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AVIDE, adjectif.

Publié le 01/11/2015

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AVIDE, adjectif. A.— [Emploi sans complément] 1. [En parlant d'une personne ou d'un animal] Qui a un désir ardent, immodéré de nourriture; vorace, glouton. Il est si avide qu'il dévore plutôt qu'il ne mange (Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1932-35, Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (Paul Robert), Dictionnaire encyclopédique Quillet 1965), enfant avide (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Littré), chien très avide (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)) : Ø 1. Ma haine est née, peu à peu, à mesure que je me rendais mieux compte de ton indifférence à mon égard, et que rien n'existait à tes yeux hors ces petits êtres vagissants, hurleurs et avides. FRANÇOIS MAURIAC, Le Noeud de vipères, 1932, page 87. Ø 2. Les mouettes avides et indolentes tournèrent un peu au-dessus du village, cherchant leur pâture, puis s'en allèrent... JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, page 83. 2. [En parlant d'une personne, de son comportement, de ses sentiments] Qui exprime un désir ardent, passionné de quelque chose. a) [Dans le domaine de l'expression corporelle ou le comportement] Écouter d'une oreille avide (Dictionnaire général de la langue française (ADOLPHE HATZFELD, ARSÈNE DARMESTETER)) : Ø 3. Grâce à Gaspard, quand la compagnie arriva, la faim se mit à table et la fatigue s'évanouit. Ah! on ne remarqua pas, cette fois, que les patates nageaient dans trop de jus. Quoiqu'il ne sentît rien, c'était du bon jus chaud, avec des morceaux de choses nourrissantes, un régal pour toutes ces bouches avides. RENÉ BENJAMIN, Gaspard, 1915, page 40. Ø 4.... il a des yeux d'une acuité, d'une portée incomparable. De longs yeux gris-bleu, couleur d'acier neuf, sous des paupières lourdes, au regard froid, étincelant, avide, aux prunelles incessamment dardées. Rien ne leur échappe, rien ne leur donne le change. JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, page 177. b) [Dans le domaine des sentiments] Une avide espérance (Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ)) : Ø 5. Derrière la grille du parloir où Andrea fut introduit, il aperçut, avec ses yeux dilatés par une curiosité avide, la figure sombre et intelligente de M. Bertuccio qui regardait aussi, lui, avec un étonnement douloureux, les grilles, les portes verrouillées et l'ombre qui s'agitait derrière les barreaux entre-croisés. ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Cristo, tome 2, 1846, page 646. c) Spécialement, péjoratif. Qui manifeste une avarice immodérée. C'est un homme avide (Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1932-35, Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Dictionnaire encyclopédique Quillet 1965); une âme avide et basse (Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Dictionnaire de l'Académie Française 1835-1935) : Ø 6.... il avait du talent, des moyens; l'empereur croyait même qu'il avait été attaché, fidèle. « Mais il était aussi par trop avide, disait-il, il aimait trop l'argent. Quand je lui dictais et qu'il lui arrivait d'avoir à écrire des millions, ce n'était jamais sans un mouvement sur toute sa figure, un lèchement de lèvres, une certaine agitation sur sa chaise, qui, plus d'une fois, m'avait porté à lui demander ce que c'était, ce qu'il avait, etc. » EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 875. Ø 7.... peu de nations me semblent s'être trouvées dans des circonstances moins favorables à la poésie. Des populations hétérogènes, enfermées dans les mêmes murs, empruntant aux nations voisines leurs usages, leurs arts et leurs dieux; une société toute artificielle, récente et sans passé; la guerre continuelle, mais une guerre de cupidité plus que d'enthousiasme; un génie avide et avare. JULES MICHELET, Histoire romaine, tome 2, 1831, page 66. — Rare, emploi substantif. Personne avide, avare (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Nouveau Larousse illustré) : Ø 8. Le sage rachète la liberté du bien et du beau en abandonnant sa chair aux avides, qui, tandis qu'ils mangent ces dépouilles matérielles, le laissent en repos, ainsi que ce qu'il aime. ERNEST RENAN, Souvenirs d'enfance et de jeunesse, 1883, page 128. B.— Avide de. 1. Avide de + substantif. a) [Substantif concret] Avide de nourriture. Gourmand, vorace, insatiable de... Être avide de viande, de fruits (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)). — Par analogie. Être avide de sang, de carnage. Aimer le combat, la guerre, se plaire à verser le sang : Ø 9.... malgré les intrigues de Bailly et de Lafayette; malgré tous les journaux royalistes, vingt-huit bataillons de la garde citoyenne ont refusé de voter les remerciements que le roi demandait pour M. Bouillé; et que celui du Val-de-Grâce a protesté contre, en disant : « que loin d'être un héros animé par le patriotisme, Bouillé peut n'être qu'un homme avide de sang et de carnage, et que la victoire peut lui mériter, après un examen impartial, plutôt des supplices que des lauriers! » ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, tome 1, 1870, page 350. — Par extension. CHIMIE et BIOLOGIE. [En parlant de substances d'un tissu] APetite à absorber ou à fixer une grande quantité de liquide ou de gaz : Ø 10. Les tissus vivants sont avides d'oxygène et l'arrachent au plasma sanguin. Ce qui signifie, en termes physico-chimiques, qu'ils ont un pouvoir réducteur élevé, qu'un système compliqué de certaines substances chimiques et de ferments leur permet d'employer l'oxygène atmosphérique à des réactions productrices d'énergie. ALEXIS CARREL, L'Homme cet inconnu, 1935, page 93. b) [Substantif abstrait] Avide de richesse, d'honneur, de gloire, etc. Qui désire passionnément une chose, qui la recherche ardemment. Être avide de gloire, d'honneur(s) (Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1935, Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Dictionnaire des dictionnaires (sous la direction de Paul Guérin) 1892, Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (Paul Robert)) : Ø 11. Les opinions d'un homme forment sa philosophie, mais la philosophie d'un peuple est sa législation; raison pour laquelle les hommes avides de domination, imposent au peuple, comme des lois, leurs propres opinions, et veulent faire une doctrine générale de leurs sentimens particuliers. LOUIS-GABRIEL A. DE BONALD, Législation primitive considérée dans les derniers temps par les seules ténèbres de la raison, tome 1, 1802, page 14. Ø 12. À partir de 1700 environ, autour de Philippe D'Orléans au Palais Royal, autour de la duchesse du Maine à Sceaux, se groupe une société avide de jouissance, dont l'idéal de vie n'est plus le faste et la grandeur, mais l'agrément et le confort. JACQUELINE VIAUX, Le Meuble en France, 1962, page 84. 2. Avide de + verbe à l'infinitif. — Laudatif (Être) avide de + verbe. (Être) impatiemment désireux de + verbe : Ø 13. Tel était Barthélemy à quinze ans : âme modérée, affectueuse et fine, esprit vif, curieux, délié, avide de savoir, ne mettant rien au-dessus des belles et nobles études qui se cultivent paisiblement à l'ombre des Académies et des Musées... CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 7, 1851-62, page 189. Ø 14. Maier assurait, quelque quatre siècles plus tard, qu'Albert Le Grand aurait travaillé durant trente ans à faire des métaux bien choisis. D'autres prétendent qu'il a pu payer, en trois ans, toutes les dettes de son évêché de Ratisbonne... Il semble que les diverses « sorcelleries » dont on le rendit responsable se seraient bornées, modestement, à des expériences chimiques ou physiques, à des tentatives (non couronnées de succès sans doute) de transmutation de métaux, travaux où son esprit avide d'apprendre et de créer pouvait se donner carrière. MICHEL CARON, SERGE HUTIN, Les Alchimistes, 1959, page 34.

