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Définition: ÉVANGILE, substantif masculin.

Publié le 03/02/2016

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Définition: ÉVANGILE, substantif masculin. A.— [Généralement avec une majuscule, au singulier] Bonne Nouvelle, annonce du salut du monde offert en Jésus-Christ; vie et enseignement du Christ par les Apôtres, fondement de la foi chrétienne. Annoncer, prêcher, proclamer l'Évangile; accueil, message de l'Évangile. Il leur enseigna l'Évangile. Et, après les avoir instruits, il les baptisa par le sel et par l'eau (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Île des pingouins, 1908, page 22 ). La charité chrétienne, si solennellement prêchée par l'Évangile (PIERRE TEILHARD DE CHARDIN, Le Milieu divin, 1955, page 183) : Ø 1. Nous avons plus ou moins oublié le sens original du mot Évangile. Il signifie : la bonne nouvelle. Exactement comme la Bible était le Livre par excellence, l'Évangile apportait aux hommes la Bonne Nouvelle par excellence. L'enseignement de Jésus-Christ annonçait que le Messie était venu, que le salut était proche pour Israël et que les justes étaient appelés à régner avec Dieu. ÉTIENNE GILSON, L'Esprit de la philosophie médiévale, 1931, page 174. — [Avec un complément déterminant] Évangile du Christ. Le tout petit qui nous a été donné [à Noël] , l'évangile de la Joie (PAUL CLAUDEL, L'Annonce faite à Marie, 1912, IV, 3, page 93 ). — Spécialement. Ministre de l'Évangile. Pasteur protestant de l'Église réformée, ainsi nommé pour son ministère de prédication de l'Évangile. En sa qualité d'ancien ministre du saint Évangile, il est fort bon théologien, et c'est un homme religieux (ÉTIENNE-JEAN DELÉCLUZE, Journal, 1827, page 376 ). B.— Par métonymie. [Généralement avec une majuscule] Consignation écrite de cette Bonne Nouvelle. 1. Absolument, au singulier. Le texte des quatre Évangiles (canoniques) au complet. Lire, méditer l'Évangile; chapitre, passage, verset d'Évangile; la perle, la pécheresse, la brebis perdue de l'Évangile. L'Évangile prend une grande importance dans sa vie intérieure. Il en tire de fréquentes citations. Il a contracté l'habitude d'y recourir quotidiennement (ROGER MARTIN DU GARD, Jean Barois, 1913, page 540 ). La parole de Dieu n'est point cantonnée dans l'Évangile et Dieu continue de s'expliquer, et s'exprime autant dans la dernière Encyclique du Pape que par les paroles mêmes du Christ (ANDRÉ GIDE, Feuillets d'automne, 1918, page 236) : Ø 2. Les protestants se réfèrent à l'Évangile et nous nous référons à Jésus-Christ dont l'Évangile est le témoignage mais dont l'Église est la demeure. L'Évangile est le souvenir d'un mort, l'Église est l'habitation d'un vivant, qui continue avec nous toutes les transactions de la vie. PAUL CLAUDEL, Correspondance [avec André Gide] , 1923, page 238. — Un Évangile. Ouvrage qui présente le contenu des Évangiles (canoniques). La précieuse reliure, en quelque cuir de Cordoue, du colossal Évangile de Venise (MARCEL PROUST, La Fugitive, 1922, page 646 ). Il tira de sa poche un petit évangile qu'il ouvrit au hasard (JULIEN GREEN, Moïra, 1950, page 249 ). — Locutions diverses. · Jurer, prêter serment sur l'Évangile, la main sur l'Évangile. Prêter serment en posant la main sur l'Évangile ou en invoquant l'Évangile. Urbain Grandier, tragédie non pas en cinq actes, comme je le prétendais, mais en trois seulement, ainsi que me l'a juré sur l'Évangile l'illustre prestidigitateur, M. Comte (ALFRED DE MUSSET, dans la Revue des Deux-Mondes, 1833, page 735 ). Il présente l'évangile à Gilbert, qui y pose la main. Gilbert. — Je jure, la main sur l'évangile, et avec ma mort prochaine devant les yeux, que cet homme est un assassin; que ce poignard, qui est le sien, a servi au crime (VICTOR HUGO, Marie Tudor, 1833, journée 2, 8, page 131 ). · Vrai comme l'Évangile. Une affirmation catégorique, absolument certaine. — Vous voyez donc combien c'est faux! — Je ne dis pas que cela soit vrai comme l'Évangile (LÉON GOZLAN, Le