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SIMENON (Georges)

Publié le 16/05/2019

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SIMENON (Georges), écrivain belge de langue française (Liège 1903). Ayant débuté à seize ans comme journaliste à la Gazette de Liège (il y tient la rubrique des faits divers mais y donne déjà des contes, souvent érotiques), il quitte la Belgique en décembre 1922 pour s'établir en France, à Paris d’abord, plus tard en province. Il parcourt l'Europe et l'Afrique d'où il rapporte des reportages pour la grande presse. De 1945 à 1955, il vit en Amérique (Canada, États-Unis).

 

De retour en Europe, il se fixe définitivement en Suisse romande : à Échandens, à Épalinges, puis à Lausanne.

 

Après un premier roman de mœurs locales. Au pont des Arches (publié à Liège en 1921), Simenon se consacre, à Paris, à une abondante production para-littéraire qui lui permet de vivre, en l'aidant à se faire la main : environ un millier de contes légers destinés à des publications galantes ou humoristiques et quelque deux cents romans pour collections à bon marché, le tout sous dix-sept pseudonymes enregistrés à la Société des gens de lettres. Le plus connu, Georges Sim, l'impose dans le genre policier en même temps que dans les faveurs d'un large public. Un contrat avec l'éditeur Arthème Fayard, au moment où Simenon vient de créer le personnage du commissaire Maigret, détermine le lancement d'une longue série de romans qu'il inaugure en 1932 avec Pietr-le-Letton, signé cette fois de son nom. C'est de la même année, avec le Relais d'Alsace, que date l'orientation vers ce qu'il a appelé le Roman de l'homme (1980). La période des romans populaires est close définitivement en 1930 avec ïÉvasion.

 

Désormais, Simenon va mener parallèlement, au rythme de plusieurs titres par année (neuf en 1931, quatre en 1971), la double série des « Maigret » et des « non-Maigret » qui totalise 193 romans, plus quelques dizaines de contes et de nouvelles. L'ensemble est aujourd'hui réuni dans les 72 volumes des Œuvres complètes parus, sous la direction de Gilbert Sigaux, aux éditions Rencontres à Lausanne de 1967 à 1973.

 

Ayant pris ses distances avec son « métier » de romancier en 1972, Simenon n'a pas renoncé pour autant à s'exprimer : au magnétophone d'abord, qui enregistre, après Lettre à ma mère (1974), les « dictées » des 21 volumes publiés de 1975 à 1981 ; ensuite par un retour à l'écriture, dans les Mémoires intimes suivis du Livre de Marie Jo (1981), où il renoue avec l'autobiographie qu'il avait déjà abordée à deux reprises : Je me souviens (1945) — début

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« e mb ryonnaire du roman Pedigree ( 1948) -et Quand j'�tais vieux (1970).

Simenon, à tr av ers de multi ples inter­ views, s'est souvent expliqué tant sur son régime de création (qui lui perm et d'écrire un roman en quelques jours 8 chapitres en 8 jours le plus souvent), que sur ses sources d'inspiration issues du besoin viscéral d'atteindre «l'hom­ me nu », sans égard pour sa condition sociale, de découvrir la faille secrète qui l'oblige à cc aller jusqu'au bout de lui­ même ».

De là, à travers des situations variées rendues attachantes par l'atmos­ phère qui les imprègne, un récit dont Je début contient le genne des dévelo pp e­ ments qui constitueront la trame de l'œuvre.

Cet élément initial et détermi­ nant est souvent une mort violente, un acte inattendu, parfois moins encore, mais en général un événement qui vient rompre le déroulement quotidien de l'exis te n ce .

Le rôle de la mort (crime ou suicide) a longtemps rapproché la série des c< non-Maigret >> de la série des Maigret.

Ce qui distingue cette dernière du roman poli cier au sens strict -son poids humain -est aussi ce qui a don n é à la première sa propension au tragique.

Les romans de la destinée tendent vers une certaine homogénéité en raison de ce qui assure à l'œuvre de Simenon l'unité de sa démarche : approfondir la connaissance de l'homme par la part d'inconnu que l'homme porte en lui.

Autour de cette recherche s'ordonne une gamme de thèmes dont la matrice, pour nombre d'entre eux, est Pedigree, épo­ pée en grisaille des petites gens autour d'une enfance liégeoise et, au-delà, ro­ man de la cellule familiale préfigurant celui de la relation de l'individu à son entourage et à la société -il est d'ailleurs tout à fait remarquable que Simenon ne bâtisse ses récits que vers l'arrière, vers l'enfance des héros.

A travers le fourmill ement de vie où évo­ luent ses personnages, Simenon reste aussi fidèle à une image de l'homme saisi dans ses motivations essentielles.

Dé· pouillée de l'accessoire, sans complai­ sance pour le pit tore sque régio nal ou exotique, l'humanité qu'il peint n'a d'é­ gal que son universalité.

C'est ce qui a valu un succès mondial à ses romans, lesquels se prêtent d'autant mieux à la traduction que la langue en est simple, directe, concrète.

Bien que l'auteur du Testament Donadieu ( 1937) se soit to u ­ j ours défendu d'être un littérateur, dès 1938 André Gide voyait en lui cc le romancier Je plus romancier-né d'au­ jourd'hui».

Simenon met au service d'un instinct créateur pui ssan t et d'un don prodigieux à restituer la qualité des sensations une grande économie de mo­ yens et l'efficace d'un style qui fait oublier sa pro pre transparence (le Chien jaune, 1931 ; les Fiançailles de M.

Hire, 1933; l'Homme de Londres, 1934; le Bourgmestre de Fumes, 1939 ; les In­ connus dans la maison, 1940 ; la Veuve Couderc, 1942 ; le Bilan Malétras, 1948 ; la Mort de Belle, 1952; le Bateau d'Émile, 1954).

Au fond, Simenon a cc ban ali sé » à la fois le roman balzacien et le roman cyclique à la Zola.

Il a systématisé (et industrialisé) la formule (il commence la préparation de son roman en établissant minutieusement l'�tat-civil et lag �néalo ­ gie de ses héros), tout en fondant son espace romanesque sur ces sensations diffuses mais décisives que les roman­ ciers créateurs de la modernité ont placé à la source de leur œuvre : lorsqu'il évoque comme catalyseur de son inspi­ ration le rayon de soleil qui lui rappelle le printe mps d'une petite ville italienne ou de l'Arizona, Simenon est sur la même longueur d'onde que Stendhal qui voit au départ de la Chartreuse de Parme , un. »

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