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Auguste RENOIR: PORTRAIT DE CLAUDE RENOIR PEIGNANT

Publié le 25/12/2010

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auguste

Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919 • Portrait de Claude Renoir peignant, ou Claude au chevalet • Huile sur toile 55 cm x 46 cm • Signé en bas, à droite, «Renoir « . Peint en 1907 • Localisation : Hambourg, collection

auguste

« peinture, est parfois négligé comme paysagiste.

Il a passé d'une palette où les verts et les bleus dominaient à desharmonies "en rouge", quand il ramena toutes les autres nuances à cette couleur généreuse.

Les aspects "sublimes"de la nature ne l'ont point tenté et, même quand elle semble soulevée dans ses derniers paysages du Midi par unélan dionysiaque, elle n'accable point l'homme, elle est sa compagne bienveillante.

L'image que Renoir se fait del'espace nous offre cette atmosphère de paradis païen.

Ce que le regard embrasse suffit à l'artiste.

Il n'a rien d'unanalyste, ce magicien généreux et immobile.

De son seul regard, il "charme" les apparences.

Elles se posent sur satoile et s'y prennent à un réseau de poésie.

Il observe avec la vigilance exclusive et infaillible des peintres descavernes à qui leur pas réglé sur celui du gibier avait enseigné à en discerner les plus fugitives attitudes.

Après avoirusé de toutes les ressources de l'impressionnisme par quoi l'espace emprunte la fluidité du temps, Renoir éprouvaque cette vaine poursuite tend à subordonner l'artiste.

Pour Renoir, civilisé occidental, jamais ne s'efface lasuprématie de l'homme, qui seul est capable à la fois de sentir et d'organiser la nature.

Pour exprimer la profondeur,il inventera un milieu idéal où flotteront les objets, selon que la vivacité de leurs tons les éloigne ou les rapproche denous.

En situant les choses par la fermeté de leurs accents, il trouvera, pour des motifs analogues, une réponsepersonnelle aux questions que posaient les cubistes. Si la renommée qui salue en Renoir un des plus grands peintres du nu est trop exclusive, elle lui donne sa valeurauthentique.

Courbet est l'inventeur du type que Renoir réalisera peu à peu : la créature forte, saine, généreuse,dont la peau "prend bien la lumière".

Il échappait à cette superstition du dessin linéaire qui imposait aux corps lasilhouette voulue par la mode et parait les visages d'une suavité idéale.

Les nus de Renoir offriront longtemps uncontraste avec leurs "têtes expressives".

C'est au cours de son voyage en Italie qu'il fixe les traits si distinctifs dontil ne s'écarte plus ; la Baigneuse blonde de 1881 est à la limite imprécise entre deux penchants de notre être : sonregard va bientôt oublier les émotions de la vie humaine, au moment où elle va s'en retourner vers cette mer, dontla nuance des flots effacera la lueur plus sombre qu'y avait allumé le reflet de l'esprit. Les nus de la dernière époque ont suscité des critiques et des enthousiasmes irréductibles.

Il y avait pour Renoirune relation évidente entre la dilatation des formes et la "montée en rouge" qui nuance les corps et les choses.

Bienqu'il y ait dans cette production abondante et éclatante des pages où la vie semble surnager plutôt qu'elle n'animeles êtres, on hésiterait à condamner cette "expérience" suprême d'un génie admirablement honnête.

Quand on vientde revoir après huit années les deux Baigneuses couchées du Louvre, la nuance de nacre rose et non plus le vifincarnat qui nourrit leur peau et la force sereine et palpable qui irradie de leurs flancs et anime les plantes, l'eau,leurs compagnes mêmes et le ciel, on ne doute plus que le vieux créateur infirme n'a pas cessé de nous étonner parses leçons. L'OEUVRERenoir avait déjà peint Claude dans trois autres oeuvres : Deux Têtes de Coco (vers 1903), Portrait de Coco (1904)et La Leçon d'écriture de Coco (vers 1906).Ici, l'artiste a choisi de représenter son fils de profil, face à une toile, pour mieux saisir son regard aiguisé et le gestedéjà expert de sa main.

Il restitue sa carnation colorée, avec des touches roses sur un fond crème.

Ses cheveuxépais, aux reflets roux, sont traités à longs coups de pinceau.

Sa blouse grise, légèrement plissée, est rendue dansune facture souple et libre.

Sans contours définis, sa silhouette se détache mal sur un fond indistinct. Il s'agit vraisemblablement d'une table recouverte d'une nappe aux motifs colorés.

A l'arrière-plan, un bouquet defleurs, qui remplit le coin droit de la toile, est restitué avec de petites touches lisses.

Un fond ocre rouges'harmonise avec les autres tons légèrement assourdis, comme le vert et le gris. Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919• Portrait de Claude Renoir peignant, ou Claude au chevalet• Huile sur toile 55 cm x 46 cm• Signé en bas, à droite, «Renoir » .

Peint en 1907• Localisation : Hambourg, collection LA CRITIQUEPour rendre les yeux limpides et gais d'un enfant, les bouches rouges des femmes, l'éclatante harmonie des fleurs(...), il a eu des attentions et des tendresses exquises», écrit Arsène Alexandre.

«li n'a jamais cru trouver un dessinassez souple et assez mouvant, une couleur plus duvetée, des couleurs rappelant mieux un émail qui serait vivant»,ajoute-t-il.

«Il peint comme on marche, on mange, on embrasse.

Son art est tout sensuel, divinement.

C'est pourlui, croirait-on, que Dolent a dit: "Le style est l'état innocent de l'esprit".

Il n'y a pas d'âme, d'yeux plus innocentsque l'âme et les yeux de Renoir (...).

Renoir est en constant état de grâce et son oeuvre nous y met avec lui »,écrit pour sa part Joachim Gasquet. LA COTEUne oeuvre de la même époque, Jeune Fille dans un jardin, a été adjugée à 7,339 millions de francs français (1,3million de dollars) au cours d'une vente à New York en 1995.

Mais les portraits de Renoir peuvent dépasser 25millions de francs français (4,5 millions de dollars).. »

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