Vocabulaire: CONFIDENCE, substantif féminin.

Vocabulaire: CONFIDENCE, substantif féminin. A.— Vieilli. Confiance intime. Mon cher Maître, je continue à mettre toute ma confiance et toute ma confidence en vous (PAUL VERLAINE, Correspondance [avec Victor Hugo] , tome 3, 1873, page 145 ). Le petit visage d'Augustin est tendu, fermé, sans confidence (JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 1, 1933, page 82 ). — Par métaphore. Nos maîtres laïques ont gardé tout notre coeur et ils ont notre entière confidence (CHARLES PÉGUY, L'Argent, 1913, page 1120 ). · En confidence. L'oriental lui semblait bien plus que nous en confidence avec la dignité de son propre corps (MARCEL JOUHANDEAU, Monsieur Godeau intime, 1926, page 176 ). — Par métonymie. DROIT CANONIQUE. " Convention secrète et illicite, par laquelle une personne donne ou fait donner un bénéfice à une autre, à la charge que le titulaire lui en donnera ou lui en laissera la disposition et le revenu. Tenir un bénéfice en confidence, par confidence " (Dictionnaire de l'Académie Française). B.— Communication particulière le plus souvent orale que l'on donne ou que l'on reçoit sous le sceau du secret. Faire, ne pas faire de/des confidences; se faire des confidences. Ces dames (...) se faisaient leurs confidences (PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, Contes pour lire à la chandelle, 1897, page 53) : Ø 1.... en même temps qu'il faut supprimer absolument des attributions domestiques tout ce qui les rend avilissantes, il faut supprimer la familiarité morale, les confidences, les épanchements, même les entretiens inutiles et les causeries oiseuses. AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 2, 1855, page 442. Ø 2. Il adorait les confidences, les longues analyses de pensée, et la sincérité totale lui paraissait plus facile avec Claire parce qu'elle n'était pas sa maîtresse. ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, Ariel ou la vie de Shelley, 1923, page 184. SYNTAXE : Confidence agréable, délicate, imprudente; confidences détaillées, interminables, scabreuses; fausse, naïve confidence; confidence d'un propos, d'un secret; confidence de ses chagrins, de ses pensées; confidence (d') des alcôves; un cahier de confidences; besoin de confidence; poids d'une confidence; être dans la confidence; attirer une confidence; échanger des confidences; répugner aux confidences; reculer devant une confidence; provoquer, révéler, trahir les confidences de quelqu'un; se laisser aller à des confidences. · Être, mettre dans la confidence : Ø 3. « Il paraît, dis-je en moi-même, que je ne suis pas le seul dans la confidence et que le secret de Périclès ressemblera bientôt au secret de Polichinelle. » EDMOND ABOUT, Le Roi des montagnes, 1857, page 199. · Fausse confidence : Ø 4. Ce même instinct de comédie qui m'avait guidé dans ma fausse confidence me fit mettre derrière chaque phrase l'intonation que je jugeais devoir lui plaire davantage. PAUL BOURGET, Le Disciple, 1889, page 145. — Par analogie. Le Couchant retient un moment son quadrige Et c'est le Soir, l'insaisissable confidence (JULES LAFORGUE, Poésies complètes, 1887, page 86) : Ø 5.... de plus en plus, l'art devient une confidence, celle d'une âme individuelle, qui s'exprime et se rend visible tout entière à l'assemblée dispersée, indéfinie des autres âmes. HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Voyage en Italie, tome 2, 1866, page 172. — Locutions et expressions. Aborder le chapitre, entrer dans la voie des confidences; être en veine de confidence; en grande, en toute confidence. De confidence en confidence, Monselet me conte sa peine, son ennui d'être gros (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1862, page 1023 ). · Vieilli, locution adverbiale. En confidence. Secrètement, sous le sceau du secret. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2 183. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 511, b) 2 778; XXe. siècle : a) 3 237, b) 3 705. DÉRIVÉS : Confidentiaire, substantif masculin. DROIT CANONIQUE. " Celui qui tient un bénéfice par confidence " (Dictionnaire de l'Académie Française). Par analogie. Personne substituée pour transmettre un bien à une autre que la loi n'autorise pas à accepter le dit bien.