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Benjamin Franklin

Publié le 22/02/2012

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Qu'il s'agisse de l'histoire de la République américaine, de la science américaine, du fédéralisme américain ou du journalisme américain, tout commence par Benjamin Franklin. Son outil était le journalisme et sa plus grande invention fut l'image qu'il créa de lui-même : bourgeois, affable, sans héroïsme, qualités qui séduisaient ses lecteurs, car elles ressemblaient tant aux leurs. Cette image ne s'arrêta pas à la frontière et bien avant qu'il arrivât à Paris en 1776 comme émissaire des treize colonies insurgées il y avait déjà sa légende du Bonhomme Richard. Il était considéré comme l'incarnation de l'homme de la nature. Le bonnet de fourrure qu'il portait pour couvrir ses boucles grises et pour dissimuler son eczéma était considéré comme le symbole de la frontière, la simplicité de sa vêture et la rondeur de ses manières semblaient témoigner combien les Américains étaient éclairés. Il passait le plus clair de son temps isolé à Passy, mais son nom était la coqueluche des "salons" parisiens et son image était reproduite à de multiples exemplaires, même sur des tabatières et des pots de chambre. Il était le père de tous les Yankees et cette image a passé à la postérité. Il naquit en 1706 à Boston, dixième fils et quinzième enfant de Josiah Franklin. Il ne goûta pas l'affaire de savon et chandelles de son père non plus que son apprentissage d'imprimeur chez un de ses frères. A dix-sept ans, il se sauva à Philadelphie. A vingt-quatre ans, il possédait sa propre imprimerie. En 1730, il épousa Deborah Read, presque illettrée, qui eut mission de s'occuper de l'atelier quand la carrière de son époux prit son essor.
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« Après un intervalle de deux ans à Philadelphie (1762-1764), il retourna à Londres comme agent colonial ; en 1774, ilreprésentait quatre colonies.

Il se considérait comme un médiateur et un homme de la vieille Angleterre travaillantpour la réconciliation du Nouveau Monde avec l'Ancien.

Il écrivit une multitude d'articles dans la presse anglaise,exprimant le point de vue colonial.

Ce fut son témoignage devant la Chambre des Communes qui fut en grande partieresponsable de l'abrogation de la Loi du Timbre.

Dans sa correspondance avec ses amis américains, il leur demandaitde se montrer sages et accommodants en conséquence.

Il avait en fait une vision extrêmement moderne de l'Empirebritannique.

Il ne voyait pas dans les colonies d'Amérique du Nord une simple frontière mais une base de croissance,même un centre en puissance pour l'Empire. Mais ses efforts furent vains.

La publication à Boston de la correspondance privée de Thomas Hutchinson, qui étaittombée entre les mains de Franklin, provoqua en 1774 contre lui une attaque virulente du General SolicitorWedderburn.

Il fut considéré comme un fauteur de révolution.

Il perdit la direction des Postes et toutes ses chancesd'éviter une scission.

De retour à Philadelphie en 1775, il fut envoyé à Québec pour persuader les Canadiens d'unirleur sort à ceux des autres colonies.

En 1776, il fut délégué à Paris pour convaincre les Français de s'engager dansune guerre aux côtés des Américains ; il y resta les neuf années suivantes. Son ambassade fut un triomphe diplomatique et personnel.

Si pour les physiocrates il apparaissait comme l'homme dela nature et pour les bas-bleus comme un philosophe rustique, il était aux yeux de Vergennes l'instrument de larevanche française sur l'Angleterre.

Ce fut naturellement la capitulation de Saratoga en 1777 qui révéla quel'Angleterre était vulnérable, quand ses forces se trouvaient enfermées dans une contrée boisée et coupées de leurbase naturelle, la mer, mais le fait que Franklin avait été accepté par la société française rendit plus aisée laconclusion de l'alliance de 1778.

Et on ne peut minimiser son habileté dans l'établissement des traités en 1782-1783,où il obtint des accords sur des clauses qu'aucune des parties n'aurait acceptées autrement. Il revint chez lui en 1785, à l'âge de soixante-dix-neuf ans.

Il assista au Congrès constitutionnel de 1787 mais ilétait trop faible pour prononcer son discours et James Wilson dut le lire à sa place.

Il conjurait ses collègues, parmiles "pères fondateurs", qui s'opposaient à la Constitution, de douter un peu, comme lui, de leur infaillibilité.

"Je doisavouer, disait-il, que je n'approuve pas totalement cette Constitution à l'heure présente, mais, Messieurs, je ne suispas certain de ne l'approuver jamais ; ayant longuement vécu, j'ai l'expérience de nombreux cas où de plus amplesrenseignements ou une réflexion plus mûre m'ont contraint à modifier, même sur des questions importantes, uneopinion que j'avais d'abord estimée juste, mais que j'ai découvert être autre.

C'est pour cela que plus j'avance enâge plus je suis enclin à douter de mon propre jugement et à tenir compte davantage du jugement des autres...J'accepte cette Constitution, Messieurs, parce que je n'en attends pas de meilleure et parce que je ne suis pascertain qu'elle ne soit pas la meilleure.

Les opinions que j'ai pu avoir sur ses erreurs, je les sacrifie au bien public.

Jen'en ai jamais soufflé mot à l'extérieur.

Elles sont nées entre ces murs et c'est là qu'elles doivent mourir." Il mourut à Philadelphie en 1790. Franklin a laissé son empreinte sur le caractère américain.

Il était humain, sans emphase, sociable, mondain, curieuxet cependant d'humeur égale, prêchant des principes de morale auxquels il faisait autant d'honneur en y dérogeantqu'en les observant.

Sa science du monde convenait aux philosophes de Paris et d'Edimbourg, elle convenait aussiaux vieilles femmes au coin du feu, car elle récapitulait les expériences de voisinage d'une vie entière.

Il était chezlui en France.

En Angleterre, disait-il, il était estimé trop américain et en Amérique on le jugeait par trop anglais.

Ilétait fort justement considéré comme un citoyen du monde et c'est encore là une partie de ce qu'il légua auxAméricains.

Il rédigea sa propre épitaphe, peut-être la plus célèbre des épitaphes américaines : "Ci-gît le corps de B.Franklin, imprimeur (comme la couverture d'un vieux livre, son contenu arraché et dépouillé de ses titres et dorures)en pâture aux vers.

Mais l'Oeuvre ne sera pas perdue ; car, comme il l'a cru, elle reparaîtra une fois de plus en uneédition nouvelle et plus élégante, revue et corrigée par l'auteur.". »

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