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El Dorado

Publié le 07/10/2020

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Victor DARMAISIN 1G8 Commentaire composé de l’extrait du livre Eldorado, de Laurent Gaudé. La migration a toujours été présente en Europe, avec des populations venant du Maghreb ou de l’Asie mineure, mais ce phénomène s’est amplifié durant ces 20 dernières années. C’est dans ce contexte que Laurent Gaudé publie son livre Eldorado, une œuvre qui traite les raisons de départ de ces personnes prêtes à renoncer à tout en quête d’une vie meilleure et de leur réception à nos frontières. L’extrait de texte que nous allons étudier se situe suite à la bagarre de Salvatore Piracci, garde côte, avec un capitaine de bateau qui à laissé chavirer de nombreux migrants le long des côtes. Un inconnu aborde Piracci et lui parle du point de vue de ces populations sur l’Europe. Ce texte a pour but de faire prendre conscience au lecteur la situation des migrants avant qu’ils tentent de traverser la Mer Méditerranée. Cela nous amène donc à nous demander : « Comment le lecteur est guidé vers une prise de conscience vis-à-vis de la migration ? ». Nous nous pencherons d’abord sur la prise de conscience de Piracci, puis nous verrons la description de l’Eldorado, et nous finirons avec la description des migrants. Au moment où le texte se déroule, Piracci est en plein questionnement de soi lorsqu’il est abordé par un homme. Ce dernier va parvenir à le persuader que les migrants sont des personnes dignes de respect, malgré le fait que Piracci repousse l’individu au départ (« Piracci n’avait pas envi de nourrir la moindre discussion »), puis finit néanmoins par l’écouter, sachant qu’il ne réussira pas à le repousser. L’inconnu lui évoque le point de vue idéaliste que les migrants ont sur l’E...

« idée : « l’herbe », « les arbres », « le s forêts », « tout ».

Il est ainsi indiqué que l’Eldorado est magnifique en tous ses aspects.

La comparaison de la vie à une caresse (l.29) achève le portrait idyllique de l’Eldorado.

Ce serait donc une vie paisible qui attendrait les migrants de l’autre c ôté de la mer.

Enfin, l’inconnu offre une vision d’opulence de ce pays grâce à l’emploi du pluriel ainsi qu’une description hautement méliorative : »Les arbres seront chargés de fruits », « De l’or coulera au fond des ruisseaux », « Des carrières de diaman t à ciel ouvert », « les rayons du Soleil », « les forêts frémiront de gibier », « les lacs seront poissonneux ».

Cette description des richesses est magnifiée par l’hypotypose « De l’or coulera au fond des ruisseaux » qui permet au lecteur de se faire une représentation réaliste, animée et frappante de la scène. Le futur simple est ici employé : « sera », « coulera », « frémiront », « seront » et « passera » ; permettant de montrer la détermination qu’ont les migrants.

Ceux -ci sont persuadés de l’existence de ce pays et ils « l’avaient au fond des yeux » jusqu’au dernier moment.

C’est ce qui les pousse à braver les risques qui se présentent sur leur périple : « Ils l’ont voulu jusqu’à ce que leur embarcation se retourne » ou le superlatif « plus que ».

La d escription de l’Eldorado reprend les codes d’une prophétie ; comparable aux textes de l’Ancien Testament.

On peut donc juger que ces migrants sont poussés comme par une fièvre divine, engendrée par le pays mystique.

Une allitération en -r est présente tout au long du discours de l’inconnu.

On pourrait interpréter ceci comme la volonté de faire entendre au lecteur un ronronnement synonyme de la douceur du pays ou bien pour traduire l’aigreur que peut susciter ce rêve, puisqu’il prend fin rapidement.

Dès l’ar rivée en occident, l’Eldorado disparaît, comme l’affirme l’inconnu, au début de son monologue : « C’est le cimetière de l’Eldorado ».

Cette citation peut être prise au sens propre ainsi qu’au sens figuré.

La description des migrants nous permet de comprend re davantage leur situation.

En effet, ils diffèrent en de nombreux points à l’occident, ce qui constitue une réalité tragique. En montrant une réalité tragique, Laurent Gaudé cherche à provoquer de l’empathie chez le lecteur.

Pour cela, il va énoncer u ne description complexe des réfugiés dans laquelle il critique l’attitude des européens.

Premièrement, les réfugiés ne sont jamais nommés par l’inconnu qui en livre néanmoins une longue description.

Il parle d’eux seulement avec la troisième personne du pl uriel : « ils », « leur », « ces hommes », « ceux ».

Cette absence de précision pousse le lecteur à s’interroger sur leur nombre et qui sont -ils vraiment ; provoquant ainsi une forme de comparaison.

Cependant, l’homme mystérieux les décrit moralement comme plus riches que les occidentaux, rêveurs et déterminés.

Cette comparaison est poursuivie dans le monologue de l’inconnu et le questionnement de Piracci.

Les occidentaux sont désignés de manière vague à leur tour (« nous autres ») ce qui les discrédite et contribue à embellir l’image des migrants.

Le déterminant démonstratif « ces » augmente le contraste entre les deux sociétés.

En partant du postulat que ls deux personnages du texte sont des symboles de leur société, on peut comprendre comment sont perçu l es réfugiés, notamment lorsque l’on découvre l’homme inconnu par les yeux de Piracci.

Il décrit de manière très superficielle l’étranger « un homme », mais porte également un jugement moral « simplet ou une forme de reclus vivant loin de la société des hom mes ».

Cette démarche met en lumière le fait que Piracci se sent supérieur à cet. »

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