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Le Bachelier

Publié le 30/03/2013

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Jacques Vingtras découvre la vie difficile du bachelier parisien pauvre, avec son cortège de vexations et de misères.

Jules Vallès a dédicacé Le Bachelier ( 1881) « A ceux qui, nourris de grec et de latin, sont morts de faim. « Il avait d'ailleurs dédicacé ses autres livres à ceux qui souffraient des mêmes malheurs que lui.

« « Tout ce monde a l'air heur eux et amoureux ! » EXTRAITS ~ ~~~~~ ~~ Jacques Vingtras se bat, seul, contre la société Pas un homme , c onnu ou obscur, pas un livre, gros ou min ce, à tranches fad es ou vio­ l lentes, n'a laissé échap­ per un mot -comme un souffle d 'écrasé -contre cette popularité qui met son pied mou, chaussé de pantoufles, sur le cœur du peuple, et qui lui enfonce du coton tricolore dans les oreilles! Au secours, donc, l es fils de pauvres ! ceux dont les pères ont été fauchés par la Réqui­ sition ! Au secours, les descendants des sans­ culottes ! Au secours, tous ceux dont les mères ont maudit l'ogre de Corse ! ceux qui étouf­ fent dans les greniers, ceux dont les Lisettes ont faim ! Au secours ! ...

La passivité du peuple face au coup d'État de Napoléon III accable Jacques Vingtras La rue est-elle déjà debout et enfeu ? (.

.

.) A peine de maigres rassemblements ! des gouttes de plui e sur la tête, de la boue sous les pieds, -les affiches blanches sont claires dans le sombre du temps , et crèvent, comme d'une lueur, la brume grise.

Elles paraissent seules vivantes en face de ces visages morts! Les déchir e-t-on ? hurle-t-on ? Non.

Les gens lisent les proclamations de Napoléon, les mains dans leurs poches , sans fureur! Oh! si le pain était augmenté d 'un sou, il y aurait plus de bruit ! ...

Les pauvres ont-ils tort ou raison ? On ne se battra pas ! Nous sommes perdus! Je le sens, mon cœur me le crie ! mes yeux me le disent ! ...

La République est morte, morte ! La misère poursuit Jacques Vingtras à travers Paris J'ai vécu et je vis comme un loup.

( ...

) Je passe ma vie à la Bibliothèque; j'y viens souvent, l'e stomac hurlant, parce qu'on ne va pas loin avec mes quator ze sous par jour qui se réduisent à douze et même à dix bien souvent, car j'emprunte au trou de mon estomac pour boucher d'autres trous.

Peut-être un jour entendront-ils un homme glisser de sa chaise et rouler évanoui sur le plancher.

Ce sera moi qui aurai faim.

(.

..

)Mais à ceux qui me relèveront, je dirai : « C'est la cha­ leur.

» Ou bien : « J'ai fait la noce hier.

» J' ac­ cuse rai la température ou mes vices.

On ne saura pas que c'est la misère -si quelqu'un le devine , ap rès tout, il n'y aura pas à en rougir: je serai tombé sans appeler au secours .

En été, le grand solei l m'accable.

Il m'ac cable, il me tue! J'ai des sueurs de faiblesse et des éva­ nouissements de pensée dans mon cerveau las! L'hiver, je suis mieux.

Je cours.

Cependant le gris du temps, le sec des pierres, le vent méchant, le verglas traître ! ...

Ah ! cela m'emplit de mélancolie quand je sors, et je trouve la vie bien affreuse .

« Elle vient au-devant de moi dans l'escalier et m'embrasse en pleurant.

» NOTES DE L'ÉDITEUR justification sentimentale de son socialisme.

» Marie-Claire Bancquart, préface du Bachelier, Le Livre Club Diderot, 1969.

pas? » Max Gallo, Jules Vallès ou la Révolte d'une vie, Robert Laffont, 1988.

Jules Vallès fixe d'emblée le cadre de sa misère, Paris :« Ce Paris de Vallès mérite bien de prendre place à côté du Paris des Mis érables , du Paris rêveur et érudit d' Anatole France, du Paris affairé des naturalistes.

Résolument moderne, mais amputé de façon très significative de ce qui révélerait en lui Je capitalisme nouveau décrit par Zola, Bourse, Banque, trafic des Halles, c'est le Pari s des rues laborieuse s et barricadières où Vallès trouve la Max Gallo écrit, à propos des critiques qui accompagnèrent la sortie du livre : «Mais, dans les articles, on s'emp loie à opposer littérature et politique alors que toute la démarche de Vallès, tout Je sens de son œuvre sont précisément de nouer les deux.

Ce projet est-il à ce point hérétique, révolutionnaire pour qu'on ne le comprenne 1 gra vur e de Bert a ll / Lauro s-Giraudon 2.

3.

4 aquatint es de B.

Sai nt- Andr é, é d.

Nation al es/ B.N .

Zola déclare, à propos du Bachelier , que ce roman « est une stupeur pour moi.

Comment diable des garçons jeunes( ...

) peuvent-ils se passionner pour cette chose l aide et sale qui se nomme la politique ! ( ...

)Je pense pour ma part que l 'idée est reine du monde .

» Émile Zola, cité par Max Gallo, op.

cit.

VALLÈS04. »

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