BOTTICELLI Sandro : SAINT AUGUSTIN DANS SON CABINET D'ÉTUDES

« I BOTTICELLI Sandro SAINTAUGUSTIN DANS SON CABINET D'ÉTUDES 1480 Peintre italien PICTO 103a EGLISE D'OGNISSANTI FLORENCE XV^-XVf siècles École florentine Fresque152 x 112 cm  11  SE: Analyse ♦'La fresque figure, àl'intérieur d'un espace réduit, saint Augustin revêtant son froc. Il a ôté ses vêtements d'évêque et sa mitre repose sur la table. Des objets évoquant son activité intellec tuelle sont disposés autour de lui. Parmi ceux-ci figurent un lutrin supportant un livre ouvert, un astrolabeet, surl'étagère, des livres précieuse ment reliés, présentés de manière frontale, selon l'usage de l'époque. Saint Augustin est représenté ici dans une attitude méditative : sans doute songe-t-il à la lettre qu'il est occupé àécrire. Sur l'architrave de son cabinet de travail apparaissent les armoiries des Vespucci, les commanditaires de l'œuvre. Selon Vasari, Botticelli aurait cherché, avec cette œuvre de 1480, à rivaliser avec le Saint Jérôme dans son cabinet peint à fresque par Ghirlandaiosur le mur opposé de l'église. Cette information doit être toutefois considérée avec prudence ;selon une autre interprétation, plus récente, le Saint Augustin deBotticelli serait au contrairele pendant du tableau de Ghirlandaio. L'œuvre représenterait alors, plutôt que le saint dans son cabinet, la « Vision de saint Augustin » : la lettre qu'il adresse à saint Cyriaque raconte en effet son rêve de la nuit précédenteoù saint Jérôme lui est apparu, mort. Botticelli arenoué, àtravers cette fresque de l'église d'Ognissanti, avec l'un de ses thèmes favoris. Il avait déjà peint antérieurement un Saint Augustin dans son cabi net ainsi qu'un Retable de saint Barnabe ;les deux tableaux sontaujourd'hui aux Offices. L'œuvre U L'exécution de cette fresque fut confiée au peintre par lafamille Vespucci, etplus précisément sans doute par Anastase, lepère du célèbre Amerigo qui habitait àcôté de chez Botticelli. Albertini indi que en 1510 que l'œuvre ornait un pilastre du chœur de l'église d'Ognissanti, àFlorence. La struc ture architectonique fut détruite en 1594 et la pein ture transférée, en même temps que leSaint Jérôme dans son cabinet de Ghirlandaio, dans la nef. Endommagée par l'inondation de 1966, lafresque a étérestaurée. Lesobjets figurés ^ La restauration consécutive àl'inondation de 1966 arévélé quelques détails qui étaient restés jusque-là invisibles. Ainsi lelivre posé sur la console -les illustrations révèlent qu'il s'agit d'un ouvrage de mathémati ques, et plus exactement d'un livre de Pytha- Du même peintre : PICTO 99 à 104 © Nardini Editore, 1995.Liriade pour l'édition française.1995. dans le tableau gore -comporte une ligne d'écriture marquée d'une croix. La phrase mise en exergue est assez divertissante ;elle fait probablement allusion à un moine du couvent d'Ognissanti.

« Où est frère Martin ? Il s'est envolé.

Et où est-il allé ? Il a pris la clé deschamps»... Photo R.M.N., Paris. »