Commentaite - Jean Anouilh : Le Loup, La Louve et les Louveteaux

« fable.

L'auteur cherche donc à ce que le lecteur s'attache à cette famille en les présentant comme étant tout à faitcharmants : « Dis-lui maman, de vraies images.

/ On s'est même laissé lécher / Sans pleurer ! » aux vers 12 à 14.L'auteur veut atténuer toute image négative qui pourrait transparaître de cette famille dans le texte en utilisant desoxymores : « joyeux carnage » au vers 23 souligne d'une part la tendresse humaine des parents mais aussi diminuele côté cruel du repas carnivore.

Il a également recours à des antithèses : l'utilisation des mots « mignons » et« achever » dans le même vers, le 19, permet de réduire l'effet de dégoût d'une mort synonyme de festin.

Ainsi, lesloups atteignent un statut d'humain et la mort héroïque du père renforce cette supériorité de l'espèce.

Ils sontprésentés comme étant courageux dans le vers 28 par exemple « Il ne défendait plus / Que des cadavres (..) » etjuste : « Quand les petits loups sont méchants / Jésus pleure dans les nuages » au vers 8 et 9.Nous pouvons donc voir que les animaux s'élève au rang d'humain alors qu'au contraire l'homme présent dans la fableest rabaissé au statut presque d'animal par sa cruauté.Si l'auteur semble accorder beaucoup d'importance à la position des loups et à l'image qu'ils dégagent, il en etautrement avec la figure humaine du chasseur dans cette fable.

En effet, on peut facilement comprendre qu'unecritique de l'auteur se fait à travers ce personnage.

Tout d'abord, alors que la chasse de l'agneau par le loup étaitrendue simple et dénuée de grande cruauté par Jean Anouilh, celle du loup par l'homme est décrite sans atténuationet de façon pathétique.

En effet, la mort des loups est très lente, elle est décrite sur 6 vers et très douloureuse.

Legarde est donc dépeint comme un être violent et qui semble considérer la mort comme banale.

L'auteur faittransparaître ces idées par l'utilisation du mot « curée » au vers 30 qui fait référence à une lutte acharnée pours'emparer du butin, ce qui révèle l'état d'esprit mauvais du garde et aussi par l'utilisation de la phrase « Je n'aijamais vu de loup plus dur » au vers 24 qui fait penser à une action répétée.

On peut noter aussi noter que les liensfamiliaux du garde sont décrits de façon beaucoup moins affective que ceux du loup, car l'auteur déclare en effet« Le garde aussi aime bien sa famille » au vers 33, ce qui est moins fort que les expressions précédemment utiliséesavec les loups comme « les siens lui font fête » (vers 5) ou « ses chers petits » (vers 23) qui donnaient plus uneimpression de solidarité et d'unité familiale.

L'homme lui se contente de parler de ses enfants dans l'ordre où ils sontnés : « la plus petite de mes filles » au vers 31.

L'on peut donc voir dans cette fable que l'amour et la mort sontétroitement liés car ceux que l'on n'aime pas semble mériter notre cruauté, alors que d'ordinaire ces deux notionss'opposent.

De plus, à travers le personnage de chasseur ce sont les Hommes en général qui sont critiqués avecl'emploi du pronom « on » dans le vers 29 : « A la fin pourtant on l'a eu ».

Jean Anouilh inverse donc les rôles etdécrit le loup comme très humanisé au final contrairement à l'homme qui pourrait sembler civilisé mais ne l'estpourtant pas.En présentant des figures changeantes et qui sortent des codes classiques, Jean Anouilh veut remettre à l'ordre dujour les problèmes de son époque afin d'en tirer une leçon.

Ainsi à travers des personnages qui s'opposent il dénoncela cruauté de la seconde guerre mondiale. Par le biais d'un renouveau de la fable, Jean Anouilh créer des personnages qui reflètent les réalités du siècle etnotamment les réalité de la guerre.

Ainsi, il aborde le thème des combats et de la violence et en dénonce le excès.Jean Anouilh décrit tout d'abord deux camps qui s'opposent violemment et qui ne se comprennent pas.

Dans cettefable, l'auteur cherche à dénoncer la cruauté présente entre les ennemis pendant la guerre.

Il traite la cruauté paranalogie entre le monde animal et le monde humain ; chacun étant cruel l’un pour l’autre.

Ainsi, il décrit de façondure et réaliste des morts inutiles comme celles des loups par d'autres -ici l'homme- qui ne peuvent être totalementconscient de abomination de leurs actes.

Cependant, à l'intérieur même des camps, les personnages peuvents'entre-tuer, à l'image du loup qui tue l'agneau, ce qui peut faire référence aux trahisons et traitements cruels queles hommes pouvaient infliger à autrui, comme le nazisme et l'attaque des juifs et de certaines minorités.

Parl’absence de transition du 1er au 2e paragraphe, l'auteur soulève l’incompréhension entre ces deux mondes, oùchacun croit avoir raison.

De plus, il utilise l'antithèse « Un monde d’innocent se tue et se torture », ce qui soulignel'absurdité des combats et de la violence, et le manque de réflexions et compréhension des deux mondes face àl’autre.Nous pouvons donc clairement constater que l'écrivain est un résistant et qu'à travers cette fable il cherche à faireprendre conscience des dures réalités.L'auteur pointe du doigt la cruauté dont font preuve ces eux ennemis, qu'il juge inutile et sans raison.

Afin de fairepasser son message il prend soin d'écrire sa fable dans un langage accessible à tous.

Il utilise des rimes en généralpauvres, malgré quelques exceptions entre « garde » et « regarde », signe que le chasseur observe ses proiestandis que ces dernières elles-mêmes observent leurs progénitures.

L'auteur chercherait ainsi à dénoncer lamanipulation et le calcul guerrier.

Il emploie également un champs lexical de la violence riche afin de largementdéveloppé la notion de mort et de barbarie.

Ce champs lexical est constitué des mots « assassin » (vers 3),« achever » (vers 19), « dévorent » (vers 20), « sang » (vers 25), « cadavres » (vers 29), « tue » (vers 34),« torture » (vers 24), « meurtres » (vers 35) et « mal » (vers 35).

De plus, on peut trouver des références à la mortdans la prose avec des allitérations en « s » et en « i » signe de mort : « Assassin précis, l'innocent / Et l'emportepoissé de sang » au vers 3 et 4 et « ''Ils se portent bien, ils dévorent'', / Dit la louve, l'œil attendri.

».

Lesréférences syntaxiques à la mort se font aussi dans les dialogues.

En effet, le fait d'enchaîner les répliques et defaire beaucoup d'enjambement donne l'impression d'un manque de souffle et veut faire référence à la dureté etrapidité de la guerre, de la mort.

Ceci rend l'action plus dure et réelle et fait que les évènements s'enchainent sansque le lecteur est le temps de trop y réfléchir ; l'auteur cherche donc à le déstabiliser et à lui faire sentir la réalitéde ce qu'il dénonce.

Cette notion de vivacité de la mort est paradoxale et s'oppose à la lenteur de la mort du loup,qui veut montrer l'absurdité de la violence, la non légitimité de la mort qui se fait donc lugubre.

Cette mort estpathétique et résume la pensée de l'auteur.A travers de nombreux indices dans l'écriture l'auteur expose son point de vue face à la guerre, à la violencegratuite et cherche à faire adhérer le lecteur à cette idée.L'auteur cherche bien à dénoncer la cruauté mais plus encore sa banalité.

Ainsi à travers des phrases qui se veulent. »