L'ANNIVERSAIRE (À BERLIOZ) de Fantin-Latour

« UANNIVERSAIRE (À BERLIOZ) 1876 Peintre français Analyse ...., Le monument funèbre peint par Fantin­ Latour à l a mémoire d 'Hector Berlioz , mort à Paris en 1869 , est inspiré de l 'a rchitecture classi­ que : il rappelle le frontispice d'un livre portant le nom de l'a uteur et la date.

Certains de ses élé­ ments évoquent aussi l'art du xvllle siècle: a insi les figures féminines classiques éta ient-elles asso ­ ciées, dans la sculpture baroque et commémora­ tive, aux poètes et aux héros.

Le monument est encadré, dans sa partie supérieure, par une guirlande et un cyprès, dont la tonalité sombre rehausse encore la lumino sité du marbre .

L 'ange qui soutient la guirlande renvoi e à l'oratorio L'Enfance du Christ, de Berlioz.

Au centre de l a composition la muse Clio, vêtue de sombre, dési­ gne la tombe ; dans sa main un cartouche men­ tionne les titres des œuvres composées par le musicien français.

Quant à la jeune fille offrant la couronne de lauriers , elle n'est autre que Mar­ guerite ,, la protagoniste de La Damnati on de Faust.

A droite enfin , sont figurés Didon , l' h é - XIXe siècle Huile su r to ile 220 x 170 cm roïne des Troyens, ici de profil, et Roméo et Juliette , peints dans une attitude amoureuse .

Outr e ces personnages littéraires et mythologi­ que s, empruntés aux compositions de Berlioz , le peintre a figuré un homme de son temps : repré­ senté de dos , il rend lui aussi hommage au célè­ bre musicien.

L'œuvre C Une lithographi e et plusieurs études prépa ratoi­ res ont précédé ce tableau.

La toile fut achetée lors de l'expositio n de la Société des amis des arts de Grenobl e, en 1899 , en pmti e grâce aux fonds de la ville.

L'idée du suje t v int au peintr e pendant la repr ése ntation de la symphonie Roméo et Juliette , donn ée le 5 décembre 1875.

Hector Berlioz + Le compositeur a inspiré de nombreux pein­ tres et poètes français du milieu du xrx e siècle.

Sa production , très autobiographique, relate ses déboires amoureux.

Sa liaison passionnée avec l'actrice irlandaise Harriett Smithson , qui se conclut par un mariage mouvementé, inspira notamment la Symphonie fantastique.

Le musicien con nut également de gros soucis financiers : il en vint finalement à bout grâce aux vingt mille francs offerts par Paganini et l' aide de Franz Liszt.

Le Louvre conserve un saisissant portrait de Berlioz Du même peintre : PICTO 77 4 © Nardini Editore, 1994.

Uriade pour l'édition française, 1994.

dû au pinceau de Gustave Courbet, le père du réalisme français : cette œuvre reflète pleinement le tempérament du personnage.

Riche en références littéraires, l'œuvre du compositeur révèle un net penchant pour l' est hé­ tisme.

La critique a diversement apprécié cette préciosité , reprochant à Berlioz sa pauvreté d'in­ vention mélodique et son style parfois artificiel.

Les compositions de Berlioz s'imposent néan­ moins par la richesse des solutions musica les et par leur caractère moderne et précurseur.

Photo André Morin, musée de Grenoble 33-28 --------------------. »