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ASPHYXIANT, -ANTE, participe présent, adjectif et substantif masculin.

Publié le 27/10/2015

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ASPHYXIANT, -ANTE, participe présent, adjectif et substantif masculin. I.— Participe présent de asphyxier* II.— Emploi adjectival. [En parlant d'un inanimé] Qui provoque une asphyxie plus ou moins grave. Gaz asphyxiant, odeur asphyxiante : Ø 1. La conversation qui éteint la pensée et la générosité est jugée. On a le droit de la fuir, comme un air méphitique et asphyxiant. HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal intime, 1866, page 500. Ø 2.... « Les hommes non blessés, depuis deux jours, n'avaient plus une goutte d'eau. » Plus une goutte d'eau, dans les couloirs empoisonnés par la fumée des grenades et par les gaz asphyxiants. HENRY BORDEAUX, Les Derniers jours du fort de Vaux, 1916, page 288. — Au figuré. [En parlant d'une personne ou d'une de ses activités, etc.] Qui crée une atmosphère nuisible à l'épanouissement intellectuel ou moral : Ø 3.... quand (...) tous ses convives [de Heurtebise] (...) commençaient autour du flacon d'eau-de-vie une de ces longues flâneries de paroles asphyxiantes comme le brouillard des pipes, un immense dégoût le prenait... ALPHONSE DAUDET, Les Femmes d'artistes, 1874, page 37. Ø 4. Oh! La niaiserie des femmes distinguées de province! Leur bavardage continu, appliqué et prétentieux! Chaque phrase est un cliché, et c'est dit doucement, du bout des lèvres, de l'air résigné d'une femme qui sait le fond des choses. Déprimantes et asphyxiantes, elles sont les femmes supérieures pour les petits curés de campagne, les maîtresses d'école, les commerçants de village. JULES RENARD, Journal, 1899, page 545. Remarque : Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter) considère encore cet adjectif, déjà attesté dans DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), comme un néologisme. III.— Emploi comme substantif, très rare, CHIMIE. Produit qui cause l'asphyxie : Ø 5. — « Nous avons l'arme à feu, le rasoir très coupant, La foudre à bon marché, l'asphyxiant chimique... » MAURICE ROLLINAT, Les Névroses, 1883, page 114. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 49. Forme dérivée du verbe "asphyxier" asphyxier ASPHYXIER, verbe transitif. BOTANIQUE, MÉDECINE et MÉDECINE VÉTÉRINAIRE. I.— Emploi transitif. [Le complément, s'il est exprimé, désigne une personne, un collectif, un animal ou une plante] Provoquer, entraîner l'asphyxie : Ø 1. Quand on fait respirer de l'hydrogène sulfuré, cela arrête immédiatement les mouvements respiratoires du thorax. Est-ce là ce qui asphyxie l'animal? CLAUDE BERNARD, , Cahier de notes (1850-1860), 1860, page 89. — Par hyperbole : Ø 2. Et ces puanteurs d'essence qui nous entêtaient, nous chaviraient, nous asphyxiaient! ALEXANDRE ARNOUX, Calendrier de Flore. 1946, page 131. · [Le complément désigne une personne] Surprendre par un récit passionnant qui arrête la respiration de l'auditoire. Remarque : Attesté dans Grand Larousse encyclopédique. — Absolument. [Le sujet désigne une personne, un animal ou une plante] Étouffer d'asphyxie : Ø 3. Le corps de l'assaillant, dont il [l'inspecteur Colombin] essayait de défaire les mains sauvages qui serraient, faisait boulet à son cou. Il asphyxiait. Il donna un coup de reins formidable et roula du lit avec l'agresseur. LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 473. — Par métaphore ou au figuré. [Le complément désigne une personne ou un inanimé] Paralyser plus ou moins, au point de vue intellectuel ou moral, sous l'action du milieu de vie : Ø 4. Être et se sentir fils d'un grand homme est souvent plus accablant qu'inspirant Cela même étouffe et asphyxie, si l'on reste trop près de son père... CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 3, 1863-69, page 63. Ø 5.... Car l'âme se fatigue aussi précisément que le corps et comporte ses toxines qui l'asphyxient. JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, Don Bosco, 1951, page 152. — Argot et langage familier. Boire Asphyxier le perroquet. " Boire un verre d'absinthe " (Les excentricités du langage français (LORÉDAN LARCHEY) 1880). Asphyxier le pierrot. " Boire un verre de vin blanc " (Les excentricités du langage français (LORÉDAN LARCHEY) 1880). Asphyxier le ver. " Variante [de tuer le ver. Boire la goutte le matin] " (Lucien Rigaud, Dictionnaire du jargon parisien, L'argot ancien et moderne, 1878, page 341). Voler, dérober (Charles-Louis Carabelli, [Langage populaire] ). II.— Emploi pronominal. [Le sujet désigne une personne] Se suicider par le gaz : Ø 6. LECHY ELBERNON. — (...) Pour moi, si le démon de la tristesse ne me quitte point, je me tuerai, quand je devrais m'ouvrir le ventre avec des ciseaux! Je m'asphyxierai au-dessus d'un bec de gaz. PAUL CLAUDEL, L'Échange, 1re. version, 1894, III, page 703. — Par hyperbole : Ø 7. Pas une invention, pas une imagination! À peine si dans un petit fumoir, où cinq fumeurs s'asphyxient, Lami a déroulé une petite frise charmante de Carnaval de Venise. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1863, page 1329. — Par extension. [En parlant d'un inanimé concret, en particulier du feu] S'éteindre, mourir par manque d'air : Ø 8. La soupente de la goélette! que j'y ai vécu! pataugeant dans les balles et les choses de cale. J'admire encore la lampe que j'y regardais s'asphyxier... PAUL VALÉRY, Correspondance [avec André Gide] , 1894, page 221. — Au figuré. [Le sujet désigne une personne ou un inanimé abstrait] : Ø 9. On pense bien qu'au milieu de telles idées Lucien n'eut pas la moindre tentation d'aller s'asphyxier dans les idées épaisses du salon de Madame Grandet, et encore moins se soumettre à ses serrements de main. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 3, 1836, page 374. Ø 10.... nous avions besoin d'altitude; ici mes pensées s'asphyxiaient. ALEXANDRE ARNOUX, Rêveries d'un policier amateur, 1945. Remarque : On rencontre dans la documentation le néologisme asphyxieur, substantif masculin (MAURICE ROLLINAT, Les Névroses, Les Âmes, 1883, page 14; suffixe -eur2 *). Ellipse de parfum asphyxieur : " Oh oui! dans l'ombre épaisse ou dans le demi-jour, / Se gorger de parfums comme d'une pâture, / C'est bien subodorer l'âme de la Nature, / Humer le souvenir, et respirer l'amour! / Ces doux asphyxieurs aussi lents qu'impalpables / Divinisent l'extase au milieu des sophas, / Et les folles Iñès et les pâles Raphas / En pimentent l'odeur de leurs baisers coupables " (IDEM, ibidem). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 57.

