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L'Agonie Du Pére Goriot

Publié le 25/09/2010

Extrait du document

 

Plan analyse

 

I) Un extrait pathétique

II) La passion filiale

III) Le christ de la paternité

 

Introduction

 

Recréer à la perfection la société de son époque à travers la fresque qu’il intitule en 1842 La Comédie Humaine, voilà le but que s’est fixé Honoré de Balzac. Il explore les différentes classes sociales et présente les individus qui les composent pour « enfermer « le monde qui l’entoure dans un édifice qui pourrait, selon sa propre formule, « faire concurrence à l’état civil «. c’est dans cette perspective qu’il compose en 1935 Le Père Goriot, l’un des tout premier ouvrage qui compose la Comédie Humaine. Dés l’incipit, de ce roman d’apprentissage, qui présente des scènes de la vie privée «, l’auteur met en place le cadre de l’action avec une extrême précision et dépeint dans le réalisme le plus pur l’intérieur et l’extérieur d’une pension. Dans l’extrait proposé, alors que Rastignac revient d’un bal chez mme de Beauséant, l’état du Père Goriot s’empire. Ce dernier est persuadé que ses filles viendront mais Anastasie est en affaire avec son mari, et Delphine est épuisé par le bal. Comment Balzac arrive à retranscrire l’agonie du Père Goriot ?

 

I) Un extrait pathétique

 

1) Un délire pathétique

 

-L’absence des filles au chevet de leur père rend l’extrait pathétique.

-Le monologue est associé au délire.

-La pathétique touche les êtres vulnérables.

-La présence de la négation : « ne viendront pas «

-Le Père Goriot reste généreux même abandonné → il pense encore à ses filles et à leurs fortune → altruisme.

- Il maudit les gendres mais demande à Eugène d’aimer sa Delphine → paradoxe → délire.

 

2) Une souffrance extrême

 

-Goriot reste discret tout au long du roman, mais en mourant, il libère sa rancœur

-Répétition : « rage «, « mort «, « ne…pas « → obsession

- asyndète : phrases incomplètes.

-« donc « → la mort

- exclamation→ crise de désespoir

-« de mes chagrins, de mes douleurs, de besoins « → rythme ternaire

-« scélérates, des infâmes « rythme binaire

 

3) Un être proche de la mort

 

-Goriot revoit sa vie défilée → « je vois ma vie défiler « → la mort ne le tourmente pas mais c’est l’abandon de ses filles

-Désire de vengeance : « compromettent leur agonies « → il projette son agonie sur elles.

-L’abandon est vue comme un meurtre : « parricide «, « scélérates «, « elles commentent tous les crimes en un seul «

-« Je me relèverai la nuit de mon cercueil pour les re maudire « → le spectre de la vengeance → hamelet

- Goriot retourne la vengeance contre lui : « Crevez-les ! «, « coupez-moi la tête, laissez-moi seulement le cœur. «

-On ne voit qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux « St Exupérit.

 

II) La passion filiale

 

1) Un amour malsain

 

« Je suis dupe « → son amour est fondé sur une imposture.

-pendant toute sa vie il n’a rien vu, ou rien voulu voir mais la mort lui rend sa lucidité : « je vois «

-« Si elles ne sont pas venues, elles ne viendront pas « → vérité de Lapalisse

-Goriot est monomaniaque : il ne s’intéresse qu’à ses filles → destruction

 

2) Une déclaration sincère

 

-L’affection paternelle se manifeste malgré la rage. Il y a même de la tendresse : le père Goriot appelle ses filles par des diminutifs comme « Nasie « au lieu d’Anastasie.

-L’amour fou de Goriot reprend le dessus en permanence. En effet, Goriot est aveugle et défend ses filles par moments : « qu’est-ce que je dis ? « 

-Goriot a besoin d’alimenter sa passion et il va alors projeter son amour sur Rastignac : « vous êtes mon fils, Eugène, vous «. Rastignac est donc un relais dans une passion ambiguë et particulière. 

-Goriot va loin dans la folis en incitant Eugène à aimer sa fille puis il lui demande d’être un père pour ses filles. Goriot veut donc lui faire partager sa paternité qu’il ne possède pas lui.

 

III) Le Christ de la paternité

 

1) Un  personnage tragique

 

Le personnage Goriot lutte contre des forces invisibles et qui va donc vers une mort tragique. Goriot est donc sacrifié sur l’autel de la patérnité. Son agonie rappelle la passion du christ et même L’assassinat de Marat. D’ailleurs, on retiendra cette expression balzacienne : « une effroyable tragédie parisienne «. La tragédie passe par des actes cruels comme par exemple l’idée de se crever les yeux comme le Père Goriot. Ici, Goriot est comme Œdipe, il se créve les yeux au moment de découvrir la vérité. Il y a dans ce passage des aspects liés à la religion comme par exemple avec un vocabulaire lié au blasphème : « scélérates «.

 

2) Un personnage symbolique

 

Le Père Goriot est ici symbole du malheur et de l’amour paternel.

 

Conclusion

 

On a ici un texte intensément pathétique qui décrit un amour absolu. On retrouve cette pureté des sentiments présents dans les textes tragiques. En effet, cette passion a débouché sur le délire, la démence et la dégénérescence. Ce drame familial peu aussi être lu comme le symptôme de la dégénérescence sociale. En effet, la famille pour Balzac est à la base de la société. « La société, le monde roulent sur la paternité, tout croule si les enfants n’aiment pas leurs père «.

 

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