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Autriche : quelle politique européenne ?

Publié le 05/12/2018

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autriche

mais, surtout, s'attaquent aux deux piliers du « modèle social » autrichien : l'État-providen-ce et la fonction publique. Désenchantée, l’opinion publique lie donc directement la contribution autrichienne au financement de l'Union européenne avec la politique de rigueur budgétaire et du « schilling fort ». Enfin, à cette volonté de rupture avec l'austro-keynésianis-me s'ajoute un autre sujet tout aussi sensible et susceptible de nourrir l'« euroscepticisme » des Autrichiens : celui de la neutralité. Elevée au rang de loi constitutionnelle en octobre 1955, la « neutralité permanente » reste, pour la majorité de la population, garante de la souveraineté, de l'indépendance, voire de l'identité nationale. Or, pour les autres dirigeants européens, la neutralité n'a plus aucun sens depuis l’effondrement du bloc soviétique. Bien qu’elle soit vivement incitée à renoncer au statut de pays neutre, Vienne considère qu’il n’est pas incompatible avec l'intégration européenne et tente, en vain, de concilier sa participation à l'UE, son rapprochement avec l'UEO (où elle a un rôle d'observateur), ainsi qu’avec l'OTAN (par sa participation au partenariat pour la paix), sans pour autant s’attaquer vraiment au tabou que constitue la neutralité. La politique d'ouverture de l'Autriche suppose ainsi un changement de mentalité et une volonté de rompre avec de vieilles habitudes politiques et économiques. La population n'y est pas encore prête : d'après un récent sondage de l'Europinion, l'« euroscepticisme » a gagné 47 % des Autrichiens, tandis que 39 % seulement soutiennent encore l'intégration européenne, contre 58 % en moyenne dans les autres pays de l'UE.

Le 1erjanvier 1995, l'Autriche, la Finlande et la Suède ont officiellement adhéré à l’Union européenne (UE). C'est par un « oui » massif (66,4 %) que les Autrichiens ont exprimé, lors du référendum du 12 juin 1994, leur souhait de rejoindre l’Union. Des trois nouveaux Etats membres, l’Autriche est celui dont la volonté d'intégration s’est manifestée le plus clairement. Toutefois, cet « euroenthousiasme » soudain est sans doute dû en grande partie aux avantages économiques promis par la coalition, formée par le Parti socialiste (SPÔ) et le Parti populiste (ÔVP) que dirige Franz Vranitzky.

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