L'ATELIER DU PEINTRE de COURBET
Publié le 16/07/2012
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Parmi ceux-ci cependant, Eugène Delacroix, curieux de voir ces tableaux qui suscitaient tant d'hostilité. Il comprit d'emblée qu'il se trouvait devant des chefs-d'oeuvre... qu'il contempla tout à loisir, dans le pavillon désert...
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COURBET Gustave
PICTO
705
MUSÉE D'ORSAY
PARIS
L'ATELIER DU PEINTRE
1855
Peintre français
Analyse
Courbet réalise cette immense toile pour
exprimer ses conceptions artistiques et politi-
ques, en se servant de personnages fictifs ou réels
symbolisant ses choix.
Si bien que cette oeuvre,
manifeste du réalisme, apparaît aussi comme une
allégorie.
Courbet, qui avait participé aux événe-
ments révolutionnaires de 1848 était un républi-
cain déclaré, tout comme ses amis Proudhon,
Baudelaire, Daumier et Champfleury, et voulait
donner à son art une portée sociale.
Le titre qu'il
choisit de donner à son tableau,
L'Atelier du
peintre, allégorie réelle qui détermine une phase de
sept ans de ma vie artistique,
exprime la complexité
de ses intentions.
Il s'agit bien d'une allégorie
puisque les personnages sont symboliques, mais
celle-ci est bien « réelle » puisque ces personna-
ges sont liés aux événements vécus par l'artiste de
1848 à 1855.
L'ampleur de la tâche, par ses
dimensions comme par ses ambitions, témoigne
de l'importance que Courbet attachait à
L'Atelier
au
plan artistique comme au plan personnel.
L'artiste s'est lui-même représenté au centre
de la toile, par goût de l'autoportrait sûrement,
mais aussi pour exalter le rôle de l'art et de
l'artiste dans la société.
Sur la toile à laquelle il
travaille, un paysage ; à ses côtés, un modèle nu
et un enfant qui symbolise les générations futu
¨
L'artiste avait prévu de faire figurer cette
oeuvre à l'Exposition universelle de 1855, mais
elle fut refusée car Courbet n'avait pas présenté
l'étude de son oeuvre avant l'ouverture.
Dépité,
le peintre décida d'organiser une exposition per-
sonnelle d'une cinquantaine de toiles, dans un
baraquement situé près de l'entrée de l'exposi-
tion officielle, et orgueilleusement baptisé
« Pavillon du Réalisme » : le succès fut des plus
maigres et les visiteurs très rares.
Xle siècle
Huile sur toile 359 x 598 cm
res.
À droite, l'artiste a représenté ceux qui le
soutiennent : on reconnaît Champfleury assis,
Baudelaire lisant, son mécène le financier
Bruyas, Proudhon, et Juliette Courbet, modèle et
soeur de l'artiste.
À gauche, Courbet a situé ce qu'il réprouve : la
misère (une femme difforme vêtue en guenilles),
le chasseur, le marchand, une guitare et un
sombrero — qui apparaissent comme les attributs
de la peinture romantique—, un mannequin
d'atelier enfin dont les membres sans vie contras-
tent avec la vitalité du modèle vivant tourné vers
le tableau du peintre...
En réalité la plupart de
ces « réprouvés » sont des caricatures à peine
déguisées de personnalités politiques de l'époque
(Napoléon III en chasseur, Bertin en mar-
chand...), ce qui explique le scandale produit par
cette oeuvre lors de son exposition en 1855.
L'oeuvre
La toile est signée et datée en bas à gauche :
55
G.
COURBET.
En 1920, cette oeuvre refusée valait
700 000 francs.
Elle entra au Louvre grâce à une
souscription publique et grâce à la contribution de la
Société des amis du Louvre.
Depuis 1986, elle figure
en bonne place au musée d'Orsay.
Parmi ceux-ci cependant, Eugène Delacroix,
curieux de voir ces tableaux qui suscitaient tant
d'hostilité.
Il comprit d'emblée qu'il se trouvait
devant des chefs-d'oeuvre...
qu'il contempla tout
à loisir, dans le pavillon désert.
Courbet renouvela l'expérience lors de l'Expo-
sition universelle de 1867.
Mais cette fois l'artiste
n'était plus seul ; Édouard Manet, lui aussi, avait
fait élever un pavillon où il présentait une cin-
quantaine de tableaux.
Le « Pavillon du réalisme »
Du même peintre : PICTO 702 à 709
Photo R.M.N.
C Nardini Editore, 1993.
VPC Larousse-Laffont pour l'édition française, 1993.
17-26.
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