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David HUME: LA DESTRUCTION DU MONDE

Publié le 05/01/2010

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hume
Il n'est pas contraire à la raison de préférer la destruction du monde à une égratignure de mon doigt. David HUME

Einstein disait autrement ce qu'avait déjà constaté Hume deux siècles avant lui: il n'est pas contraire à la raison de préférer la destruction du monde entier à une égratignure de mon doigt. Plus tard, on parlera de loi de Hume pour désigner la grande division (autre expression consacrée) entre les énoncés descriptifs qui disent ce qui est et les énoncés prescriptifs qui disent ce qui doit être. En termes philosophiques, on dira que le devoir-être ne saurait être déduit de l'être.

hume

« une passion peut choisir des moyens erronés pour se satisfaire, et la raison le dévoiler.

Mais c'est en ces deux sensseulement qu'on pourra dire qu'une passion est déraisonnable.

Encore faut-il reconnaître que l'erreur n'est pas dansla passion, mais dans le jugement qui l'accompagne (ce fruit est bon, ces moyens sont adéquats).L'intérêt de la thèse de Hume n'est pas seulement de nous débarrasser d'un préjugé commun.

Il réside dans uneopposition que Kant gardera en mémoire : la raison théorique est extérieure à la morale.

Ce n'est pas laconnaissance pure qui peut nous pousser à agir.

L'action a des motifs propres.

Pour Hume, il s'agit de dire que cequi me pousse à agir est toujours un intérêt, une situation qui m'affecte.

C'est parce que les choses ne nous sont pas indifférentes, et ici affectivement indifférentes, qu'ensuite nous cherchons à les connaître, L'action prend sasource dans les situations vécues, la porte sur la représentation « indifférente » des choses. Hume est connu comme celui qui a réveillé Kant de son «sommeil dogmatique ».

Lorsque Kant dira que « le "faitd'être connu ne confère au monde aucune valeur », il se souviendra de la leçon humienne.

La raison théorique estextérieure à la morale et ne donne aucun motif suffisant d'action.

Mais Kant découvrira un usage pratique de laraison, qui nous «intéresse» au premier chef, et un motif rationnel de l'action : le respect de la loi morale. Quand Hume déclare : « Il n 'est vas contraire à la raison de préférer la destruction du monde à une égratignurede mon doigt», il veut montrer que ce qui nouspousse à agir n'est pas de l'ordre de la pure connaissance, mais relève des choix que j'opère dans une situation quine m'est pas indifférente.A l'heure où les choix se déguisent sous des propos rationnels, où la connaissance est censée être un motifsuffisant d'action (que l'on songe au développement de la biologie et aux expérimentations sur l'être humain), il n'estcertes pas inutile de rappeler que c'est en fonction de valeurs et de buts qui sont extérieurs à la raison que celle-ciintervient.

HUME (David). Né et mort à Edimbourg (1711-1776). Il fut quelque temps commerçant à Bristol, voyagea en France et vécut à La Flèche.

En 1748, il visita l'Autriche etl'Italie, puis devint bibliothécaire de la Faculté des Avocats à Edimbourg.

Il accompagna l'ambassadeur anglais àParis en 1763, et y fréquenta les milieux philosophiques et littéraires.

Il rentra en Angleterre, accompagné deRousseau, qui le quitta rapidement.

Sous-secrétaire d'État, Hume se retira à Edimbourg en 1769.

Les influencescapitales subies par sa pensée furent celles de l'empirisme de Locke et de l'idéalisme de Berkeley.

Hume estempiriste : il prend pour base de son étude philosophique l'observation et l'expérimentation.

Il rabaisse l'idée deraison et ramène le principe de causalité à des liaisons d'idées que l'accoutumance, l'habitude et la répétition ontrendu si fortes qu'elles nous semblent nécessaires.

Il se livre à une description psychologique des processus del'accoutumance.

Mais il distingue l'induction de l'accoutumance, de même qu'il distingue l'inférence causale et leraisonnement démonstratif.

Nous ne pouvons avoir aucune certitude en ce qui concerne l'avenir des loisscientifiques.

Un corps est un groupe de sensations; le moi est mie suite d'états de conscience.

Il n'existe desubstance ni matérielle ni spirituelle.

Hume détrône la raison abstraite et ramène à l'échelle humaine l'entendementhumain.

Son phénoménisme absolu le conduit au scepticisme en matière religieuse. Oeuvres principales : Traité de la nature humaine (1739), Essais moraux et politiques (1741), Essai sur l'entendement humain (1748), Enquête sur les principes de la morale (1751), Histoire de Grande-Bretagne (1754-1761), Histoire naturelle de la religion (1759), Dialogues sur la religion naturelle (publié en 1777), Essai sur le suicideet l'immortalité de l'âme (publié en 1779).. »

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