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En Attendant Godot - Beckett

Publié le 16/01/2011

Extrait du document

godot
En Attendant Godot
Samuel Beckett, 1953
 
I - Indications générales

           - Biographie de l’auteur
 
           Samuel Becket est un écrivain irlandais d’expression anglaise et française qui est né à Dublin le 13 avril 1906. Il est issu d’une famille protestante aisée et puritaine. En 1928, Beckett est nommé lecteur d’anglais à l’Ecole normal supérieure de Paris. De 1931 à 1937, il effectue de nombreux voyages, résidant tantôt en France, tantôt en Angleterre. Mais à partir de 1938, il se fixe définitivement à Paris. Après la Seconde Guerre Mondiale, il commence à traduire ses ouvrages antérieurs, notamment Murphy, en Français et à écrire des poèmes et des nouvelles dans cette langue. C’est grâce à ses pièces que Beckett acquiert une réputation croissante, qui conduit en 1969 à l’attribution du prix Nobel de littérature. Qu’il s’agisse des pièces, des romans ou des nouvelles, la thématique est apparemment la même et indéfiniment répétitive : le temps humain, l’attente, l’errance, la non-communication, la déchéance, la quotidienneté, l’aliénation et aussi, mais plus rarement, l’espoir, le souvenir et le désir. Il est un des rares et seuls écrivains qui a abandonner sa langue maternelle et en a adopté une autre pour s’exprimer et en bâtir une autre. Il meut à Paris, le 22 décembre 1989.
           Samuel Beckett est un dramaturge, un romancier, un poète et un essayiste.
 
Théâtre : - Fin de partie (1958)
              - Catastrophe (1982)
              - Tous ceux qui tombent (1957)
 
Romans : - Murphy (1938)
               - Molloy (1951)
               - L’innomable (1953)
               - Bing (1966)
 
Nouvelles : - L’expulsé (1946 - 1947)
                      - Suite (1946)
                      - Premier amour (1945 - 1946)
 
Essais : - Proust (1931)
           - Peintre de l’empêchement (1948)
 
Poésie : - Seven poems (1936)
 
Eceuil : - Foirade I jusqu’à IV (années 50)
 
 
           - Contexte littéraire
 
               Les courants littéraires de l’époque sont le Surréalisme, l’Existentialisme, le Théâtre de l’absurde et le Nouveau roman. On peut l’inscrire dans le Théâtre de l’         Absurde.
 
           - Contexte historique
 
           Beckett connu la première et deuxième guerre mondiale, mais ne s’en inspira nullement dans aucune de ses œuvres : tout ce qui se passe dans ses textes, est réduit aux dimensions d’un être qui n’est nulle part, insituable et institué, au-delà ou en en deçà de l’Histoire. Pour lui « L’Histoire est un cauchemar dont je souhaite m’échapper. »
 
II - Présentation générale de l’œuvre
 
           - Genre de l’œuvre
 
           En Attendant Godot est une pièce de théâtre brulesque.
 
           - Publication

           La première représentation eut lieu en 1953 au théâtre de Babylone dans une mise en scène de Roger Blin.
 
           - Œuvre isolée

           En Attendant Godot est une œuvre isolée qui n’appartient à aucun cycle ou emble d’œuvre.
 
           - Titre de l’œuvre
 
           Le choix du titre est du au fait que tout au long de la pièce, les deux protagonistes ne font qu’attendre Godot. De plus le titre de l’œuvre est l’expression la plus fréquente dans la pièce. Elle peut être considérée comme le fil conducteur de toute l’œuvre.
 
           - La structure l’œuvre

           Cette pièce de théâtre comporte seulement deux grandes parties. Elle ne fait donc pas parti du théâtre classique.
 
III - Etude précise

           - Le contexte spatio-temporel
 
           L’histoire n’est pas située dans le temps et ne comporte aucun indice temporel. Tout ce qui se passe dans ce texte, est réduit aux dimensions d’un être qui n’est nulle part, insituable et institué, au-delà ou en en deçà de l’Histoire. Pour Beckett, « L’Histoire est un cauchemar dont je souhaite m’échapper. » La pièce se passe sur le bord d’une route de campagne, près d’un arbre. Ce sont les seules indications qu’on nous donne dans toute l’œuvre.
 