« n?ologisme.

III.? Emploi comme substantif, tr?s rare, CHIMIE.

Produit qui cause l'asphyxie?: ? 5.

? ? Nous avons l'arme ? feu, le rasoir tr?s coupant, La foudre ? bon march?, l'asphyxiant chimique...

? MAURICE ROLLINAT, Les N?vroses, 1883, page 114.

STATISTIQUES?: Fr?quence absolue litt?raire?: 49.

Forme d?riv?e du verbe "asphyxier" asphyxier ASPHYXIER, verbe transitif.

BOTANIQUE, M?DECINE et M?DECINE V?T?RINAIRE.

I.? Emploi transitif.

[Le compl?ment, s'il est exprim?, d?signe une personne, un collectif, un animal ou une plante] Provoquer, entra?ner l'asphyxie?: ? 1.

Quand on fait respirer de l'hydrog?ne sulfur?, cela arr?te imm?diatement les mouvements respiratoires du thorax.

Est-ce l? ce qui asphyxie l'animal? CLAUDE BERNARD, , Cahier de notes (1850-1860), 1860, page 89.

? Par hyperbole?: ? 2.

Et ces puanteurs d'essence qui nous ent?taient, nous chaviraient, nous asphyxiaient! ALEXANDRE ARNOUX, Calendrier de Flore.

1946, page 131.

? [Le compl?ment d?signe une personne] Surprendre par un r?cit passionnant qui arr?te la respiration de l'auditoire.

Remarque?: Attest? dans Grand Larousse encyclop?dique.

? Absolument.

[Le sujet d?signe une personne, un animal ou une plante] ?touffer d'asphyxie?: ? 3.

Le corps de l'assaillant, dont il [l'inspecteur Colombin] essayait de d?faire les mains sauvages qui serraient, faisait boulet ? son cou.

Il asphyxiait.

Il donna un coup de reins formidable et roula du lit avec l'agresseur.. »

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