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Contes et Nouvelles de Maupassant

Publié le 06/04/2013

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maupassant

Publiés dans des revues de 1880 à 1890, les Contes ont été réunis en volumes désignés par le titre du premier récit. Ils ont parfois été groupés de façon thématique. Flaubert, ami de la famille Maupassant, initie tôt le jeune écrivain aux exigences de l'esthétique réaliste et lui fait rencontrer Huysmans, Daudet et Zola. Maupassant complète alors le petit groupe qui, chaque jeudi soir, se réunit chez Zola.

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« «Mais Belh omm e n'y tenait plus de do uleur.

Il se mit à crier comm e si on lui a rra chait l 'âme.

,.

(la B ête à Mait' Belhomme) .------ - -- --- EXTRAITS -- -----~ Boule de Suif est une prostituée qui, lors d'un vo yage en diligence en compagni e de bourgeo is, se liv re à un Prussien pour sau ver leur liberté .

L e le ndemain , elle ne sera pa y ée qu e de m é pri s On n'attendait plus que Boule de Suif.

Elle parut.

Elle semblait un peu troublée, honteuse ,· et elles' avança timidement vers ses compa­ gnons, qui, tous, d'un même mouvement, se détournèrent com­ me s 'ils ne l'avaient pas aperçue .

Le comte prit avec dignité le bras de sa femme et l'éloi­ gna de ce contact impur.

La grosse fille s 'ar­ rêta, stupéfaite ; alors , ramassant tout son courage, elle aborda la femme du manufacturier d'un « bonjour, madame » humblement murmuré.

L'autre fit de la tête seule un petit salut impertinent qu'elle ac­ compagna d'un regard de vertu outragée .

Tout le monde semblait affairé, et l'on se tenait loin d'elle comme si elle etlt apporté une infection dans ses jupes.

Puis on se pré­ cipita vers la voiture où elle arriva seule, la dernière, et reprit en silence la place qu'elle avait occupée pendant la première partie de la route.

Le désespoir , la tristesse se font c y nisme dan s La Parur e, l'hi stoire de ce tte femme qui paie ra tout e s a vi e pour avo ir brillé un soir au bal du mini s tèr e Mme Loisel connut la vie horrible des nécessiteux.

( ...

) Elle savonna le linge sale, les chemises et les torchons, qu'elle faisait sécher sur une corde ; elle descendit à la rue, chaque matin , les ordures, et monta l'eau, s'arrê­ tant à chaque étage pour souffler.

Et, vêtue comme une femme du peuple, elle alla chez le fruitier, chez l'épicier; chez le bou c her, le panier au bras, marchandant, injur iée, défendant sou à sou son misérable argent.

( ...

) Le mari travaillait, le soir, à mettre au net les comptes d'un commerçant, et la nuit, souvent, il faisait de la copie à cinq sous la page.

Et cette vie dura dix ans.

Au bout de dix ans, ils avaient tout restitué, tout, avec le taux de l'u sure, et l'a ccumu­ lation des intérêts superposés.

Mme Loisel semblait vieille maintenant.

Elle était devenue la femme forte, et dure, et rude , des ménages pauvres.

Mal peignée, avec les jupes de travers et les mains rouges, elle parlait haut, lavait à grande eau les planchers .

Mais parfois, lorsque son mari était au bureau, elle s'asseyait auprès de la fenêtre , et elle songea it à cette soirée d'autrefois, à ce bal où elle avait été si belle et si fêtée.

Que serait-il arrivé si elle n'avait point perdu cette parure ? Qui sait ? qui sait ? Comme la vie est singulièr e, changean­ te! Comme il faut peu de chose pour vous perdre ou vous sauver! ··.

« Elle avait crié, cet te âme sans voix, dans l'âm e acca blée du d ormeur.,.

(L'Auberge) NOTES DE L'EDITEUR Dans la préface de Pierre et Jean, Maupassant définit sa pratique d'écriture.

Ce texte est par beaucoup considéré comme le manifeste du réalisme : «Le réaliste, s'il est un artiste, cherchera, non pas à nous mo ntrer la photographie banale de la vie , mais à nous en donner la vision plus complète , plus saisissante, plus probante que la réalité même.

La vie, en outre, est composée des choses les plus différentes, les plus imprévues, l es plus contraires, les plus disparates ; elle est brutale, sans suite, s ans chaîne , pleine de catastrophes inexplicables, illogiques et contradictoires qui doivent être classées au chapitre faits divers.

Voilà pourquoi l'artiste, ayant choisi son thème , ne prendra dans cette vie encombrée de hasards et de futilités que les détails caractéristiques utiles à son sujet, et il rejettera tout le reste , tout l'à-côté.

» Maupassant, préface de Pierre et Jean, d'abord, il est dans la littér ature le maître certain du conte, le classique du conte, supérieur à Mérimée par la solidité et la variété des êtres vivants qu'il pétrit dans u ne pâte de peintre au lieu d'en évoquer les traits comme le grand dessinateur de La Partie de trictrac , supérieur à Alphonse Daudet non seulement par la richesse de Le Livre de Poche, 1983.

A lbert Thibaudet, professeur de littérature française puis critique, notamment à la NRF, écrit à propos de Maupassant : « Tout 1 Harli ngue-V io lle t 2, 3.

4 , 5, gravures de Bruyer.

td.

d"Art.

H .

Piana.

Paris, 1930 la production, mais par un art plus mâle, plus tonique, plus direct.

» Albert Thibaudet, Histoire de la littératur e française, 1936 .

MAUPASSANT05. »

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