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Les Chansons des rues et des bois Ayant je ne sais quoi dans l'ombre De confiant et de tremblant.

Publié le 12/04/2014

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Les Chansons des rues et des bois Ayant je ne sais quoi dans l'ombre De confiant et de tremblant. Elle étreignait dans sa main calme Un grelot d'argent qui penchait ; L'innocence au ciel tient la palme Et sur la terre le hochet. Comme elle sommeille ! Elle ignore Le bien, le mal, le coeur, les sens, Son rêve est un sentier d'aurore Dont les anges sont les passants. Son bras, par instants, sans secousse, Se déplace, charmant et pur ; Sa respiration est douce Comme une mouche dans l'azur. Le regard de l'aube la couvre ; Rien n'est auguste et triomphant Comme cet oeil de Dieu qui s'ouvre Sur les yeux fermés de l'enfant. III Comédie dans les feuilles Au fond du parc qui se délabre, Vieux, désert, mais encor charmant Quand la lune, obscur candélabre, S'allume en son écroulement, Un moineau-franc, que rien ne gêne, A son grenier, tout grand ouvert, Au cinquième étage d'un chêne Qu'avril vient de repeindre en vert. Un saule pleureur se hasarde À gémir sur le doux gazon, À quelques pas de la mansarde Où ricane ce polisson. Ce saule ruisselant se penche ; Un petit lac est à ses pieds, Où tous ses rameaux, branche à branche, Sont correctement copiés. Tout en visitant sa coquine Dans le nid par l'aube doré, L'oiseau rit du saule, et taquine Ce bon vieux lakiste éploré. II. OISEAUX ET ENFANTS 111 Les Chansons des rues et des bois Il crie à toutes les oiselles Qu'il voit dans les feuilles sautant : -- Venez donc voir, mesdemoiselles ! Ce saule a pleuré cet étang. Il s'abat dans son tintamarre Sur le lac qu'il ose insulter : -- Est-elle bête cette mare ! Elle ne sait que répéter. Ô mare, tu n'es qu'une ornière. Tu rabâches ton saule. Allons, Change donc un peu de manière. Ces vieux rameaux-là sont très longs. Ta géorgique n'est pas drôle. Sous prétexte qu'on est miroir, Nous faire le matin un saule Pour nous le refaire le soir ! C'est classique, cela m'assomme. Je préférerais qu'on se tût. Çà, ton bon saule est un bonhomme ; Les saules sont de l'institut. Je vois d'ici bâiller la truite. Mare, c'est triste, et je t'en veux D'être échevelée à la suite D'un vieux qui n'a plus de cheveux. Invente-nous donc quelque chose ! Calque, mais avec abandon. Je suis fille, fais une rose, Je suis âne, fais un chardon. Aie une idée, un iris jaune, Un bleu nénuphar triomphant ! Sapristi ! Il est temps qu'un faune Fasse à ta naïade un enfant. Puis il s'adresse à la linotte : -- Vois-tu, ce saule, en ce beau lieu, A pour état de prendre en note Le diable à côté du bon Dieu. De là son deuil. Il est possible Que tout soit mal, ô ma catin ; L'oiseau sert à l'homme de cible, L'homme sert de cible au destin ; Mais moi, j'aime mieux, sans envie, II. OISEAUX ET ENFANTS 112

« Il crie à toutes les oiselles Qu'il voit dans les feuilles sautant : -- Venez donc voir, mesdemoiselles ! Ce saule a pleuré cet étang.

Il s'abat dans son tintamarre Sur le lac qu'il ose insulter : -- Est-elle bête cette mare ! Elle ne sait que répéter.

Ô mare, tu n'es qu'une ornière.

Tu rabâches ton saule.

Allons, Change donc un peu de manière.

Ces vieux rameaux-là sont très longs.

Ta géorgique n'est pas drôle.

Sous prétexte qu'on est miroir, Nous faire le matin un saule Pour nous le refaire le soir ! C'est classique, cela m'assomme.

Je préférerais qu'on se tût.

Çà, ton bon saule est un bonhomme ; Les saules sont de l'institut.

Je vois d'ici bâiller la truite.

Mare, c'est triste, et je t'en veux D'être échevelée à la suite D'un vieux qui n'a plus de cheveux.

Invente-nous donc quelque chose ! Calque, mais avec abandon.

Je suis fille, fais une rose, Je suis âne, fais un chardon.

Aie une idée, un iris jaune, Un bleu nénuphar triomphant ! Sapristi ! Il est temps qu'un faune Fasse à ta naïade un enfant.\24 Puis il s'adresse à la linotte : -- Vois-tu, ce saule, en ce beau lieu, A pour état de prendre en note Le diable à côté du bon Dieu.

De là son deuil.

Il est possible Que tout soit mal, ô ma catin ; L'oiseau sert à l'homme de cible, L'homme sert de cible au destin ; Mais moi, j'aime mieux, sans envie, Les Chansons des rues et des bois II.

OISEAUX ET ENFANTS 112. »

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