 
 
- Les principaux personnages
 
Godot : On ne le voit jamais tout au long du livre mais Estragon et Vladimir en parlent dans arrêt et l’attendent en étant convaincus qu’il viendra même si ce ne sera pas le cas. On ne sait presque rien sur lui à part qu’il a une barbe blanche et qu’il bat le frère du garçon. Ce qui le qualifierait de brutal. En quelque sorte, on pourrait dire que Godot représente ce que chacun attend et qui ne vient jamais, l’espoir de changer quelque chose au quotidien qui se répète sans cesse. Cela dit, il semble être la « solution miracle », le « dernier espoir » pour nos deux vagabonds ou quelque chose qui mettrait fin à leur situation. On pourrait trouver plusieurs sens à Godot comme God signifiant « le sauveur »en anglais ou Goder qui veut dire « jouir » en Italien.
 
Vladimir : Il est optimiste et patient. Il s’obstine plus qu’Estragon à attendre et ne cesse de le lui répété pendant toute l’histoire. Il a lu la bible et y fait quelques allusions. Il est quelque sorte celui qui réfléchit le plus dans le duo, on pourrait le qualifier d’être le cerveau des deux.
 
Estragon : Il est nettement plus impulsif, a des sautes d’humeur et est très pessimiste. Il pense toujours au suicide et n’a pas une grande mémoire. Il n’arrête pas d’oublier qu’ils doivent attendre Godot. Il a des pulsions quasi animales comme quand il se jette sur les os de Pozzo. Il serait le corps en complémentarité avec Vladimir. Ces deux personnages forment un couple d’amis tellement habitué l’un à l’autre que ce n’est que la mort qu’ils se sépareront.
 
Pozzo : Il est vaniteux. Son état physique empire d’un acte à l’autre. Il se réveille aveugle et son nom. Il devient avec Lucky qui est son esclave, dans l’acte II, un couple totalement interdépendant, alors que dans l’acte I, il était le maître incontesté. Pozzo voulant dire « puits » en italien peut vouloir signifier que ce personnage représente le fond de l’humanité. Ce couple permet de faire passer le temps à Estragon et Vladimir dans l’acte I et II.
 
Lucky : Il est l’esclave de Pozzo et est totalement soumis et insulté par son « maître ». Il semble incapable de penser mais lorsque que Pozzo lui ordonne de penser, il débite un torrent de parole incohérente, comme s’il se vidait de ce qu’il habite. Son discours n’a alors aucun sens, mais sonne comme texte rempli d’idée. Lucky voulant dire « chanceux » en anglais prouve l’absurdité du livre. Le personnage qu’on qualifie de chanceux n’est autre que l’esclave qui reçoit une multitude d’ordre et de cou, que l’on nomme « porc » et qui doit porter toute affaire de Pozzo, un homme vaniteux.
 
Le Garçon : Messager de Godot n’ayant aucun caractère sinon la soumission.
 
