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Dictionnaire en ligne: DRU, DRUE, adjectif et adverbe.

Publié le 22/01/2016

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Dictionnaire en ligne: DRU, DRUE, adjectif et adverbe. I.— Emploi adjectival. A.— [En parlant de végétaux] Qui a des pousses nombreuses, serrées et vigoureuses. Herbe drue, blé dru; arbre, feuillage dru; une végétation épaisse et drue. Ils [les ruisselets] se cachaient sous les taillis drus où seuls les lièvres pouvaient les suivre (GUSTAVE KAHN, Le Conte de l'or et du silence, 1898, page 95) : Ø 1. Les faucheurs taillent des couloirs dans les champs de blé. La moisson est drue sur la terre : on dirait que toutes les tiges sont bâties en fer. JEAN GIONO, Poids du ciel, 1938, page 45. — Par métaphore. L'enfant (...) avait poussé dru, en mauvaise herbe (ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 39 ). Parfois les mauvais désirs poussent plus drus dans un coeur labouré par la contrition (FRANÇOIS MAURIAC, Le Fleuve de feu, 1923, page 189 ). B.— Par analogie. 1. Dont les éléments constituants sont nombreux et resserrés (dans l'espace ou dans le temps). a) [En parlant du système pileux] Barbe, moustache drue; cheveux, sourcils drus. Une de ces figures dont le poil dru et noir repousse aussitôt que le rasoir y a passé (FRANCIS JAMMES, Mémoires, 1922, page 90 ). b) [En parlant des phénomènes atmosphériques] Averse drue. La neige se mit à tomber par rafales drues, rapides, épaisses (JOSEPH PEYRÉ, Matterhorn, 1939, page 278 ). La pluie s'est mise à tomber de plus en plus drue (MICHEL BUTOR, La Modification, 1957, page 124 ). 2. Qui est répété plusieurs fois dans le temps, fréquent. Elle se mit à sangloter par petits sanglots ramassés et drus (GERMAINE GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, page 260 ). C.— Par extension. 1. Vigoureux, fort. a) Vieux. [En parlant d'une personne, d'un être vivant] Qui est d'une solide constitution. Ces moineaux sont drus, ils sont drus comme père et mère (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1878). Mélie se hâta (...) de faire claironner à Montigny mon mariage « avec un homme tout à fait bien, un peu fort d'âge, mais encore bien dru » (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine en ménage, 1902, page 25 ). Ce fut ainsi (...) des enfants drus, de la belle graine de Solognots, qui s'élevaient sans maladies (MAURICE GENEVOIX, Raboliot, 1925, page 228 ). Il se porte bien..., dit-elle en tapotant la joue du petit, comme il est fort, comme il est dru! (HENRI PETIOT, DIT DANIEL-ROPS, Mort, où est ta victoire?, 1934, page 440 ). — Par extension, familier. Dégourdi, alerte, vif. Papa va dans le jardin s'asseoir sous les noisetiers, et il ne s'est pas aperçu qu'il y a près de lui un nid de fauvettes, un autre de pinsons, (...). Faut-il qu'il soit peu dru! (JULES RENARD, Journal, 1897-99, page 418 ). b) [En parlant d'un inanimé, souvent avec une idée de densité, de compacité] — [Partie du corps] Une petite gorge drue de fillette attachée très haut (EDMOND DE GONCOURT, Les Frères Zemganno, 1879, page 194 ). Entraînée à la course, à la lutte, ses muscles [d'Antiope, reine des Amazones] étaient fermes et drus autant que ceux de nos athlètes (ANDRÉ GIDE, Thésée, 1946, page 1418) : Ø 2. Une petite de quinze ans, au torse plantureux et dru, défait sa dernière sandale. HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Voyage en Italie, tome 1, 1866, page 268. — [Phénomène atmosphérique] Un vent court et dru brosse vigoureusement la mer (ALBERT CAMUS, L'Été, 1954, page 171 ). — [Chose en mouvement] Un jet puissant et dru. Les arbres (...) commençaient à allonger leur ombre sur le sol, si drue qu'elle en paraissait consistante (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1932, page 245 ). Une flamme jaillit, épaisse, drue, rouge comme du sang (JEAN GIONO, Que ma joie demeure, 1935, page 150 ). Emploi comme substantif avec valeur de neutre (confer au plus fort de) Il aurait voulu mordre au plus dru de cette odeur, comme un chien ivre au plus dru de la racine d'un jet d'eau (HENRI DE MONTHERLANT, Les Lépreuses, 1939, page 1435 ). 