Les Etats-Unis s'ouvrent à l'Afrique

L’Afrique noire serait-elle devenue la «nouvelle frontière» de l’Amérique ? L’engouement affiché par les Etats-Unis pour cette partie du monde marque en tout cas un changement important dans les relations entre Washington et le continent noir, dont le signe le plus tangible a été la tournée de Bill Clinton, du 23 mars au 2 avril. Mais les ambitions américaines ont été fortement remises en cause par les crises survenues, par la suite, en Afrique centrale et en Afrique de l’Est.

UNE OFFENSIVE AMÉRICAINE BIEN COMPROMISE

Pour ne rien arranger, la guerre civile au Congo et les attentats au Kenya et en Tanzanie contre des missions diplomatiques américaines, au mois d’août, ont brisé l’image d’une Afrique débarrassée de ses vieux démons qu’avait voulu présenter le président des Etats-Unis aux Américains. Autant dire que Bill Clinton, affaibli de surcroît par l’affaire Lewinski, n’est plus en position de défendre efficacement un rapprochement politique et, surtout, commercial avec le continent noir. Au bout du compte, ceux qui prédisaient une ruée américaine vers l’Afrique et voyaient les Etats-Unis tailler des croupières aux anciennes puissances coloniales en sont pour leurs frais. Comme les Français avant eux, les Américains réalisent aussi, à leurs dépens, que les crises que traverse le continent africain ne se règlent plus, comme par le passé, à Paris ou à Washington.