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Oum Kalsoum

Publié le 16/09/2014

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Sa voix émettait plus de 14 000 vibrations par seconde, alors qu'une voix normale n'en pro­duit que 4 000. Forte de cet organe extraordinaire et entourée de composi­teurs talentueux, Oum Kalsoum allait conquérir le coeur d'un immense public. Destinée admi­rable que celle de cette petite fille pauvre qui chantait habillée en gar­çon et qui se lança à la conquête du Caire sans s'imaginer peut-être que sa renommée s'étendrait si vite au-delà des fron­tières égyptiennes.

« Kasabji, qui l'aide à consti­ tuer son premier orchestre, lui trouve une scène, le palais du Théâtre arabe, et surtout la convainc d'abandonner ses vêtements masculins pour une robe ample et sobre.

Elle connaît alors ses premiers grands succès, notamment L'Amoureux est trahi par ses yeux.

En 1932, alors qu'elle jouit d'une popularité croissante en Égypte, elle fait sa pre­ mière tournée orientale : Da­ mas, Bagdad, Beyrouth, Tri­ poli.

Dans son pays, elle est acclamée lors du premier congrès de musique arabe organisé par le roi d'Égypte.

En 1948, après la bataille de Falougah, elle organise un gala privé auquel participent les officiers de retour du front.

Parmi eux, un certain Nasser, qui lui confie à quel point le fait de l'entendre sur les ondes constitue pour lui un réconfort infini.

Quand, après la révolution de 1952, le directeur de la radio l'in­ terdit d'antenne parce qu'elle a chanté pour des rois et des princes, Oum Kalsoum a cet­ te réponse : « Mais tous ces révolutionnaires, si j'ai bon souvenir, eux aussi exécu­ taient les ordres du roi.

Re­ met-on en cause leurs senti­ ments nationalistes ? Le Nil et les pyramides n'existaient­ ils pas sous l'Ancien Régime? A-t-il été jamais question de les interdire ? » Paroles sen­ sées auxquelles Nasser ré- pond personnellement, lui téléphonant pour s'excuser.

Une grande amitié et un pro­ fond respect uniront les deux personnalités les plus célèbres de l'Égypte du milieu du xx · siècle.

Les tournées d'Oum Kalsoum autour de la planète prennent alors une dimension politique évidente: il s'agit de faire partager au monde en­ tier le renouveau égyptien.

Celle qui a toujours sacrifié les impératifs du cœur à ceux du travail finit tout de même par épouser, en 1953, un homme qu'elle respecte et admire, son mé­ decin depuis de nombreuses années, Hassen el-Hafnaoui, incluant au passage une clau­ se rarement utilisée dans le rite islamique, le « pouvoir à la dame », ce qui lui permet de prendre elle-même la dé­ cision du divorce.

Elle n'y aura jamais recours.

Les dernières années E n 1967, elle donne deux concerts en France, à l'Olympia, devant un public conquis.

Le général De Gaul­ le, qu'elle a salué à son arri­ vée, lui envoie à son tour un télégramme : «J'ai ressenti dans votre voix les vibrations de mon cœur et du cœur de tous les Français.

». »

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