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L'affirmation de l'aire pacifique : réalités et limites ?

Publié le 27/02/2008

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Alors que les planisphères traditionnels font de l'Atlantique le centre du monde, géographes, stratèges et décideurs affirment que le Pacifique devient aujourd'hui une région privilégiée du globe. Beaucoup défendent, de manière parfois excessive, la thèse selon laquelle l'océan Pacifique serait devenu « l'océan de l'avenir», «le nouveau centre de l'économie mondiale », bref, le principal foyer de la vie économique et politique du monde, comme la Méditerranée antique et médiévale, puis l'Atlantique de la Renaissance au début du XXe siècle. Certes la thèse est séduisante. Grâce à de multiples facteurs, des États dynamiques prospèrent sur ses rives, les échanges y sont très intenses. Son importance économique et son étendue en font un espace disputé, très important stratégiquement. L'économie et les échanges mondiaux seraient-ils en train de basculer des rives de l'Atlantique vers celles du Pacifique ? Quelles sont les limites qui font obstacle à ce renversement de situation?

« Au Nord le Japon et les Etats-Unis, avec essentiellement la Californie, sont les sièges de la technologie la plusévoluée, de puissances industrielles et financières.

Face à la mégalopolis japonaise, les régions pacifiques des États-Unis sont parmi les plus dynamiques du pays.Ils ont organisé des aires d'influence à leur service mais les États-Unis exercent une domination plus complète grâceà des atouts : leur puissance militaire, leurs alliances, leur monnaie et leurs entreprises multinationales.

Tout cecileur assure une domination économique incontestable. 2.

Trois groupes de pays sont entraînés dans un processus de croissance rapide Les «Quatre tigres» ou « dragons »(Corée du Sud, Hong Kong, Singapour, Taïwan) ont réussi un envol économique fulgurant en développant deséconomies extraverties, et sont devenus des N.P.I.

En 1987, le taux de croissance s'est situé en moyenne autourde 10%.

Leurs atouts sont multiples : une main-d'œuvre abondante et bon marché, des zones franches ou desparadis fiscaux qui ont attiré capitaux étrangers et technologie, base d'un essor industriel et commercial.

Ils sontdevenus des concurrents redoutés, aussi bien pour des produits banals que pour ceux ayant recours à unetechnologie avancée.— Ils entraînent dans leur sillage d'autres États, encore au stade de pays-ateliers : Indonésie, Malaisie, Philippines,Thaïlande (pays du sud-est asiatique spécialisés avant tout dans la fabrication de biens de consommation etutilisant une main-d'oeuvre bon marché).

Leurs industries manufacturières progressent rapidement.— L'Australie et la Nouvelle Zélande s'affirment comme des puissances exportatrices de matières premières minéralesou agricoles et de sources d'énergie.

Ce sont aussi des pays industrialisés, dont les P.N.B.

par habitant sontrespectivement proches de ceux de la France et de l'Italie.

En outre l'Australie est confirmée dans son rôle depuissance régionale, par ses échanges avec l'Asie et par la réduction de l'ANZUS à une relation bilatérale avecWashington.— Le Mexique, dans une certaine mesure, participe à ce processus, car il aménage sa rive occidentale longtempsdélaissée en vue de profiter de l'expansion asiatique. 3.

Deux puissances continentales se lancent dans l'ouvertureAutrefois en retrait, la Chine et l'URSS aspirent désormais à jouer un rôle à la mesure de leur puissance, en s'ouvrantsur le Pacifique, nouveau pôle attractif.— L'URSS: elle veut développer ses débouchés ; le B.A.M.

est la clé du développement des énormes réserves deSibérie orientale ;elle a déjà développé d'importantes activités de pêche.— La Chine : ses plus puissantes zones industrielles sont sur cette façade maritime : Anshan, Shanghaï, Beijing ;elle tente d'accélérer sa croissance avec l'aide extérieure dans ses Z.E.S.

(Zones économiques spéciales) et avec lacréation de sociétés mixtes, les « joint-ventures ». 4.

Des rivages en retraitLes pays d'Amérique centrale (Nicaragua, Salvador...), du versant pacifique de l'Amérique du Sud (Chili, Pérou,Colombie...) et de l'Asie du sud-est (Viet-Nam, Cambodge...) sont les «trous noirs » économiques de cette partie dumonde en pleine mutation.Les innombrables îles du Pacifique sont partagées entre plusieurs zones d'influences, américaine et françaiseessentiellement.

Même indépendants, la plupart des îles et archipels sont pauvres et incapables d'assumer seuls leurdéveloppement. 5.

ConclusionLes activités industrielles et tertiaires sont de plus en plus localisées sur les façades maritimes. B - UNE VIE DE RELATION QUI S'INTENSIFIE 1.

Des axes majeurs d'échanges commerciaux Dans le Pacifique Nord apparaissent des échanges ouest-est entrel'Amérique154 du Nord et le Japon, ainsi que les N.P.I.

C'est un chassé-croisé de produits industriels.

Le Japon est le lerfournisseur des États-Unis.Dans le Pacifique Ouest ce sont des échanges nord-sud entre le Japon, les 4 Dragons, l'Australie, la NouvelleZélande et les pays ateliers.

En retour des produits bruts, le sud reçoit du nord des produits manufacturés.Des courants secondaires apparaissent :— des Etats-Unis vers l'Australie, la Nouvelle Zélande, l'Amérique latine ;— du Japon vers l'Amérique latine, zone qui s'ouvre de plus en plus au géant asiatique.Les activités sont de plus en plus littoralisées grâce aux facilités d'échanges qu'offre la navigation maritime.

L'essordes grands ports de conteneurs reflète le glissement du commerce mondial des produits manufacturés vers cetocéan (Hong Kon, Kaoshiung, Tàïwan, Singapour, Kobé...) 2.

Une interdépendance technologique et financièreLes échanges s'intensifient de plus en plus entre les pôles économiques du Pacifique :— dans le domaine technologique, ils tournent désormais à l'avantage du Japon ;— dans le domaine financier, les flux s'intensifient et se compliquent.

Longtemps premiers investisseurs à l'étranger,les États-Unis sont devenus le premier pays d'accueil de capitaux, mais le solde est en faveur de la 1" puissanceéconomique mondiale.

Les grandes places financières (San Francisco, Tokyo, Hong Kong, Singapour) tissent desliens qui renforcent l'interdépendance.. »

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