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Alexandre Vialatte, Dernières nouvelles de l'homme

Publié le 11/01/2020

Extrait du document

Analyse du sujet

Partie du programme abordée : Le xxe siècle ; un auteur. Alexandre Vialatte, peu familier du bac, mais-fort intéressant...

Analyse du sujet :

Thèmes : - La désertification de la campagne.

— La nature ; la vie au village.

— Le passage de la réalité au fantastique.

Pointe d'histoire littéraire : Il n’est pas indispensable de connaître l’auteur, ni l’œuvre, Quelques allusions « mythologiques » à repérer, éventuellement.

Conseils pratiques : Le texte est plus riche qu’il n’y paraît, mais le libellé, bien utilisé, propose des pistes de lectures satisfaisantes qui exploitent correctement l’extrait.

Il importe de bien analyser les différentes progressions (la construction est un élément essentiel du texte) et de dégager les signes d’une évolution vers une forme de « surréel ».

Nature du sujet : Classique

Difficulté du sujet : **

L’automne s’obstine au flanc des coteaux. Du maïs, des oiseaux s’envolent. Des feux s’allument dans les jardins. Il en monte de hautes fumées. L’air sent le céleri, les fanes de pommes de terre. La campagne est calme et muette. On voit au loin, contre le ciel, sur les collines, le contour de quelque village.

Si l’on y va, après avoir marché longtemps, on s’aperçoit soudain qu’il est vide. Ce n’est qu’une façade de théâtre, un coquille creuse. Un escalier, çà et là, ne mène à rien. D’une maison basse, il n’est resté que le perron, avec sa rampe en fer forgé. Une haute porte voûtée porte une date inscrite dans la pierre ; elle s’ouvre sur une cour sans murs et tout envahie par l’ortie. C’est le théâtre de l’absence. Tous les habitants sont partis. Il y a soixante ans, ils étaient trois cents ; il y trente ans, ils étaient trente. Aujourd’hui, il n’y en a plus un.

Si, peut-être, une vieille femme assise sur les marches de. son seuil noir, une écuelle entre les genoux. Elle mange sa soupe. Le soir descend. La nuit arrive. Pas une lumière. La rue «Qui-monte» est vide, comme la rue «Qui-descend». Que fait la vieille? Elle reste là. Telle une pomme oubliée sur un pommier d’automne.

Elle ne fait pas autre chose que rester. Pour rester. Le soir à l’heure des chauves-souris, elles erre dans les deux rues, ombre parmi les ombres, et frappe aux portes des maisons abandonnées. Elle parle aux morts et aux absents. Et le jour, elle parle à ses chèvres.

Alexandre Vialatte, Dernières nouvelles de l'homme, Julliard, 1978.

Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous pourriez, par exemple, grâce à une étude précise de la composition, des différents types de notations, du vocabulaire et du style, montrer comment l’auteur dépasse ce qui pourrait n’être qu’un tableau désolé du monde rural pour suggérer un combat de la vie et de la mort.

La désertification des campagnes a souvent inspiré les écrivains, comme Giono par exemple. À travers ces chroniques de villages qui meurent peu à peu, c’est la peinture de tout un monde qui disparaît, irrémédiablement condamné par le progrès : tel est le thème d’un texte d’Alexandre Vialatte (1901-1971), écrivain d’origine auvergnate, auteur de trois beaux romans, et de divers articles pour le journal La Montagne, volontiers amusés et ironiques, traducteur

« Le commentaire composé Un escalier, çà et là, ne mène à rien.

D'une maison basse, il n'est resté que le pen-on, avec sa rampe en fer forgé.

Une haute porte voûtée porte une date inscrite dans la pien-e ; elle s'ouvre sur une cour sans murs et tout envahie par l'ortie.

C'est le théâtre de l'absence.

Tous les habitants sont partis.

Il y a soixante ans, ils étaient trois cents ; il y trente ans, ils étaient trente.

Aujourd'hui, il n'y en a plus un.

· Si, peut-être, une vieille femme assise sur les marches de son seuil noir, une écuelle entre les genoux.

Elle mange sa soupe.

Le soir descend.

La nuit an-ive.

Pas une lu~ière.

La rue "Qui-monte" est vide, comme la rue "Qui-descend"· Que fait la vieille? Elle reste là.

Telle une pomme oubliée sur un pommier d'automne.

Elle ne fait pas autre chose que rester.

Pour rester.

Le soir à l'heure des chauves-souris, elles erre dans les deux rues, ombre parmi les ombres, et frappe aux portes des maisons abandonnées.

Elle parle aux morts et aux absents.

Et le jour, elle parle à ses chèvres.

Alexandre VIALATIE, Demières nouvelles de l'homme, Julliard, 1978.

Vous ferez de ce texte un commentaire composé.

Vous pourriez, par exemple, grâce à une étude précise de la com­ positio11, des différe11ts 'types de 1Zotatio11S, du vocabulaire et du style, montrer comment l'auteur dépasse ce qui pourrait n'être qu'un tableau désolé du monde rural pour suggérer u11 combat de la vie et de la mort.

Corrigé La désertification des campagnes a souvent inspiré les écrivains, comme Giono par exemple.

À travers ces chroniques de villages qui meurent peu à peu, c'est la peinture de tout un monde qui dis­ paraît, in-émédiablement condamné par le progrès : tel est le thème d'un texte d'Alexandre Vialatte (1901-1971), écrivain d'origine auvergnate, auteur de trois beaux romans, et de divers articles pour le journal La 1l1ontagne, volontiers amusés et ironiques, traducteur 63. »

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