Notaire de Chantilly, 1836, page 257 ). · Au figuré, familier. Parole d'évangile. Chose sûre, fiable, digne de foi. Voyez, dit-il, quelle exactitude! Ces gens-là comptent jusqu'aux fractions. Et votre chiffre est désormais parole d'évangile (LOUIS REYBAUD, Jérôme Paturot à la recherche d'une position sociale, 1842, page 274 ). Croire quelque chose comme l'évangile/comme parole d'évangile. Le croire fermement, y adhérer sans restriction. Testevel avalait ces billevesées comme paroles d'évangile (GEORGES DUHAMEL, Le Désert de Bièvres, 1937, page 244 ). Tout ce qu'il dit n'est pas mot/parole d'évangile. Il ne faut pas croire aveuglément tout ce qu'il dit, certaines de ses assertions sont sujettes à caution. — Autrement dit, vous doutez de la parole de George? dit Scriassine. — Je ne la prends pas pour un évangile (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 298 ). 2. Au singulier ou au pluriel. Chacun des quatre livres canoniques rédigés respectivement par saint Matthieu, saint Marc, saint Luc et saint Jean, contenant la vie et la doctrine du Christ. Évangiles canoniques*, synoptiques*; les Évangiles (= les quatre); le quatrième Évangile ou Évangile de (saint) Jean, selon (St) Jean. Les Évangiles ont été rédigés entre les années 65 et 100 après Jésus-Christ (ROGER MARTIN DU GARD, Jean Barois, 1913, page 235 ). Le royaume de Dieu nous est intérieur. C'est dans l'Évangile de Luc (HENRI PETIOT, DIT DANIEL-ROPS, Mort, où est ta victoire?, 1934, page 151) : Ø 3. L'Évangile de Jésus-Christ suivant S. Matthieu est l'Évangile écrit ou rédigé par un Saducéen converti et transformé. Celui de S. Marc est d'un Essénien. Celui de S. Luc est d'un Pharisien. Celui de S. Jean est d'un Juif Platonicien. Ces différences n'empêchent pas une certaine unité de régner dans ces quatre Évangiles. PIERRE LEROUX, De l'Humanité, de son principe et de son avenir, tome 2, 1840, page 786. — En particulier. a) Évangile (apocryphe*). Livre non canonique rapportant certains traits de la vie et de la doctrine du Christ. Évangile d'Ève; Évangile de l'enfance : Ø 4.... cet Évangile des Nazaréens (...). On l'appelait l'Évangile selon les Hébreux. (...) Théodoret l'appelle l'Évangile de S. Pierre. (..) d'autres (...) l'Évangile des Apôtres. PIERRE LEROUX, De l'Humanité, de son principe et de son avenir, tome 2, 1840 page 790. Remarque : Ne pas confondre avec les Évangiles de l'enfance (canoniques, de Matthieu et de Luc). b) HISTOIRE DE LA RELIGION. Évangile éternel, du Saint-Esprit. " Révélation répandue au XIIIe. siècle par Joachim de Flore, annonçant le règne du Saint-Esprit après celui du Christ " (Dictionnaire de la foi chrétienne (OLIVIER DE LA BROSSE, ANTONIN-MARIE HENRY, PHILIPPE ROUILLARD) tome 1 1968). La prédication d'un évangile éternel (FRÉDÉRIC OZANAM, Essai sur la philosophie de Dante, 1838, page 59 ). Joachim de Flore peut bien annoncer un nouvel Évangile, celui du Saint-Esprit (ÉTIENNE GILSON, L'Esprit de la philosophie médiévale, 1932, page 195 ). 3. Par extension, au singulier. Ensemble des textes qui constituent le Nouveau Testament (Évangiles canoniques, Actes des Apôtres, Apocalypse, Épîtres). La Bible et l'Évangile. L'Évangile, sans l'antidote de l'Ancien Testament, est un plat fade et malsain (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Dans la maison, 1909, page 998 ). Élection d'un peuple dans la Bible, élection de l'humanité tout entière dans l'Évangile (ÉTIENNE GILSON, L'Esprit de la philosophie médiévale, 1931, page 157 ). C.— [Généralement au singulier et avec une minuscule] Extrait d'un récit évangélique canonique. 1. Page, chapitre constituant un tout complet (récit, scène, épisode) : Ø 5. En reportant son esprit sur les saintes Écritures, elle y choisit le récit le plus propre peut-être à charmer la mémoire d'une âme aimante comme la sienne. Elle se mit à réciter tout au long l'évangile de la résurrection de Lazare... CHARLES, COMTE DE MONTALEMBERT, Histoire de Sainte Elisabeth de Hongrie, duchesse de Thuringe (1207-1231), 1836, page 271. 