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ASPHYXIER, verbe transitif.

Publié le 27/10/2015

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ASPHYXIER, verbe transitif. BOTANIQUE, MÉDECINE et MÉDECINE VÉTÉRINAIRE. I.— Emploi transitif. [Le complément, s'il est exprimé, désigne une personne, un collectif, un animal ou une plante] Provoquer, entraîner l'asphyxie : Ø 1. Quand on fait respirer de l'hydrogène sulfuré, cela arrête immédiatement les mouvements respiratoires du thorax. Est-ce là ce qui asphyxie l'animal? CLAUDE BERNARD, , Cahier de notes (1850-1860), 1860, page 89. — Par hyperbole : Ø 2. Et ces puanteurs d'essence qui nous entêtaient, nous chaviraient, nous asphyxiaient! ALEXANDRE ARNOUX, Calendrier de Flore. 1946, page 131. · [Le complément désigne une personne] Surprendre par un récit passionnant qui arrête la respiration de l'auditoire. Remarque : Attesté dans Grand Larousse encyclopédique. — Absolument. [Le sujet désigne une personne, un animal ou une plante] Étouffer d'asphyxie : Ø 3. Le corps de l'assaillant, dont il [l'inspecteur Colombin] essayait de défaire les mains sauvages qui serraient, faisait boulet à son cou. Il asphyxiait. Il donna un coup de reins formidable et roula du lit avec l'agresseur. LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 473. — Par métaphore ou au figuré. [Le complément désigne une personne ou un inanimé] Paralyser plus ou moins, au point de vue intellectuel ou moral, sous l'action du milieu de vie : Ø 4. Être et se sentir fils d'un grand homme est souvent plus accablant qu'inspirant Cela même étouffe et asphyxie, si l'on reste trop près de son père... CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 3, 1863-69, page 63. Ø 5.... Car l'âme se fatigue aussi précisément que le corps et comporte ses toxines qui l'asphyxient. JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, Don Bosco, 1951, page 152. — Argot et langage familier. Boire Asphyxier le perroquet. " Boire un verre d'absinthe " (Les excentricités du langage français (LORÉDAN LARCHEY) 1880). Asphyxier le pierrot. " Boire un verre de vin blanc " (Les excentricités du langage français (LORÉDAN LARCHEY) 1880). Asphyxier le ver. " Variante [de tuer le ver. Boire la goutte le matin] " (Lucien Rigaud, Dictionnaire du jargon parisien, L'argot ancien et moderne, 1878, page 341). Voler, dérober (Charles-Louis Carabelli, [Langage populaire] ). II.— Emploi pronominal. [Le sujet désigne une personne] Se suicider par le gaz : Ø 6. LECHY ELBERNON. — (...) Pour moi, si le démon de la tristesse ne me quitte point, je me tuerai, quand je devrais m'ouvrir le ventre avec des ciseaux! Je m'asphyxierai au-dessus d'un bec de gaz. PAUL CLAUDEL, L'Échange, 1re. version, 1894, III, page 703. — Par hyperbole : Ø 7. Pas une invention, pas une imagination! À peine si dans un petit fumoir, où cinq fumeurs s'asphyxient, Lami a déroulé une petite frise charmante de Carnaval de Venise. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1863, page 1329. — Par extension. [En parlant d'un inanimé concret, en particulier du feu] S'éteindre, mourir par manque d'air : Ø 8. La soupente de la goélette! que j'y ai vécu! pataugeant dans les balles et les choses de cale. J'admire encore la lampe que j'y regardais s'asphyxier... PAUL VALÉRY, Correspondance [avec André Gide] , 1894, page 221. — Au figuré. [Le sujet désigne une personne ou un inanimé abstrait] : Ø 9. On pense bien qu'au milieu de telles idées Lucien n'eut pas la moindre tentation d'aller s'asphyxier dans les idées épaisses du salon de Madame Grandet, et encore moins se soumettre à ses serrements de main. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 3, 1836, page 374. Ø 10.... nous avions besoin d'altitude; ici mes pensées s'asphyxiaient. ALEXANDRE ARNOUX, Rêveries d'un policier amateur, 1945. Remarque : On rencontre dans la documentation le néologisme asphyxieur, substantif masculin (MAURICE ROLLINAT, Les Névroses, Les Âmes, 1883, page 14; suffixe -eur2 *). Ellipse de parfum asphyxieur : " Oh oui! dans l'ombre épaisse ou dans le demi-jour, / Se gorger de parfums comme d'une pâture, / C'est bien subodorer l'âme de la Nature, / Humer le souvenir, et respirer l'amour! / Ces doux asphyxieurs aussi lents qu'impalpables / Divinisent l'extase au milieu des sophas, / Et les folles Iñès et les pâles Raphas / En pimentent l'odeur de leurs baisers coupables " (IDEM, ibidem). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 57.

« CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 3, 1863-69, page 63.

? 5....

Car l'?me se fatigue aussi pr?cis?ment que le corps et comporte ses toxines qui l'asphyxient. JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, Don Bosco, 1951, page 152.

? Argot et langage familier.

Boire Asphyxier le perroquet.

" Boire un verre d'absinthe " (Les excentricit?s du langage fran?ais (LOR?DAN LARCHEY) 1880).

Asphyxier le pierrot.

" Boire un verre de vin blanc " (Les excentricit?s du langage fran?ais (LOR?DAN LARCHEY) 1880).

Asphyxier le ver.

" Variante [de tuer le ver.

Boire la goutte le matin] " (Lucien Rigaud, Dictionnaire du jargon parisien, L'argot ancien et moderne, 1878, page 341).

Voler, d?rober (Charles-Louis Carabelli, [Langage populaire] ).

II.? Emploi pronominal.

[Le sujet d?signe une personne] Se suicider par le gaz?: ? 6.

LECHY ELBERNON.

? (...) Pour moi, si le d?mon de la tristesse ne me quitte point, je me tuerai, quand je devrais m'ouvrir le ventre avec des ciseaux! Je m'asphyxierai au-dessus d'un bec de gaz. PAUL CLAUDEL, L'?change, 1re.

version, 1894, III, page 703.

? Par hyperbole?: ? 7.

Pas une invention, pas une imagination! ? peine si dans un petit fumoir, o? cinq fumeurs s'asphyxient, Lami a d?roul? une petite frise charmante de Carnaval de Venise. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1863, page 1329.

? Par extension.

[En parlant d'un inanim? concret, en particulier du feu] S'?teindre, mourir par manque d'air?: ? 8.

La soupente de la go?lette! que j'y ai v?cu! pataugeant dans les balles et les choses de cale.

J'admire encore la lampe que j'y regardais s'asphyxier... PAUL VAL?RY, Correspondance [avec Andr? Gide] , 1894, page 221.

? Au figur?.

[Le sujet d?signe une personne ou un inanim? abstrait] : ? 9.

On pense bien qu'au milieu de telles id?es Lucien n'eut pas la moindre tentation d'aller s'asphyxier dans les id?es ?paisses du salon de Madame Grandet, et encore moins se soumettre ? ses serrements de main. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 3, 1836, page 374.. »

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