L'astronomie solaire fait sa révolution

Ainsi, l'observation et l'étude de certaines des oscillations dont la période est de l'ordre de la journée, ou davantage, deviennent-elles délicates. Une solution possible consiste à constituer un ensemble de petits télescopes automatiques, dispersés à différents points de la Terre, de telle sorte qu'à n'importe quel instant il fasse jour pour au moins l'un d'entre eux, puis de rassembler les données recueillies et de les analyser comme si elles provenaient d'un seul instrument. Tel est exactement le principe du système Gong (global oscillation network group), un réseau inauguré fin 1995, et qui commence à donner ses premiers résultats. 40 000 mille points de la surface du Soleil sont ainsi auscultés en permanence. Là encore, la performance est sans commune mesure avec celle des dispositifs antérieurs. L'un de ces observatoires est situé aux Canaries, où fonctionne par ailleurs, depuis mars, le plus grand télescope solaire actuel, Thémis. Financé à 80 % par la France, doté d’un objectif de 90 centimètres de diamètre, il doit permettre, avec une finesse inégalée, de scruter la surface solaire. Mais c'est surtout la conception inédite de son optique qui constitue la véritable innovation. Désormais, on pourra analyser dans tous ses détails la polarisation de la lumière solaire, dont les caractéristiques sont imprimées par les champs magnétiques qui se développent près de la surface de l'astre. Partant, c'est donc bien à toute la complexité de ces champs que Thémis peut enfin accéder. Pour significatives qu’elles soient, nombre des informations recueillies par le télescope doivent cependant êtres coordonnées avec celles fournies par d'autres instruments, au premier rang desquels figure l'Observatoire solaire héliosphérique Soho. Satellite de deux tonnes, conçu conjointement par l'Agence spatiale européenne (ESA) et la NASA, lancé en décembre 1995, il apparaît aujourd'hui comme l'instrument d’observation solaire le plus puissant jamais construit.

L'astrophysique solaire connaît aujourd'hui un développement sans précédent.

En 1996, de nouveaux instruments ont été inaugurés ou ont donné leurs premiers résultats. Jamais le Soleil n a été autant observé.

Et les retombées des études menées devraient concerner aussi bien la cosmologie que notre compréhension du climat terrestre.