2. Spécialement. LITURGIE CHRÉTIENNE. Texte proclamé (lu ou chanté) notamment à la messe au cours de la liturgie de la Parole. L'épître et l'évangile, côté de l'évangile (confer côté I A 2 d). Elle avait conservé le Graduel et le Trait, l'Évangile et la Communion de la délicieuse messe des Abbés (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Oblat, tome 2, 1903, page 39 ). Le malheureux (...) monte en chaire, et pendant vingt mortelles minutes, (...) commente l'évangile du jour (GEORGES BERNANOS, Sous le soleil de Satan, 1926, page 139) : Ø 6. Après l'évangile écouté debout, il y eut un grand bruit de chaises. Tous s'assirent. Le Père commença l'homélie... ÉDOUARD ESTAUNIÉ, L'Empreinte, 1896, page 7. — Locution familière, au figuré. C'est l'évangile du jour. C'est le nouveau sujet de conversation ou la nouvelle doctrine à la mode (dans le Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1932). — Vieilli. Le premier évangile (avant Vatican II). Celui qui est lu à la messe après l'épître. Après que tout le monde a entendu debout le premier évangile (ANDRÉ CHÉNIER, Amérique, 1794 page 113 ). Le dernier évangile (avant Vatican II, par opposition au premier). Prologue de l'Évangile de saint Jean qui se lisait à la fin de la messe. Le célébrant, debout à la gauche du maître-autel, lisait le dernier évangile. « Et Verbum caro factum est, » dit-il en fléchissant les genoux (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Orme du mail. 1897, page 20 ). 3. Par métonymie. Moment de la messe où le célébrant lit ou chante l'évangile, à la fin de la liturgie de la Parole. Après l'évangile. À l'évangile, le prêtre se retourne vers les assistants et leur lit l'évangile du jour en arabe (ALPHONSE DE LAMARTINE, Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient (1832-1833) ou Note d'un voyageur, tome 2, 1835, page 107 ). À l'Évangile il y allait d'un sermon bien tassé (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, 1939, page 181 ). — Au dernier évangile. Au dernier évangile, j'ai bien remarqué qu'elle avait pleuré (GEORGES BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, page 1057 ). 4. Vieux. Lire l'évangile, donner l'évangile à quelqu'un. Lire un passage d'évangile pour bénir quelqu'un, l'étole du prêtre lui touchant la tête; par extension, pour interroger le sort. Nos diseurs d'évangiles (...) récitent des évangiles en Orient, sur la tête d'un Musulman malade (CHARLES-FRANÇOIS DUPUIS, Abrégé de l'origine de tous les cultes, 1796, page 561 ). Évangile de saint Jean. Le prêtre bénit, exorcise (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 10, 1914, page 269) : Ø 7. Mon mari est en route à cette heure, reprit-elle. Ce soir, j'ai lu l'Évangile de saint Jean pendant que Pauline tenait suspendue entre ses doigts notre clef attachée dans une Bible, la clef a tourné. Ce présage annonce que Gaudin se porte bien et prospère. HONORÉ DE BALZAC, La Peau de chagrin, 1831, page 135. D.— Par analogie, au figuré. [Déterminé par un complément du nom, un adjectif possessif ou qualificatif] 1. Texte, document servant de référence absolue à une croyance, à une doctrine. Synonymes : bible, credo. D'autres, suspects de tiédeur envers l'évangile hitlérien (FRANCIS AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, page 357 ). Du « catéchisme de Boston » au XVIIIe. siècle jusqu'à certains évangiles du service social en honneur aujourd'hui (FRANÇOIS PERROUX, L'Économie du XXe. siècle. 1964, page 587 ). 2. Loi, règle immuable (de pensée, de conduite, etc.) adoptée et prônée par quelqu'un. La suppression, voilà mon évangile (ALBERT CAMUS, L'État de siège, 1948, page 278) : Ø 8. Est-ce réellement moi pour qui la règle du foyer fut toujours un évangile qui rentre de la sorte, le visage hagard et sans un mot d'excuse? JACQUES DE LACRETELLE, Silbermann, 1922, page 148. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 949. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 3 353, b) 1 532; XXe. siècle : a) 2 714, b) 2 973.

