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AGRESSER, verbe transitif.

Publié le 15/10/2015

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AGRESSER, verbe transitif.  

Peu usité ou familier. 

A.—  [Le sujet est une personne]  Attaquer une ou plusieurs personnes de façon violente et soudaine, et sans être provoqué : 

Ø 1. Je l'ai agressé, mais il criait tellement que je me suis sauvé.

DOCTEUR JEAN LACASSAGNE, L'Argot du \"milieu\",  1928, page 47. 

Ø 2. J'entends (...) des libérés [en prison] faisant projets de voler, agresser [,] voir [e] tuer s'il le faut.

ANTOINE-LOUIS DUSSORT, Journal,  mars 1930, dépouillé par Gaston Esnault, 1953, page 5. 

—   [L'objet désigne un inanimé] :

Ø 3. D'ailleurs, de quoi sais-je parler, hormis des livres et de l'amour? De même que je ne sais ni nager, ni conduire une auto, ni monter à cheval, ni chanter, ni jouer du piano, ni faire la cuisine, ni faire une robe, ni aller à bicyclette autrement qu'en agressant les bancs : je ne connais rien à rien.

HENRI DE MONTHERLANT, Les Lépreuses,  1939, page 1392. 

Remarque : 1. Attesté dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE  (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Larousse du xxe.  siècle en six volumes avec la mention \" peu usité \" et DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965, qui le qualifie de \" néologisme barbare \". 2. On constate une tendance de la langue moderne et notamment de celle des journaux à employer le verbe au passif passant agressé, promeneur agressé. 

B.—  Par extension.  [Le sujet est un inanimé] :

Ø 4.... elle se répandait dans la case et partout alentour comme dans le lit d'un vieux fleuve délaissé. Tout fondait en bouillie de camelottes, d'espérances et de comptes et dans la fièvre aussi, moite elle aussi. Cette pluie tellement dense qu'on en avait la bouche fermée quand elle vous agressait comme par un bâillon tiède. Ce déluge n'empêchait pas les animaux de se rechercher, les rossignols se mirent à faire autant de bruit que les chacals. L'anarchie partout et dans l'arche, moi Noé, gâteux.

LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit,  1932, page 221. 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2. 

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