Poète malgré soi (XV) et la Satire à Rapin (IX), exposent un art poétique dont la seule loi est l'obéissance entière au naturel.

« Né en 1573, Mathurin Régnier est destin é à entrer dans les ordre s dè s so n enfance.

Il entre ainsi très jeune au serv ice du cardinal François de Joyeu se.

Il mène ensuite à Paris une vie de débauche, malgré ses devoir s ecclésiastiques.

Devenu le poète officiel de la cour d'Henri IV, il meurt prématur ém ent le 22 octobre 1613, à Rou e n.

Connu surtout pour ses Satires, Rég nier a également composé des Élégies, des Épîtr es et des Po ésies diverses.

« Sois entrant, effronté et sans cesse importune : / En ce temps l'impudence élève la fortune.

» Gravures de Callot EGNIER Satires Naturel et truculence au service de la poésie E sprit toujours libre, Régnier nous met en garde, dans la satire III, contre « la vie de Cour », qui est, selon lui, une sorte d'esclavage, et dit préférer une vie retirée, mais sans servitudes.

Dans son texte L'importun ou le Fâcheu x (satire VIII), il nous décrit un personnage qu'il a dû fréquenter souvent : le gê­ neur qui veut s'imposer partout et ne fait qu 'ennuyer son entourage.

Les satires XI (Le Souper ridicule) et XII (Le Mau vais Gît e) sont de véritables joyaux: Le Souper ridicul e nous conte l'histoire d'un repas auquel l'auteur a participé et Le Mauvais Gîte nous entraîne, l'espace d'une nuit agitée, dans le sordide logement d'une prostituée.

La satire XIII (L'Hypo­ crisie déconcertée) révèle un Régnier d'une ironie mordante _: Macette , vieille courtisane « repentie », cache ses mauvais desseins sous une apparence de douceur et de piété.

Le portrait terrifiant de ce monstre d'hypocrisie reste sans doute l'une des plus belles réussites de ! 'éc rivain.

Le recueil est clos par la satire Ni cra inte ni espérance, qui trace dans ses grandes lignes la « morale » de Régnier.

Un témoin de son temps M athurin Régnier a composé seize satires -littéraires, psychologiques, ou parfois même philosophiques -dans lesquelles il s'attache à dépeindre les mœurs, souvent grotesques, de son temps.

Excellent observateur, il décrit d'une plume acide, mais sans agressivité , les vices et travers des gens qu'il a côtoyés tout au long de sa courte vie.

D'esprit vif et libre, Régnier donne un nouveau souffle au style littéraire du début du XVIIe siècle.

Laissant de côté tout maniérisme, il n'hésite pas à employer un vocabulaire simple et truculent, parfois trivial, ne recherchant qu'une seule chose: le naturel.

Grand amateur de poésie antique, Régnier s'inspire principalement de deux ,, poètes latins, Horace et Juvénal.

Influencé par Rabelai s également, il admire Montaigne pour sa philosophie, mais se déclare l'ennemi juré de son contemporain Malherbe, qui prétend donner à la poésie une plus grande rigueur et une forme plus ordonnée.

XVWSIÈCLE En quelques versets, Régnier parle, avec drôlerie et acidité, des gens et des mœurs de son temps.

« Toutefois, étant femme, elle aura des délices,/ Relèvera sa grâce avec des artifices Qui dans l'état d'amour la sauront maintenir Et par quelques attraits les amants retenir.». »

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