« page 249 ). — Locutions diverses. · Jurer, prêter serment sur l'Évangile, la main sur l'Évangile.

Prêter serment en posant la main sur l'Évangile ou en invoquant l'Évangile.

Urbain Grandier, tragédie non pas en cinq actes, comme je le prétendais, mais en trois seulement, ainsi que me l'a juré sur l'Évangile l'illustre prestidigitateur, M.

Comte (ALFRED DE MUSSET, dans la Revue des Deux-Mondes, 1833, page 735 ).

Il présente l'évangile à Gilbert, qui y pose la main.

Gilbert.

— Je jure, la main sur l'évangile, et avec ma mort prochaine devant les yeux, que cet homme est un assassin; que ce poignard, qui est le sien, a servi au crime (VICTOR HUGO, Marie Tudor, 1833, journée 2, 8, page 131 ). · Vrai comme l'Évangile.

Une affirmation catégorique, absolument certaine.

— Vous voyez donc combien c'est faux! — Je ne dis pas que cela soit vrai comme l'Évangile (LÉON GOZLAN, Le Notaire de Chantilly, 1836, page 257 ). · Au figuré, familier. Parole d'évangile.

Chose sûre, fiable, digne de foi.

Voyez, dit-il, quelle exactitude! Ces gens-là comptent jusqu'aux fractions.

Et votre chiffre est désormais parole d'évangile (LOUIS REYBAUD, Jérôme Paturot à la recherche d'une position sociale, 1842, page 274 ). Croire quelque chose comme l'évangile/comme parole d'évangile. Le croire fermement, y adhérer sans restriction.

Testevel avalait ces billevesées comme paroles d'évangile (GEORGES DUHAMEL, Le Désert de Bièvres, 1937, page 244 ). Tout ce qu'il dit n'est pas mot/parole d'évangile.

Il ne faut pas croire aveuglément tout ce qu'il dit, certaines de ses assertions sont sujettes à caution.

— Autrement dit, vous doutez de la parole de George? dit Scriassine.

— Je ne la prends pas pour un évangile (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 298 ). 2.

Au singulier ou au pluriel.

Chacun des quatre livres canoniques rédigés respectivement par saint Matthieu, saint Marc, saint Luc et saint Jean, contenant la vie et la doctrine du Christ.

Évangiles canoniques*, synoptiques*; les Évangiles (= les quatre); le quatrième Évangile ou Évangile de (saint) Jean, selon (St) Jean.

Les Évangiles ont été rédigés entre les années 65 et 100 après Jésus-Christ (ROGER MARTIN DU GARD, Jean Barois, 1913, page 235 ).

Le royaume de Dieu nous est intérieur.

C'est dans l'Évangile de Luc (HENRI PETIOT, DIT DANIEL-ROPS, Mort, où est ta victoire?, 1934, page 151) : Ø 3.

L'Évangile de Jésus-Christ suivant S.

Matthieu est l'Évangile écrit ou rédigé par un Saducéen converti et transformé.

Celui de S.

Marc est d'un Essénien.

Celui de S. Luc est d'un Pharisien.

Celui de S.

Jean est d'un Juif Platonicien. Ces différences n'empêchent pas une certaine unité de régner dans ces quatre Évangiles. PIERRE LEROUX, De l'Humanité, de son principe et de son avenir, tome 2, 1840, page 786. — En particulier. a) Évangile (apocryphe*).

Livre non canonique rapportant certains traits de la vie et de la doctrine du Christ. Évangile d'Ève; Évangile de l'enfance : 2. »

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