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Le roi se tourne vers le chancelier Séguier, deuxième personnage du royaume : " Monsieur, je vous ai fait assembler avec mes ministres et secrétaires d'État pour vous dire que, jusqu'à présent, j'ai bien voulu laisser gouverner mes affaires par feu M.

Publié le 10/04/2015

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Le roi se tourne vers le chancelier Séguier, deuxième personnage du royaume : " Monsieur, je vous ai fait assembler avec mes ministres et secrétaires d'État pour vous dire que, jusqu'à présent, j'ai bien voulu laisser gouverner mes affaires par feu M. le Cardinal ; il est temps que je les gouverne moi-même. Vous m'aiderez de vos conseils quand je vous les demanderai. Je vous prie et je vous ordonne de ne rien sceller que par mes ordres, de ne rien signer sans mon consentement ". La veille, le 9 mars 1661, le cardinal Jules Mazarin est mort à Vincennes. Le roi, qui a vingt-deux ans, n'a pas oublié sans doute ces phrases d'une lettre de son premier ministre, datée du 29 juin 1659 : " Si une fois vous prenez en main le gouvernail, vous ferez plus en un jour qu'un plus habile que moi en six mois, car c'est d'un autre poids, ce qu'un roi fait de droit fil que ce que fait un ministre quelque autorisé qu'il puisse êtr...

« lumières qui vous sont nécessaires tant que vous aurez de bonnes intentions ”. Être roi c’est être seul.

Comme il conseille au duc d’Anjou “ N’ayez jamais d’attachement pour personne ”, il confie “ Toutes les fois que je donne une place vacante, je fais cent mécontents et un ingrat ”. Pour que nul ne doute de l’ordre qui règne, Louis XIV choisit lors de la fête du Carrousel, en juin 1662, l’emblème qui est désormais le sien : un soleil.

La devise Nec pluribus impar , qui signifie qu’il ne saurait être l’égal de quiconque, l’accompagne. La formule “ Sa Majesté a ordonné et ordonne, veut et entend que... ” n’a pas fini de signifier la volonté du roi.

Un certain Visconti qui résida dix ans en France constate : “ Le roi pourtant fait ce qu’il peut pour montrer qu’il n’est nullement dominé par les ministres et jamais aucun prince ne fut moins gouverné.

Il veut tout savoir : par les ministres, les affaires d'État, par les présidents, celles des parlements, par les juges, les moindres choses, par les dames favorites, les galanteries ; en somme, dans une journée, il arrive peu d'événements dont il ne soit informé, et il y a peu de personnes dont il ne sait le nom et les habitudes.

Il a l’ œ il perspicace, connaît l’intime de chacun, et une fois qu’il a vu un homme ou a entendu parler de lui, il s’en souvient toujours ”. Conclusion du Piémontais : “ En somme il sait bien faire le roi en tout ”. Reste à ceux qui l’entourent à composer la cour. “ Je définis la cour un pays où les gens, Tristes, gais, prêts à tout, à tout indifférents, Sont ce qu’il plaît au prince, ou, s’ils ne peuvent l’être, Tâchent au moins de le paraître ; Peuple caméléon, peuple singe du maître. ” Cette définition est de Jean de La Fontaine. Au soir de ce 10 mars 1661, où le roi a signifié à son conseil que tout dépend désormais de lui et de lui seul, l'archevêque de Rouen demande à Louis XIV : “ Votre Majesté m'avait ordonné de m'adresser au cardinal pour toutes les affaires.

A qui dois-je m'adresser à l'avenir ? - A moi, Monsieur l'archevêque ”.. »

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