2. Au figuré. Robuste, vigoureux, vif. Un langage dru et imagé; un style dru; une langue verte et drue; une verve, une éloquence drue. Je ne veux pourtant pas lui dire [à Mme. Vernet] que l'amour le plus dru marche six mois à peine (JULES RENARD, L'Écornifleur, 1892, page 112 ). À écouter L'Otage (...) j'ai gagné de vouloir relire ce poème dru, le plus « Claudel » qui soit (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Jumelle noire, 1938, page 45 ). Le sens de l'avoir est en même temps enraciné dans la violence drue de l'instinct (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 535) : Ø 3. La prose de Scarron est une excellente prose, pleine, drue, d'une belle venue et d'une franche allure. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Génie latin, 1909, page 63. II.— Emploi comme adverbe. De manière abondante et serrée. A.— [Après des verbes se rapportant à l'agriculture] Pousser dru; planter, semer dru. Il [Lepailleur] n'était point passé par là depuis longtemps, jamais il n'aurait cru que la semence lèverait si dru (ÉMILE ZOLA, Fécondité, 1899, page 334 ). B.— Par analogie. 1. [À propos de la pluie ou d'un autre phénomène atmosphérique] Tomber dru. — Par métaphore. On se trouvait ensuite exposé aux flèches et aux viretons qui pleuvaient dru des murs (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les Contes de Jacques Tournebroche, 1908, page 76 ). Il avait encouru l'excommunication (...) de telles foudres tombaient dru sur les gens d'Église sans leur faire grand mal (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Vie de Jeanne d'Arc, tome 2, 1908, page 441 ). Les sentences capitales pleuvant dru sur les lords qui déplaisaient à Élisabeth (PAUL MORAND, Londres, 1933, page 227 ). — Locutions proverbiales (souvent par hyperbole) Dru comme grêle. Dans ces maisons pauvres où les congés tombent dru comme grêle, dix années avaient suffi pour changer presque tous les locataires (ÉMILE ZOLA, Jacques Damour, 1884, page 337 ). Dru comme mouches. Dans ces temps où les gens mouraient dru comme mouches (HONORÉ DE BALZAC, L'Enfant maudit, 1831-36, page 341 ). 2. [À propos de coups qui s'abattent sur quelqu'un ou quelque chose] Vigoureusement, à force de coups successifs. Battre, (populaire) cogner (quelqu'un) dru. Au siège d'Orléans, on la voit [Jeanne d'Arc] (...) frapper rude et dru sur l'ennemi (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 2, 1851-62, page 410 ). C'est une laveuse au lavoir Tapant ferme et dru sur la lessive (PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 3, Dédicaces, 1890, page 92 ). 3. [Après des verbes exprimant des actions ou des mouvements autres que frapper] Beaucoup et vite. (Quasi-)synonyme : taper dur. Le soleil tapait dru (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 433 ). Une eau millénaire coule dru d'une fontaine (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Gigi, 1944, page 226 ). Populaire. Jacasser, jaser dru. Le peuple rigola ferme et se soûla dru (PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 4, Mémoires d'un veuf, 1886, page 229 ). On fumait si dru qu'il fallut entr'ouvrir les fenêtres (RAYMOND QUENEAU, Les Enfants du limon, 1938, page 184 ). C.— Par extension. Avec force, avec intensité, avec vigueur. De gros baisers claquant plus dru que des châtaignes au feu (FERDINAND FABRE, Norine, 1889, page 57 ). Son feuillage, tout desséché par l'hiver, tenait encore dru (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND DANS LE DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (PAUL GUÉRIN) 1892). — Au figuré et familier. Vous y allez dru (DICTIONNAIRE GÉNÉRAL DE LA LANGUE FRANÇAISE AU CANADA (LOUIS-ALEXANDRE BÉLISLE) 1957). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 345. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 79, b) 476; XXe. siècle : a) 685, b) 731. DÉRIVÉS : Drument, druement, adverbe, rare. De manière drue. a) [Correspond à dru I B 1] Il y avait aux parois deux ou trois petites fenêtres, si drument treillissées d'épais barreaux de fer qu'on n'en voyait pas la vitre (VICTOR HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, page 493 ). b) [Correspond à dru I B 2] Il [Charles IX] entraîna le premier président, le vieux conseiller (...) et les bourgeois à boire si druement, que la reine Catherine sortit au moment où elle vit la gaieté sur le point de devenir bruyante (HONORÉ DE BALZAC, Le Martyr calviniste, 1841, page 259 ). c) [Correspond à dru I C 2] Je ne vois pas que la législature manque d'énergie... Il me semble qu'elle a déjà sauvé sept ou huit fois la patrie, et qu'elle vote assez druement les impôts (HONORÉ DE BALZAC, Œuvres diverses, tome 2, 1830-35, page 143 ).

