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Arndt, « Chant pour les soldats allemands »

Publié le 19/02/2013

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Composé en mars 1813, lorsque débute la Befreiungskrieg (« guerre de Libération «) lancée contre l’Empire français, le « Chant pour les soldats allemands « de Ernst Moritz Arndt (l’un des théoriciens du pangermanisme) célèbre la patrie allemande et décline plusieurs thèmes pangermanistes fondamentaux. Y sont évoqués l’exaltation expansionniste et l’idée d’une grande Allemagne, l’inspiration belliqueuse (les « preux « Allemands doivent conquérir et / ou unifier les territoires passés évoqués), l’idéal de germanisation linguistique, la francophobie, etc. Cette manière d’hymne pangermaniste connaît son heure de gloire durant la première moitié du XIXe siècle.

« Chant pour les soldats allemands « d’Ernst Moritz Arndt

 

Quelle est la patrie d’un Allemand ? Est-ce la Prusse ? Est-ce la Souabe ? Les bords du Rhin où fleurit le pampre ? Ceux de la Baltique où vole le goéland ? Non, non, cent fois non ! C’est une patrie bien plus grande. Quelle est la patrie d’un Allemand ? Est-ce la Bavière ? Est-ce la Styrie ? La Frise aux gras troupeaux ? La Marche aux vigoureux forgerons ? Non, non, cent fois non ! C’est une patrie bien plus grande. Quelle est la patrie d’un Allemand ? Est-ce la Poméranie ? Est-ce la Westphalie ? Le pays balayé par le sable des dunes ? Les vallées où mugissent les flots du Danube ? Non, non, cent fois non ! C’est une patrie bien plus grande. Quelle est la patrie d’un Allemand ? Dis-moi quel est ce grand pays ? Est-ce la Suisse ? Ou encore le Tyrol Dont j’aime la terre et le peuple ? Oh non ! Non, cent fois non ! C’est une patrie bien plus grande. Quelle est la patrie d’un Allemand ? Dis-moi quel est ce grand pays ? N’est-ce point l’Autriche, Grande d’honneurs et de victoires ? Non, non, cent fois non ! C’est une patrie bien plus grande. Quelle est la patrie d’un Allemand ? Dis-moi quel est ce grand pays ? Le pays déchiré par la perfidie des princes ? Celui qui fut la proie de l’Empereur et de l’Empire ? Non, non, cent fois non ! C’est une patrie bien plus grande. Quelle est la patrie d’un Allemand ? Dis-moi quel est ce grand pays ? Aussi loin que la langue allemande résonne Et chante la gloire de Dieu dans les cieux, C’est là qu’est ta patrie. C’est là, preux Allemand, c’est là qu’est ta patrie. La patrie d’un Allemand, c’est le pays Où la poignée de mains est gage de serment, Où la fidélité illumine le regard, Où le cœur brûle d’amour. C’est là qu’est ta patrie. C’est là, preux Allemand, c’est là qu’est ta patrie. La patrie d’un Allemand, c’est le pays Capable d’une colère qui anéantisse la futilité gauloise, Où tout Français est l’ennemi, Où tout Allemand est un ami. La voilà ta patrie, C’est l’Allemagne tout entière ! L’Allemagne tout entière est ta patrie. Ô Dieu du Ciel, penche ton regard sur ce pays Et donne-nous la vraie vaillance allemande, Pour nous aider à l’aimer avec bonté et fidélité. La voilà, ta patrie, L’Allemagne tout entière est ta patrie.

 

 

Source : Arndt (Ernst Moritz), Cinq Chants pour les soldats allemands, traduit par Girault (R.), in Peuples et Nations d'Europe au xixe siècle, Paris, Hachette, 1996.

 

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