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L'Albanie et la Macédoine vers la normalisation

Publié le 03/12/2018

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L’enjeu géopolitique que représente l’ARYM est considérable aux yeux de la Grèce, pour laquelle la création d’un Etat macédonien bouleverse les équilibres régionaux, et ouvre la voie à l’expansion économique - voire militaire - de la Turquie. En effet, l’ARYM facilitera l’établissement d’un axe de communication entre Durrcs (Albanie), port de l’Adriatique, et Istanbul. En fait, il s’agit d’un axe de communication encore virtuel. La Grèce voit plutôt dans celui-ci un axe « vert », « musulman », démographiquement dynamique. Ainsi, sur la question macédonienne, la Grèce - pays ethniquement homogène, économiquement prospère, et dont la sécurité est assurée par son appartenance à l’OTAN et à l’Union européenne - s’est jusqu’alors comportée comme un « État balkanique du début du siècle », en éveillant dans sa population des passions nationalistes, et non comme un membre responsable de l’Union européenne.

 

Pour l’ARYM, la situation intérieure, ainsi qu’à ses frontières, est plus complexe, et dangereuse. 22 % de sa population est ethniquement et linguistiquement albanaise, de confession musulmane en majorité. L’indépendance de l’ARYM a coupé sa population albanaise de celle vivant au Kosovo 

Sur le flanc sud-est des Balkans, à la charnière de la République fédérale yougoslave, de la Bulgarie et de la Grèce, la République de Macédoine est à la recherche de son identité et de son nom, tandis que l'Albanie entreprend de profondes réformes. Sous la pression de la Grèce, la Macédoine a été reconnue sous rappellation provisoire d’« Ancienne République yougoslave de Macédoine » (ARYM ; sigle anglais, FYROM), mais sans drapeau, par l’Union européenne (juin 1993), et par les Nations unies (avril 1995).

 

C’est aussi sous cette appellation qu'elle a été admise comme membre de plein droit à l’OSCE (octobre 1995).

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