El Dorado
Publié le 07/10/2020
Extrait du document
«
idée : « l’herbe », « les arbres », « le s forêts », « tout ».
Il est ainsi indiqué que
l’Eldorado est magnifique en tous ses aspects.
La comparaison de la vie à une caresse
(l.29) achève le portrait idyllique de l’Eldorado.
Ce serait donc une vie paisible qui
attendrait les migrants de l’autre c ôté de la mer.
Enfin, l’inconnu offre une vision
d’opulence de ce pays grâce à l’emploi du pluriel ainsi qu’une description hautement
méliorative : »Les arbres seront chargés de fruits », « De l’or coulera au fond des
ruisseaux », « Des carrières de diaman t à ciel ouvert », « les rayons du Soleil », « les
forêts frémiront de gibier », « les lacs seront poissonneux ».
Cette description des
richesses est magnifiée par l’hypotypose « De l’or coulera au fond des ruisseaux » qui
permet au lecteur de se faire une représentation réaliste, animée et frappante de la scène.
Le futur simple est ici employé : « sera », « coulera », « frémiront », « seront » et
« passera » ; permettant de montrer la détermination qu’ont les migrants.
Ceux -ci sont
persuadés de l’existence de ce pays et ils « l’avaient au fond des yeux » jusqu’au
dernier moment.
C’est ce qui les pousse à braver les risques qui se présentent sur leur
périple : « Ils l’ont voulu jusqu’à ce que leur embarcation se retourne » ou le superlatif
« plus que ».
La d escription de l’Eldorado reprend les codes d’une prophétie ;
comparable aux textes de l’Ancien Testament.
On peut donc juger que ces migrants
sont poussés comme par une fièvre divine, engendrée par le pays mystique.
Une
allitération en -r est présente tout au long du discours de l’inconnu.
On pourrait
interpréter ceci comme la volonté de faire entendre au lecteur un ronronnement
synonyme de la douceur du pays ou bien pour traduire l’aigreur que peut susciter ce
rêve, puisqu’il prend fin rapidement.
Dès l’ar rivée en occident, l’Eldorado disparaît,
comme l’affirme l’inconnu, au début de son monologue : « C’est le cimetière de
l’Eldorado ».
Cette citation peut être prise au sens propre ainsi qu’au sens figuré.
La
description des migrants nous permet de comprend re davantage leur situation.
En effet,
ils diffèrent en de nombreux points à l’occident, ce qui constitue une réalité tragique.
En montrant une réalité tragique, Laurent Gaudé cherche à provoquer de
l’empathie chez le lecteur.
Pour cela, il va énoncer u ne description complexe des
réfugiés dans laquelle il critique l’attitude des européens.
Premièrement, les réfugiés
ne sont jamais nommés par l’inconnu qui en livre néanmoins une longue description.
Il parle d’eux seulement avec la troisième personne du pl uriel : « ils », « leur », « ces
hommes », « ceux ».
Cette absence de précision pousse le lecteur à s’interroger sur leur
nombre et qui sont -ils vraiment ; provoquant ainsi une forme de comparaison.
Cependant, l’homme mystérieux les décrit moralement comme plus riches que les
occidentaux, rêveurs et déterminés.
Cette comparaison est poursuivie dans le
monologue de l’inconnu et le questionnement de Piracci.
Les occidentaux sont
désignés de manière vague à leur tour (« nous autres ») ce qui les discrédite et contribue
à embellir l’image des migrants.
Le déterminant démonstratif « ces » augmente le
contraste entre les deux sociétés.
En partant du postulat que ls deux personnages du
texte sont des symboles de leur société, on peut comprendre comment sont perçu l es
réfugiés, notamment lorsque l’on découvre l’homme inconnu par les yeux de Piracci.
Il décrit de manière très superficielle l’étranger « un homme », mais porte également
un jugement moral « simplet ou une forme de reclus vivant loin de la société des
hom mes ».
Cette démarche met en lumière le fait que Piracci se sent supérieur à cet.
»
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