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CALLIÈRES François de : sa vie et son oeuvre

Publié le 19/11/2018

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CALLIÈRES François de (1645-1717). Jacques de Cal-lières était gouverneur de Cherbourg. Reçu à l’académie de Caen, correspondant de Chapelain, il publia, en 1661, la Fortune des gens de qualité, où il exposait les principes de l'art du courtisan. Son fils, François, lui ressemble. Attaché comme lui à la maison de Longueville, il fut chargé d’importantes missions diplomatiques : en Pologne, en 1672, quand le jeune duc de Longueville voulut se faire couronner à Varsovie; à La Haye et à Ryswick, en 1696-1698, pour la signature de la paix; auprès du duc de Lorraine, en 1702. Ces charges lui valurent, semble-t-il, la confiance du roi. Il avait publié, en 1688, un Panégyrique historique de Louis XIV; il avait eu l’habileté, la même année, de ne pas prendre trop nettement parti entre le camp de Perrault et celui de Boileau; dans son Histoire poétique de la guerre nouvellement déclarée entre les Anciens et les Modernes, il affirmait que « les Anciens ont excellé en certains ouvrages au-dessus des Modernes » et qu’« il y avait aussi des Modernes qui avaient surpassé les Anciens en d’autres ». Rien donc d’étonnant qu’il fût reçu à l’Académie française en 1689.
Grammairien et bel esprit
Callières composa quelques traités dans le style froid et brillant qui était alors de mise. Il y voulut expliquer

« les bienséances du monde et de la langue.

La Logique des amants ou l'Amour logicien (1668) est un essai peut­ être un peu trop mondain, mais il donna trois ouvrages importants sur la grammaire de son temps : Des mots à la mode et des nouvelles façons de parler (1692), Des bons mots et des bons contes (1692), Du bon et du mau­ vais usage dans les manières de s'exprimer (1693).

Ces livres furent utilisés par les lexicographes de l'époque - et peuvent encore l'être aujourd'hui.

Mais la belle langue suppose des qualités plus profondes : dans son livre Du bel esprit (1695), Cali ières définissait cet idéal qui s'affirmait alors avec Fontenelle et ses émules : « avoir de l'esprit...

»Au terme de sa carrière, le ministre plénipotentiaire de Louis XIV revint sur son expérience passée pour composer De la manière de négocier avec les souverains ( 1 7 16) et De la science du monde (1717).

Plusieurs de ces ouvrages furent réédités et traduits.

A travers tous ces livres se dessine l'idéal d'une génération - idéal à la fois politique, mondain et littéraire -: l'homme d'esprit qui parle une langue pure et sait per­ suader ses hôtes et ses maîtres.

Les traités de Callières sont indispensables pour bien comprendre la mentalité et le fonctionnement des couches dirigeantes (aristocrates ou politiques) entre 1680 et 1720.

BIBLIOGRAPHIE H.

Moulin, , Mémoires de l'Acadé­ mie de Caen (1883); H.

Jouan, «A propos de Jacques, François et Louis-Hector de Callières >>, Mém.

Soc.

de Cherbourg, t.

XTV, XV, XVI; Marie Roques, >, Mélanges Ferdinand Brunot, Paris, 1904; A.

Schenk.

«Une logique à l'usage des amants du Grand Siècle», Actes de la Société ju rassie nne d'émulation (1910- 191 1); S.

Pi tou,. »

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