« — [Partie du corps] Une petite gorge drue de fillette attachée très haut (EDMOND DE GONCOURT, Les Frères Zemganno, 1879, page 194 ).

Entraînée à la course, à la lutte, ses muscles [d'Antiope, reine des Amazones] étaient fermes et drus autant que ceux de nos athlètes (ANDRÉ GIDE, Thésée, 1946, page 1418) : Ø 2.

Une petite de quinze ans, au torse plantureux et dru, défait sa dernière sandale. HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Voyage en Italie, tome 1, 1866, page 268. — [Phénomène atmosphérique] Un vent court et dru brosse vigoureusement la mer (ALBERT CAMUS, L'Été, 1954, page 171 ). — [Chose en mouvement] Un jet puissant et dru.

Les arbres (...) commençaient à allonger leur ombre sur le sol, si drue qu'elle en paraissait consistante (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1932, page 245 ).

Une flamme jaillit, épaisse, drue, rouge comme du sang (JEAN GIONO, Que ma joie demeure, 1935, page 150 ).

Emploi comme substantif avec valeur de neutre (confer au plus fort de) Il aurait voulu mordre au plus dru de cette odeur, comme un chien ivre au plus dru de la racine d'un jet d'eau (HENRI DE MONTHERLANT, Les Lépreuses, 1939, page 1435 ). 2.

Au figuré.

Robuste, vigoureux, vif.

Un langage dru et imagé; un style dru; une langue verte et drue; une verve, une éloquence drue.

Je ne veux pourtant pas lui dire [à Mme. Vernet] que l'amour le plus dru marche six mois à peine (JULES RENARD, L'Écornifleur, 1892, page 112 ).

À écouter L'Otage (...) j'ai gagné de vouloir relire ce poème dru, le plus « Claudel » qui soit (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Jumelle noire, 1938, page 45 ).

Le sens de l'avoir est en même temps enraciné dans la violence drue de l'instinct (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 535) : Ø 3.

La prose de Scarron est une excellente prose, pleine, drue, d'une belle venue et d'une franche allure. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Génie latin, 1909, page 63. II.— Emploi comme adverbe.

De manière abondante et serrée. A.— [Après des verbes se rapportant à l'agriculture] Pousser dru; planter, semer dru.

Il [Lepailleur] n'était point passé par là depuis longtemps, jamais il n'aurait cru que la semence lèverait si dru (ÉMILE ZOLA, Fécondité, 1899, page 334 ). B.— Par analogie. 1.

[À propos de la pluie ou d'un autre phénomène atmosphérique] Tomber dru. — Par métaphore.

On se trouvait ensuite exposé aux flèches et aux viretons qui pleuvaient dru des murs (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les Contes de Jacques Tournebroche, 1908, page 76 ).

Il avait encouru l'excommunication (...) de telles foudres tombaient dru sur les gens d'Église sans leur faire grand mal (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Vie de Jeanne d'Arc, tome 2, 1908, page 441 ).

Les sentences capitales pleuvant dru sur les lords qui déplaisaient à Élisabeth (PAUL MORAND, Londres, 1933, page 227 ). — Locutions proverbiales (souvent par hyperbole) Dru comme grêle.

Dans ces maisons pauvres où les congés tombent dru comme grêle, dix années avaient suffi pour changer presque 2. »

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