           - Résumé

           Deux clochards, Vladimir et Estragon, sont au bord d'une route de campagne, près d'un arbre. Ils discutent de toutes sortes de préoccupations, mais les oublient l'instant d'après. Ce qui fait que toute leur conversation n'est qu'une immense vague d'absurdité. Le principal, voire le seul, fil rouge que l'on puisse trouver est qu'ils savent tous les deux, enfin, surtout Vladimir, car Estragon ne cesse de l'oublier, qu'ils attendent Godot. Pourtant ils ne savent ni la raison, ni l'heure du rendez-vous. D'ailleurs ils ne savent pas avec certitude quel jour ils vivent.
           Le premier évènement notable est l'arrivée de Pozzo qui traîne derrière lui Lucky, son esclave qu'il tient au bout d'une corde. Lucky est chargé d'un panier, d'un pliant et du manteau de son maître. Il obéit au moindre de ses ordres et ne fait rien sans que Pozzo ne le lui ordonne. Pozzo s'installe sur le pliant et mange sous le regard affamé des deux vagabonds ne laissant que les os habituellement destinés à son esclave, pourtant Estragon les réclame et doit pour cela les demander à Lucky qui répond par un coup de pied. Estragon les mange quand même. Ensuite Pozzo fume tranquillement sa pipe tout en discutant avec eux. Il ordonne à Lucky de danser et de penser. C'est à ce moment là que Lucky entame un long monologue encore plus incohérent que le reste du texte qui se finit par une mêlée. Pozzo prend difficilement congé et suit Lucky comme si ce dernier était un cheval. Sur ce, arrive un garçon, messager de monsieur Godot, qui leurs annonce timidement que Godot ne viendra pas avant le lendemain.
           Le deuxième acte se déroule dans le même décor même si les personnages en doutent. Il s'ouvre sur Vladimir qui chante. La conversation se déroule comme le jour précédent, des discours incohérents dans l'attente de Godot. Estragon retrouve ses chaussures à l'endroit où il les avait posés la veille mais prétend que ce ne sont pas les siennes. L'attente se poursuit. Pozzo et Lucky reviennent. Cette fois-ci, le premier est aveugle, le deuxième muet. La corde est plus courte cette fois. Lorsque Lucky s'arrête, Pozzo continue son chemin, trébuche et tombe. Il commence à appeler à l'aide. Vladimir et Estragon discutent, et débattent de temps à autre sur le fait d'aider ou non Pozzo qui n'arrive pas à se lever. Ils décident finalement de l'aider. Discussions creuses sur le temps et l'heure Pozzo et Lucky finissent par repartir. Le garçon de la veille qui dit que c'est la première fois qu'il vient, leur annonce que Godot ne viendra pas. Même échange de paroles avec l'enfant que le jour précédent, hormis Estragon qui dort. L'enfant part en courant. Estragon et Vladimir se retrouvent seuls, ils cherchent un moyen de se pendre. N'en trouvant pas, ils décident d'amener une corde le lendemain, tout comme le jour précédent. Ils décident de partir, mais ne bougent pas.
 
 
           - Principaux thèmes de l’œuvre

L’Absurde : est omniprésent dans cette pièce. Tout d’abord, les deux protagonistes attendent Godot tout au long du livre, pourtant ils ne savent ni la raison, ni l'heure du rendez-vous. D'ailleurs ils ne savent pas avec certitude quel jour ils vivent. De plus, des petites références le montrent tels que Estragon qui ne reconnait pas sa chaussure alors qu’il la laissé la veille ou le nom attribué à Lucky alors que c’est le plus malchanceux de l’histoire. Enfin, ces deux personnages ne cessent de répéter les mêmes phrases et de refaire les mêmes actions.
 
L’Expression : Toutes les conversations menée par Vladimir et Estragon n’ont ni queue ni tête. Ils ne parlent pas pour faire passer une idée ou une pensée mais juste pour se sentir exister malgré l’absence d’amis, de famille et de travail. Au moment où Lucky fait son monologue, les mots sont justes aligné mais ne veulent rien dire mais sonne comme un texte rempli d’idée et de mots savants. Le silence est presque autant important que les mots qui n’ont plus le pouvoir de communiquer. Les personnages parlent alors pour vaincre le néant.
 
L’Amitié : est omniprésente. Vladimir et Estragon restent toujours ensemble. Seule la mort pourrait arriver à les séparer mais cela resterait de la mort ensemble car ils souhaitent se pendre tous les deux en même temps. Malgré la fait, qu’ils ont à mainte reprises, dans le passé et dans le présent, essayer de séparer, ils finissent toujours par se retrouver.
 
Le Temps : est déréglé, soit il ne passe pas, soit il passe d’un coup. Les deux actes sont construit de la même manière et représentent tous les deux une seule journée. Le soleil se couche soudain brièvement, sans aucune étape. Les feuilles d’arbres poussent en un seul jour. Pozzo se réveille aveugle et Lucky mut .De plus, il n’y aucune chronologie. Personne ne se rappelle réellement mis à part Vladimir, et personne ne sait quel jour on est. Enfin, les temps de silence représentent une bonne partie de la pièce. C’est donc du temps que passe les personnages à attendre et à ne rien faire.
 
IV - Prolongement
 
           - Réaction lors de la première représentation
 
           Cette pièce, qui est la première écrite en française par Beckett, connait immédiatement un immense succès et signale le début de la carrière théâtrale de Beckett.
 
 
 
 

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