Agrippa d'AUBIGNÉ : Méditations sur les Psaumes
Publié le 24/09/2012
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Les Meditations sur les Pseaumes offrent un exemple indiscutable de prose poétique qui, plus librement peut- être encore que l'alexandrin , laisse s'épanouir les grandes vagues lyriques de l'inspiration ... Mais jamais l'image ne se réduit chez d'Aubigné à un pur jeu de symboles, chacune, par quelque détail infime, retrouve la plénitude de sa réalité concrète. A l'homme le moins religieux, les méditations offrent une sorte de fê te de l'imagination non sans analogie avec les poèmes de Claudel où le rituel sacramentaire, la liturgie s'identifient à la success ion des saisons et des fruits de la terre...
«
Très ardent calvi niste, le poète d'Aubigné , compa gnon d'armes et
homme de confiance
d'Henri
IV , composa
ces textes entre 1588 et 1626.
Ils furent édités en 1630, à Genève, dans un vo lume intitul é Pet ites Œuvres m êl ées.
Il y e ut sans doute une
parution antérieure,
mais nous n en avons pas trace.
Agrippa d'Aubi gné
Le livre
"P lusieurs diverses occasions m'ont excité aux Meditations
que
ce livret vous presente, lesquelles sont specifiees parti
culierement en leur place"
L
e recueil s'ouvre par une méditation sur la paix envoyée
par l'auteur
à Henri IV après son refus d'accepter l'inv i
tation royale au baptême du dauphin , le futur Louis XIII.
D 'Aubigné n'hésite pas à glisser au roi des conseils sur la
manière de gouverner.
La seconde méditation est destinée à
consoler un noble protestant (peut-être La Trémoille) qui n'a
reçu aucune récompense pour sa fidélité au monarque; l'auteur
évoque
l ' ingratitude des grands et s'identifie sans doute au
dédicataire.
La troisième, dans le même espr it, s'adresse au
vicomte de Gourdon , se igneur gascon fort marri de n'avoir pas
obtenu la décoration du
Collier du Saint-Esprit...
La quatrième,
la plus
ancienne chronologiquement, est sur une repentance
que fit Henri IV
à La Rochelle après avoir été admonesté par
ses ministres à propos de ses dons aux catholiques
et de ses
coûteuses amours ...
Le cinquième texte, lon g cri de souffrance
qu'arrache au poète la disparition de sa femme, Suzanne de
Lezai , est
le plu s émouvant.
Le recueil se clôt sur l 'évocation
de la mort d'
un ami genevois.
"Vous ne treuverez ici aucune piccoterie (taquinerie) de nos
controverses
!"
N
ourri de lectures sacrées comme tout fervent protestant ,
d 'Aubigné veut dans
ce recueil "faire voir comment les
pas sages de
l'Ecriture sont non seul ement comme un esmail
sur
l'or , mais comme les pierreries exquises et relevent le lan
gage le plus eslevé, confirment par axiomes, preuvent par
arrest du Ciel, illustrent par exemples et recreent les esprits qui
aiment Dieu par ravissantes lumieres
et parfaites beautez." Il
convie son lecteur à élever ses pensées à Dieu,
"au sein duquel
y
a propitiation , qui se tient volontiers près des cœurs
desolez".
En tê te de chaque méditation , le poète explique les circons
tances qui lui firent prendre la plume , et chaque psaume, décli
né verset par verset, lui inspire un commentaire religieux sou
vent teinté de politique ou d'affectivité comme la lamentation
consacrée
à la mort de son épouse..
»
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