« REN? BENJAMIN, Gaspard, 1915, page 40.

? 4....

il a des yeux d'une acuit?, d'une port?e incomparable.

De longs yeux gris-bleu, couleur d'acier neuf, sous des paupi?res lourdes, au regard froid, ?tincelant, avide, aux prunelles incessamment dard?es.

Rien ne leur ?chappe, rien ne leur donne le change. JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, page 177.

b) [Dans le domaine des sentiments] Une avide esp?rance (Dictionnaire de la langue fran?aise (?MILE LITTR?))?: ? 5.

Derri?re la grille du parloir o? Andrea fut introduit, il aper?ut, avec ses yeux dilat?s par une curiosit? avide, la figure sombre et intelligente de M.

Bertuccio qui regardait aussi, lui, avec un ?tonnement douloureux, les grilles, les portes verrouill?es et l'ombre qui s'agitait derri?re les barreaux entre-crois?s. ALEXANDRE DUMAS P?RE, Le Comte de Monte-Cristo, tome 2, 1846, page 646.

c) Sp?cialement, p?joratif.

Qui manifeste une avarice immod?r?e.

C'est un homme avide (Dictionnaire de l'Acad?mie Fran?aise 1798-1932-35, Dictionnaire universel de la langue fran?aise (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Dictionnaire encyclop?dique Quillet 1965); une ?me avide et basse (Dictionnaire universel de la langue fran?aise (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Dictionnaire de l'Acad?mie Fran?aise 1835-1935)?: ? 6....

il avait du talent, des moyens; l'empereur croyait m?me qu'il avait ?t? attach?, fid?le.

? Mais il ?tait aussi par trop avide, disait-il, il aimait trop l'argent.

Quand je lui dictais et qu'il lui arrivait d'avoir ? ?crire des millions, ce n'?tait jamais sans un mouvement sur toute sa figure, un l?chement de l?vres, une certaine agitation sur sa chaise, qui, plus d'une fois, m'avait port? ? lui demander ce que c'?tait, ce qu'il avait, etc.

? EMMANUEL DIEUDONN?, COMTE DE LAS CASES, Le M?morial de Sainte-H?l?ne, tome 1, 1823, page 875.

? 7....

peu de nations me semblent s'?tre trouv?es dans des circonstances moins favorables ? la po?sie.

Des populations h?t?rog?nes, enferm?es dans les m?mes murs, empruntant aux nations voisines leurs usages, leurs arts et leurs dieux; une soci?t? toute artificielle, r?cente et sans pass?; la guerre continuelle, mais une guerre de cupidit? plus que d'enthousiasme; un g?nie avide et avare.. »

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